Flore iconographique des Champignons du Congo

Fascicule 12

 

Gasteromycetales I

par H. Dissing & M. Lange (mars 1963) : 215-232, pl. 38-40

 

Illustrée en couleurs par Mme M. Goossens-Fontana


Planches


 

GASTEROMYCETALES

par H. Dissing et M. Lange *

L’ordre des Gasteromycetales est principalement caractérisé par l’angiocarpie des carpophores et par les spores symétriques qui ne sont libérées que par rupture du péridium. Dans la plupart des groupes, les basides sont disposées en hyménium tapissant les parois de cavités ou d’excroissances coralloïdes de la trame. Celle-ci forme, dans beaucoup de groupes, une columelle plus ou moins développée ou encore un réceptacle caractéristique. Le péridium est généralement différencié en deux ou plusieurs couches distinctes.

La gléba est constituée par l’hyménium, les spores et des lames tramaires. A maturité, elle se transforme, dans la plupart des familles, en une masse pulvérulente ou gélatineuse. Les basides sont très variables, fréquemment d’un type primitif à nombre de stérigmates supérieur à quatre. Les spores sont globuleuses ou allongées, lisses ou ornées, toujours plus ou moins colorées en masse, souvent brunes ou olivacées mais pouvant paraître hyalines au microscope.

Le plus souvent les spores conservent des restes de stérigmate parfois sous forme d’un pédicelle plus ou moins développé. Il n’y a de pore germinatif que dans des cas exceptionnels.

Les classifications récentes partagent le groupe en plusieurs ordres correspondant généralement aux sous-ordres mentionnés plus bas. Quelques petits groupes peuvent aussi être transférés aux Agaricales.

Les Gastéromycètes sont surtout des saprophytes terrestres. Quelques-uns forment des mycorhizes. Quoique le groupe soit représenté dans la mycoflore alpine et arctique et que la plupart des genres soient répandus dans les régions tempérées ainsi que dans les régions chaudes et humides, le sous-ordre des Phallineæ a son optimum dans les régions tropicales humides. Les représentants des autres groupes constituent un élément très typique des déserts et des régions désertiques de tous les continents. Plusieurs espèces sont cosmopolites.

 

Nous remercions vivement M. P. Heinemann qui a bien voulu assurer la traduction en français du présent travail.

Synopsis des sous-ordres

A. Gléba mûre enfermée dans le péridium :

I. — Carpophore à stipe non ou peu distinct; spores brunes à pâles :

a) Carpophore non tubériforme, épigé; gléba pulvérulente à maturité ou enfermée dans des péridioles :

1. Basides formant un hyménium distinct:

* Gléba pulvérulente ............................................. LYCOPERDINEÆ* (p. 223)

* Gléba formant un ou plusieurs périodioles lenticulaires ...... NIDULARIINEÆ* °

* Gléba formant un seul péridiole globuleux, mucilagineux ...... SPHÆROBOLINEÆ

2. Basides éparses, ne formant pas un hyménium; gléba pulvérulente ........................... SCLERODERMATINEÆ* °

b) Carpophore tubériforme généralement hypogé, présentant parfois un stipe rudimentaire; gléba non pulvérulente, locellée ou coralloïde ......... HYMENOGASTRINEÆ* (p. 221)

II. — Carpophore à stipe bien distinct, allongé; gléba pulvérulente à maturité; spores foncées, munies d’un pore germinatif ............................................................... PODAXINEÆ* (p. 223)

B. Gléba mucilagineuse couvrant, en tout ou en partie, un réceptacle sortant du péridium à maturité ...... PHALLINEÆ* (p. 216)

 

* Taxa représentés au Congo.

° Sous-ordres traités dans le 13e fascicule Gasteromycetales II.

PHALLINEÆ

Caractères. Jeune carpophore ovoïde. Péridium tendre à couche externe membraneuse, l’interne étant généralement glutineuse. Souvent un fort cordon mycélien à la base. Gléba couvrant des excroissances coralloïdes ou une expansion piléiforme du réceptacle qui est souvent allongé en forme de stipe. Gléba jeune cartilagineuse-mucilagineuse, à basides claviformes disposées en hyménium. Spores par 5-8, oblongues, lisses, hyalines à olivacé pâle, à stérigmate rudimentaire. A maturité, le péridium se fend tandis que le réceptacle s’étend et que la gléba devient déliquescente. Réceptacle simple ou ramifié, fragile et spongieux.

Synopsis des familles

A. Réceptacle simple ..................................................................... PHALLACEÆ* (p. 216)

B. Réceptacle ramifié .................................................................. CLATHRACEÆ* (p. 218)

PHALLACEÆ

Caractères. Réceptacle cylindracé, creux, présentant souvent au sommet une expansion piléiforme. Gléba localisée au sommet du réceptacle.

Observation. Quelques genres, encore douteux, ont été omis du synopsis.

Synopsis des genres

A. Pas d’indusium.

I. Gléba mûre recouvrant la partie apicale du réceptacle ........................... Mutinus* (p. 216)

II. Gléba mûre recouvrant une expansion piléiforme .............................. Phallus* (p. 217)

B. Un indusium bien développé ............................................................... Dictyophora* (p. 217)

 

* Taxa représentés au Congo.

Genre Mutinus Fr.

Caractères. Réceptacle simple, grêle, sans expansion piléiforme. Gléba mûre formant une couche mince au sommet du réceptacle. Spores elliptiques, hyalines ou faiblement colorées.

1. Mutinus simplex Lloyd, Myc. Writ., VI, p. 879, fig. 1504 (1919); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 327, fig. 38 A (1962). Planche XXXVIII, fig. 1.

Caractères macroscopiques. Carpophore fermé, globuleux à ovale, blanchâtre sale à brunâtre, muni de cordons mycéliens blanchâtres à la base. Réceptacle grêle, acuminé, creux, spongieux, un peu rugueux surtout dans la partie fertile où il est rouge brillant tandis que la partie stérile varie du rose en haut, au jaune brunâtre à la base. Gléba mucilagineuse, vert brunâtre pâle. Odeur fétide.

Caractères microscopiques. Spores 4,2-5,0 µ × 1,6-2,2 µ, lisses, hyalines, elliptiques.

Distribution géographique. District forestier central : Binga, M. Goossens-Fontana 3032. District des lacs Édouard et Kivu : Bukavu, Panzi Kivu, M. Goossens-Fontana 5334, 5399. — Afrique du Sud.

Habitat. Sur le sol, notamment dans les jardins et à la base des palmiers.

Observations. Espèce caractérisée par le sommet rugueux et rouge du réceptacle. Les autres espèces africaines, M. Curtisii Berk. ex Fischer et M. bambusinus Zoll. ex Fischer sont très voisines.

Genre Phallus Hadr. Jun. ex Pers.

Caractères. Péridium globuleux ou ovoïde. Réceptacle simple, creux, cylindrique ou fusoïde, présentant au sommet une expansion piléiforme recouverte par la gléba mucilagineuse et vert olivacé. Spores elliptiques, lisses, hyalines ou faiblement colorées.

1. Phallus rubicundus Bosc ex Fr., Syst. Myc., II, p. 284 (1822); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 328, fig. 38 B (1962). Planche XXXVIII, fig. 2.

Syn. P. sanguineus P. Henn., Engl. Bot. Jahrb., XXX, p. 57 (1901); Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., LVIII, p. 214 (1926).

Ithyphallus sanguineus (P. Henn.) Sacc. et D. Sacc., Syll. Fung., XVII, p. 212 (1905).

Caractères macroscopiques. Péridium fermé atteignant 3 cm de diam., globuleux à subglobuleux, blanchâtre, présentant un fort cordon mycélien. Réceptacle atteignant 15 cm de haut, cylindrique ou légèrement atténué vers la base, rugueux, creux, orange à écarlate mais de coloration variable. Chapeau conique ou campanulé, adné au réceptacle, légèrement rugueux, écarlate. Gléba mucilagineuse, olivacée. Odeur très fétide.

Caractères microscopiques. Spores 3,6-4,2 µ × 1,6-2,0 µ, lisses, hyalines ou faiblement olivacées, elliptiques.

Distribution géographique. District forestier central : Eala, M. Goossens-Fontana 356. — Afrique du Sud, Inde, Amérique du Nord, Caraïbes, Australie, Tasmanie.

Habitat. Sur le sol, en terrain sablonneux.

Nom vernaculaire. Ndakokongoli (Eala).

Genre Dictyophora Desv.

Caractères. Ceux de Phallus mais présence d’un indusium réticulé, attaché au réceptacle, sous le chapeau, et pendant autour du stipe.

1. Dictyophora indusiata (Vent. ex Pers.) Fischer, Jahrb. Bot. Gart. u. Bot. Mus., IV (1886); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 329, fig. 38 C (1962). Planche XXXVIII, fig. 3.

Syn. D. phalloidea Desv., Journ. Bot., II. p. 92 (1809); De Wild., Miss. É. Laurent, p. 361 (1905-1907); Id., Ann. Mus. Congo, Bot., sér. 5, II, p. 5 (1907).

D. phalloidea Desv. var. rosea Lloyd, Myc. Writ., III, p. 20 (1909); Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., LX, p. 84 (1927).

Caractères macroscopiques. Péridium fermé, globuleux ou subglobuleux, atteignant 5 cm de diam., blanchâtre ou brunâtre pâle, présentant un ou plusieurs forts cordons mycéliens. Stipe atteignant 20 cm de long, blanchâtre, creux, cylindrique, spongieux. Chapeau campanulé, plus ou moins fortement rugueux ou réticulé, à marge étalée, assez aiguë. Gléba vert olive ou brun olive, mucilagineuse. Odeur un peu fétide. Indusium blanc ou blanchâtre lavé de rose, attaché sous le chapeau, ayant la forme d’un filet à grandes mailles arrondies-polygonales; sur les spécimens bien développés l’indusium atteint le niveau de la volve, il est étalé mais se flétrit rapidement, spécialement sous l’action du soleil.

Caractères microscopiques. Spores 3,4-3,8 µ × 1,4-1,8 µ, lisses, hyalines ou légèrement teintées d’olivacé, elliptiques-oblongues.

Distribution géographique. District du Bas-Congo : près de Kisantu, Gillet s. n. District forestier central: Eala, M. Laurent 111, 216; Eala, Binga, M. Goossens-Fontana 3, 1052, 4007; Yangambi, J. Louis 8722, 6439; riv. Lesse près de la Semliki, Bequaert 4790; sine loco, Vander Gucht 154. — Cosmopolite des régions tropicales.

Habitat. Sur le sol ou les feuilles mortes, en forêt humide ou marécageuse.

Noms vernaculaires. Ndakokongoli (Eala), Mbele kanguro (Turumbu).

Observations. Parmi les nombreuses espèces décrites dans le genre, trois seulement semblent devoir être retenues : D, indusiata, D. multicolor Berk. et Broome et D. duplicata Bosc ex Fischer.

D. multicolor, qui pourrait également exister au Congo, diffère de D. indusiata par sa coloration beaucoup plus vive.

CLATHRACEÆ

Caractères. Réceptacle sessile ou stipité, découpé en étoile, ramifié ou simulant une cage grillagée. Gléba localisée souvent sur des parties internes du réceptacle.

Observation. Seuls les genres les plus importants figurent dans le synopsis.

Synopsis des genres

A. Réceptacle ramifié, à bras libres ou plus ou moins connivents à la pointe :

I. Bras connivents à leur extrémité :

a) Stipe développé, distinct; gléba couvrant entièrement les bras sauf au niveau d’un sillon externe ................................................................................. Lysuras* (p. 218)

b) Stipe mal défini; gléba localisée sur la face interne des bras...............Linderiella* (p. 219)

II. Bras étalés ................................................................................. Anthurus, Aseroe

B. Réceptacle grillagé :

I. Réceptacle plus ou moins stipité :

a) Partie grillagée portée directement au sommet d’un stipe allongé ...... Simblum* (p. 219)

b) Partie grillagée portée sur des bras issus d’un stipe commun peu défini ...... Colus* (p. 220)

II. Réceptacle sessile et complètement grillagé .......................................... Clathrus* (p. 220)

 

* Taxa représentés au Congo.

Genre Lysurus Fr.

Caractères. Péridium subglobuleux. Réceptacle formé d’un stipe cylindrique, spongieux, creux, portant au sommet un certain nombre de bras rugueux, acuminés, dressés et unis par leur pointe. Gléba mucilagineuse, recouvrant les bras à l’exception d’un sillon longitudinal externe. Spores elliptiques, lisses, faiblement colorées.

1. Lysurus Gardneri Berk., Lond. Journ. Bot., V, p. 535 (1846); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 330, fig. 38 D (1962). Planche XXXVIII, fig. 6.

Syn. L. australiensis Cke et Mass., Grevillea, XVIII, p. 6 (1889); Beeli. Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., LVIII, p. 214 (1926).

L. congolensis Beeli, loc. cit., LX, p. 84 (1927).

Caractères macroscopiques. Péridium subglobuleux, blanchâtre, glabre, atteignant 4 cm de diam. Réceptacle cylindrique, creux, spongieux, un peu atténué vers le bas, 8-10 cm de haut et jusqu’à 3 cm de large, blanc sale, portant 5-6 bras acuminés, dressés, connivents par leur extrémité; bras atteignant 3 cm de long et 1 cm de large à la base, à face externe plane, à face interne arrondie-triangulaire, ridés transversalement sur toute leur surface, présentant un sillon longitudinal sur leur face externe. Gléba mucilagineuse, brunâtre à noir olivacé, recouvrant les bras sauf à hauteur du sillon qui apparaît blanchâtre. Odeur fétide.

Caractères microscopiques. Spores 4,8-5,4 µ × 1,6-2,2 µ, lisses, faiblement colorées, oblongues.

Distribution géographique. District forestier central : Eala, M. Goossens-Fontana 329. District des lacs Édouard et Kivu : Beni, P. Gille 273. — Afrique du Sud, Amérique du Nord, Australie, Ceylan, Inde, Java, Europe (Grande-Bretagne, Allemagne, Portugal, Suède).

Habitat. Sur le sol; jardins et cultures.

Noms vernaculaires. Ndakokongoli (Eala), Kindetzo (Kinande), Kirikiri (Kimbuba).

Observation. Les carpophores mûrs, à bras plus ou moins étalés, peuvent faire penser au genre Anthurus.

Genre Linderiella Cunningham

Caractères. Péridium subglobuleux. Réceptacle formé de 3-5 colonnes conniventes au sommet, libres ou confluentes vers la base. Gléba mucilagineuse, recouvrant la face interne des colonnes. Spores elliptiques, lisses, hyalines ou faiblement colorées.

1. Linderiella columnata (Bosc) Cunningham, N. Zealand Journ. Sc. Techn., XXIII, p. 171 B, pl. XI, fig. 1-2 (1942); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 331, 38 E (1962). Planche XXXVIII, fig. 7.

Caractères macroscopiques. Péridium d’abord hypogé, globuleux à ovale, 3-4 cm de large, glabre, blanchâtre, grisâtre ou brunâtre, muni de cordons mycéliens. Réceptacle 4-7 cm de large sur 5-7 cm de haut, formé de 4 colonnes conniventes au sommet, libres ou confluentes à la base; colonnes légèrement acuminées au sommet, 0,8-1,5 cm de large, carmin rosâtre, spongieuses, fragiles, lisses ou ridées à l’extérieur, ridées transversalement ou papillées à l’intérieur. Gléba olivacée, recouvrant la face interne des colonnes jusque près de la base. Odeur nauséeuse, ammoniacale.

Caractères microscopiques. Spores 4,8-6 µ × 1,8-2,2 µ, lisses, olivacé pâle, ovales ou elliptiques.

Distribution géographique. District des lacs Édouard et Kivu : Panzi Kivu, M. Goossens-Fontana 5202. — Afrique du Sud, Amériques du Nord et du Sud, Caraïbes, Hawaii, Nouvelle-Zélande.

Habitat. Champs herbeux et sur des copeaux.

Observations. Le genre Linderiella est très voisin du genre Laterna chez lequel la gléba est localisée sur un organe pulviné situé sous les extrémités jointes des bras. Un des carpophores congolais avait la gléba localisée dans le haut mais non sur un organe pulviné.

La gléba varie, chez cette espèce, de blanc jaunâtre à écarlate.

Genre Simblum Klotzsch

Caractères. Péridium subglobuleux. Réceptacle formé d’un stipe bien développé, cylindrique, creux, spongieux, portant une tête plus ou moins globuleuse ou déprimée, creuse à parois grillagées, comme chez Clathrus mais à mailles beaucoup plus petites. Gléba mucilagineuse recouvrant la face interne de la partie grillagée. Spores elliptiques, lisses, hyalines ou faiblement colorées.

1. Simblum clathratum Lloyd, Syn. Phall., Myc. Ser., IV, p. 67, fig. 68 (1909); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 332, fig. 38 F (1962).

Syn. S. periphragmoides Auct. non Klotzsch; De Wild. et Dur., Ann. Mus. Congo, Bot., sér. 3, I, p. 279 (1901).

Caractères macroscopiques. Stipe blanchâtre, spongieux, creux, cylindrique, 10 cm de haut, 2 cm de large, élargi au sommet en une tête creuse, rouge vif, grillagée à mailles larges et irrégulières. Gléba verdâtre, localisée à la face interne de la tête. Odeur fétide.

Caractères microscopiques. Spores 4,5-5 µ × 1,8-2,4 µ, oblongues ovales, lisses, verdâtres.

Distribution géographique. District forestier central : Bimalamba, A. Dewèvre s. n. Afrique équatoriale occidentale.

Habitat. Sur le sol.

Observations. C’est probablement le seul Simblum africain. Il est voisin de S. sphærocephalum Schlecht., qui est entièrement rouge et dont la tête est à mailles plus grandes.

Genre Colus Cav. et Séch.

Caractères. Péridium subglobuleux. Réceptacle de couleur vive, formé de 3-5 colonnes anastomosées au sommet en un dôme grillagé. Gléba mucilagineuse, localisée à la face interne de la partie grillagée. Spores elliptiques, lisses, hyalines ou faiblement colorées.

1. Colus hirundinosus Cav. et Séch., Ann. Sc. Nat., sér. 2, III, p. 251-254 (1835); Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., LVIII, p. 214 (1926); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 333, fig. 38 G (1962). Planche XXXVIII, fig. 4.

Caractères macroscopiques. Carpophore jeune ovoïde, de 1,5-2 cm de large, blanc grisâtre, glabre. Réceptacle atteignant 5 cm de haut et environ 2 cm de large, formé de 4-5 colonnes issues d’un stipe commun très court, cylindrique et creux; colonnes anguleuses, transversalement rugueuses, rouges vers le haut, orange à la base, anatomosées dans le haut en un dôme grillagé. Gléba mucilagineuse, olivacée, localisée sur la face interne de la partie grillagée. Odeur fétide.

Caractères microscopiques. Spores 4,8-5 µ × 2-2,4 µ, lisses, oblongues, elliptiques, olivâtres.

Distribution géographique. District forestier central : Eala, M. Goossens-Fontana 326. — Afrique du Nord, sud de l’Europe, Inde, Australie, Caraïbes.

Habitat. Sur le sol, en groupes, dans la forêt marécageuse.

Nom vernaculaire. Ndakokongoli (Eala).

Observation. Le genre Colus est intermédiaire entre les genres Clathrus et Simblum; il en est très voisin.

Genre Clathrus Mich. ex Pers.

Caractères. Péridium subglobuleux ou obovale. Réceptacle globuleux ou ovoïde, creux, à parois grillagées à larges mailles, atténué à la base en un stipe indistinct. Gléba mucilagineuse, localisée sur la face interne du réceptacle. Spores elliptiques ou ovales, lisses, hyalines ou faiblement colorées.

Observations. L’absence de caractères distinctifs sur exsiccata ne nous a pas permis de vérifier un certain nombre de récoltes attribuées à des espèces de ce genre par nos prédécesseurs. Il est donc possible, qu’outre C. Baumii décrit ci-dessous, on puisse trouver au Congo d’autres espèces et notamment C. cancellatus; cependant il est sage d’attendre des confirmations avant d’inclure ce dernier dans la flore congolaise.

1. Clathrus Baumii P. Henn. in H. Baum, Bot. Ergeb. Kunene-Sambesi Exp., p. 164 (1903); Beeli. Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., LVIII, p. 214 (1926); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 334, fig. 38 H (1962). Planche XXXVIII, fig. 5.

Caractères macroscopiques. Carpophore clos subglobuleux, blanchâtre, de 3 cm environ de large. Réceptacle jaune vif à jaune brun, obovale, formé à la base de 5-6 colonnes soudées en un stipe creux très court, puis dilaté en une tête globuleuse, creuse et grillagée, de 10 cm de haut et 8 cm de large; mailles polygonales-arrondies, un peu allongées dans le bas, plus petites à trabécules plus grêles dans le haut. Gléba brunâtre ou violacée, localisée sur des bosses verruqueuses situées aux nœuds du grillage, à la face interne du réceptacle. Odeur très fétide.

Caractères microscopiques. Spores 4,6-5,4 µ × 1,6-2,2 µ, elliptiques ou obovales, lisses, légèrement colorées.

Distribution géographique. District forestier central : Eala, M. Goossens-Fontana 328. — Afrique du Sud.

Habitat. Sur le sol, dans l’humus.

Nom vernaculaire. Ndakokongoli (Eala).

HYMENOGASTRINEÆ

Caractères. — Carpophore charnu, tubériforme, généralement hypogé, à stipe court ou nul. Péridium simple, ne s’ouvrant pas. Gléba locellée, coralloïde ou lacuneuse, gardant sa structure à maturité ou déliquescente.

Observations. — 1. Le sous-ordre comporte de nombreuses familles dont certaines peuvent être transférées aux Agaricales comme séries réduites. Seules les familles principales figurent dans le synopsis.

2. Les Basidiomycètes hypogés sont très peu représentés dans les collections congolaises. Comme il est quasi certain que les récolteurs n’ont pas eu leur attention attirée sur la recherche de ces champignons, il est prématuré de conclure à leur rareté dans la région considérée.

Synopsis des familles

A. Gléba gélatineuse-mucilagineuse à maturité; spores généralement lisses :

I. Gléba restant longtemps cartilagineuse; columelle bien développée, ramifiée ........................ HYSTERANGIACEÆ

II. Gléba tendre; columelle indistincte ........................... RHIZOPOGONACEÆ* (p. 221)

B. Gléba non déliquescente; spores généralement ornées :

I. Spores globuleuses ou subglobuleuses, spinuleuses, amyloïdes ............... HYDNANGIACEÆ

II. Spores généralement ellipsoïdes, non amyloïdes ......... HYMENOGASTRACEÆ* (p. 222)

 

* Taxa représentés au Congo.

RHIZOPOGONACEÆ

Caractères. Péridium à surface veinée par des rhizomorphes apprimés. Gléba locellée, à logettes tapissées par l’hyménium ou remplies d’un tissu dans lequel les basides sont disposées sans ordre. Spores généralement lisses et oblongues-elliptiques. Basides 4-8-sporiques. Gléba déliquescente à maturité.

Synopsis des genres

A. Jeunes logettes pleines :

I. Gléba brun foncé; spores lisses ............................................................... Melanogaster

II. Gléba de teinte pâle; spores aculéolées-réticulées ....................................... Leucogaster

B. Jeunes logettes creuses; spores pâles, elliptiques....................................... Rhizopogon* (p. 222)

 

* Taxa représentés au Congo.

Genre Rhizopogon Fr.

Caractères. Péridium brun ou brunâtre. Gléba à logettes creuses, déliquescente à maturité. Spores elliptiques-cylindriques, subhyalines. Basides et paraphyses souvent gélatineuses à maturité.

1. Rhizopogon sp.

Observation. Il n’existe dans les collections qu’une seule récolte en mauvais état et qui ne peut être déterminée avec quelque certitude.

HYMENOGASTRACEÆ

Caractères. Péridium mince, lisse, généralement pâle. Gléba, à logettes creuses tapissées par l’hyménium, tendre; columelle distincte ou nulle. Basides 2-4-sporiques. Spores elliptiques, citriformes, brunes, lisses ou ornées, munies d’un utricule gélatineux.

Synopsis des genres

A. Columelle indistincte .................................................................................... Hymenogaster

B. Columelle distincte ........................................................................... Dendrogaster* (p. 222)

 

* Taxa représentés au Congo.

Genre Dendrogaster Bucholtz

Caractères. — Carpophore globuleux ou subglobuleux, parfois irrégulier, hypogé. Columelle dendroïde, parfois prolongée intérieurement en un court stipe. Péridium bien développé, formé d’une ou deux couches. Gléba brunâtre. Lames tramaires formées d’hyphes grêles, souvent gélifiées. Spores jaunâtres ou brunâtres, obovoïdes, ellipsoïdes ou fusiformes, plus ou moins échinulées, généralement munies d’un utricule.

1. Dendrogaster congolensis Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 335, fig. 39 (1962). Planche XXXIX, fig. 1.

Caractères macroscopiques. Carpophore ayant la consistance et l’aspect du caoutchouc, de 1,5-4,5 cm de large, déprimé, arrondi, irrégulièrement lobé, avec un ou deux profonds sillons, à base concave sillonnée, munie d’un stipe court et très dur, de 0,5 cm de large. Péridium mince, jaune vif, pâlissant par la dessiccation et alors fauve crème ou jaunâtre olive clair, lisse ou tomenteux. Gléba d’abord rose framboise à brun clair, devenant brun olive à sépia sur le sec. Columelle naissant de la base stérile, ramifiée ou non, grisâtre ou noirâtre sur le sec. Odeur un peu désagréable, rappelant vaguement l’iodoforme.

Caractères microscopiques. Spores 13,2-15,6 µ × 9,4-12,0 µ, obovoïdes à largement ovoïdes, d’abord lisses et hyalines ensuite délicatement échinulées, vert jaunâtre, à une grande ou plusieurs petites guttules munies d’un court reste de stérigmate.

Distribution géographique .— District du Haut-Katanga : environs d’Élisabethville, de Loose B. 10.

Habitat. Dans le sol; probablement érompant à maturité.

Observation. Espèce voisine de D. cambodgensis Pat., qui s’en distingue par ses spores plus grandes, ses basides 2-sporiques, sa gléba couleur chocolat, à logettes plus petites et son péridium furfuracé.

PODAXINEÆ

Caractères. — Carpophore formé d’un chapeau plus ou moins distinct, oblong ovoïde et d’un stipe prolongeant la columelle. Gléba lamellaire, cloisonnée par anastomose, pulvérulente à maturité. Spores noires, à paroi complexe et pore germinatif.

Observation Le sous-ordre ne comporte qu’une famille et un genre.

PODAXACEÆ

Genre Podaxis Desv.

1. Podaxis pistillaris (L. ex Pers.) Morse, Mycologia, XXV, p. 1-33 (1933); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 338, fig. 40 (1962).

Syn. Scleroderma pistillaris L. ex Pers., Syn. Meth. Fung., p. 150 (1801).

Caractères macroscopiques. Carpophore stipité atteignant 25 cm de haut. Péridium 3-15 cm de long et 1-8 cm de large, généralement ovale-oblong, arrondi au sommet. Exopéridium réduit à quelques squames apprimées fugaces. Endopéridium 3-4 mm d’épaisseur, d’abord blanchâtre à brunâtre pâle, lisse, soyeux-fibrilleux, finalement brun ferrugineux, devenant ridé, lacéré longitudinalement sur les vieux spécimens. Gléba dense, d’abord blanchâtre, devenant olive, brun rougeâtre ou presque noire. Stipe prolongé à l’intérieur du péridium comme une columelle, à base renflée bulbeuse, de 3-12 cm de haut sur 0,5-1,5 cm d’épaisseur, composée d’hyphes et de sable; revêtement d’abord blanc, couvert de fibrilles fragiles irrégulièrement disposées, plus tard brunâtre, longitudinalement strié-sillonné ou lisse.

Caractères microscopiques. Spores 11-18 µ × 9-15 µ, largement elliptiques à subréniformes, brunes ou brun rougeâtre foncé, lisses; pore germinatif distinct. Capillitium hyalin, olivacé ou brunâtre, septé et ramifié.

Distribution géographique. District du Bas-Congo : Nemloa, H. Vanderyst s.n. Cosmopolite des régions tropicales.

Habitat. Sur le sol ou sur termitières.

LYCOPERDINEÆ

Caractères. — Carpophore globuleux ou piriforme sans stipe véritable. Péridium présentant deux couches différenciées ou à structure plus complexe, s’ouvrant au sommet ou se désagrégeant à maturité. Gléba coralloïde, les premières logettes formées pouvant être d’origine lacunaire, pulvérulente à maturité; capillitium présent. Basides disposées en hyménium, souvent globuleuses à longs stérigmates. Spores assez petites, globuleuses ou courtement ovales, à parois épaisses, brunâtres, souvent verruqueuses.

Synopsis des familles

A. Exopéridium ne s’ouvrant pas en étoile ................................... LYCOPERDACEÆ* (p. 224)

B. Exopéridium s’ouvrant en étoile ......................................................... GEASTRACEÆ* °

 

* Taxa représentés au Congo.

° Famille traitée dans le 13e fascicule Gasteromycetales II.

LYCOPERDACEÆ

Caractères. — Carpophores simples, fasciculés ou réunis dans un stroma commun. Péridium présentant deux couches, l’exopéridium, souvent épais, se fragmentant précocement en épines, écailles ou flocons à la surface de l’endopéridium qui présente, à maturité, une consistance papyracée.

Synopsis des genres

A. — Carpophores non réunis dans un stroma commun :

I. Endopéridium tendre ou coriace; capillitium non épineux :

a) Capillitium peu ramifié, formé de filaments grêles :

1. Carpophore mûr s’ouvrant par rupture ou se désagrégeant irrégulièrement à partir du sommet :

α) De grande taille; exopéridium homogène; base stérile nulle ou presque; capillitium cohérent, à filaments emmêlés .................................... Langermannia* (p. 224)

β) Moyen ou grand; exopéridium présentant deux couches; capillitium à filaments souvent fragmentés; base stérile généralement bien développée ...... Calvatia* (p. 229)

2. Carpophore mûr présentant généralement un ostiole régulier :

α) Exopéridium persistant ou se desquamant en flocons; endopéridium à ostiole apical; base stérile généralement présente ................................. Lycoperdon* (p. 225)

β) Exopéridium se séparant de l’endopéridium selon une fente équatoriale; endopéridium à ostiole basal fimbrié; base stérile nulle ................................. Disciceda

b) Capillitium fortement ramifié à grosses branches atténuées en rameaux pointus ............... Bovista, Bovistella

II. Endopéridium épais et subéreux; capillitium épineux .................................... Mycenastrum

B. — Carpophores nombreux, réunis dans un stroma commun .............................. Broomeia* (p. 231)

* Taxa représentés au Congo.

Genre Langermannia Rostk.

Caractères. — Carpophore de grande taille, globuleux. Exopéridium homogène, lisse, non persistant. Endopéridium mince, membraneux, se fragmentant, à maturité, presque complètement à partir du sommet. Gléba mûre assez compacte; base stérile peu développée ou nulle. Capillitium septé, un peu ramifié, ponctué, à parois peu épaisses. Spores globuleuses, brunâtres, échinulées, sans reste de stérigmate.

1. Langermannia Fenzlii (Reich.) Kreisel, Feddes Rep., LXIV, p. 120-121 (1962); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 340, fig. 41 A (1962). Planche XXXIX, fig. 7.

Syn. Lasiosphaera Fenzlii Reich., Reise Fregatte Novara, I, p. 135-136, pl. XX, fig. 3 (1870); Mattirolo, Bull. Jard. Bot. État Brux., IX, p. 96 (1931).

Caractères macroscopiques. Carpophore de 7-16 cm de large, globuleux ou plus ou moins déprimé, à base légèrement sillonnée. Exopéridium mince, lisse ou floconneux, fragile, se crevassant à maturité, à restes souvent luisants, d’abord blanc sale à brunâtre pâle puis, sur le sec, fauve rosâtre à sépia. Endopéridium lisse, d’abord tendu comme une peau sur la gléba, subsistant longtemps après l’exopéridium, brun rougeâtre puis rougeâtre, papyracé sur les spécimens secs et alors fauve vineux à saumon ochracé. Gléba d’abord blanc sale à crème, compacte puis laineuse, cohérente, assez persistante, brun à brun olive sur le sec.

Caractères microscopiques. Spores 6,6-7,4-8,4 µ de diam., globuleuses, fortement échinulées, brun foncé à épines aiguës, hyalines ou légèrement colorées. Capillitium 2,4-4,8 µ de diam., à parois assez épaisses, ponctué, septé, ramifié, brunâtre pâle à reflet violet.

Distribution géographique. District du Bas-Congo : Kinkosi, H. Vanderyst s.n. District des lacs Édouard et Kivu : Panzi Kivu, Bukavu, M. Goossens-Fontana 5021, 5074, 5075, 5381, 5387, 5539, 5569, 5570. — Afrique occidentale portugaise, Ceylan, Sumatra, Inde, Japon, Brésil.

Habitat. Sur le sol fumé; jardins, vergers, cultures.

Observation. Cette espèce est très proche de L. gigantea (Batsch ex Pers.) Rostk.; elle en diffère principalement par ses spores obscurément verruqueuses.

Genre Lycoperdon Tourn. ex Pers.

Caractères. — Carpophore petit ou moyen, globuleux, obovale ou piriforme. Exopéridium formé de 2-3 couches, l’externe lisse-floconneuse, granuleuse-spinuleuse ou formée d’épines de 1-2 mm de haut, généralement un peu persistant. Endopéridium tendre ou papyracé, s’ouvrant généralement par un ostiole apical régulier. Gléba mûre pulvérulente, olivacée ou brunâtre, rarement violacée. Base stérile généralement présente, parfois séparée de la gléba par un diaphragme. Capillitium à filaments grêles, simples ou peu ramifiés, hyalins ou brunâtres. Spores subhyalines à brunâtres, globuleuses ou ovoïdes, lisses ou échinulées-verruqueuses, rarement munies d’un pédicelle à maturité.

Synopsis des espèces congolaises

A. Pas de diaphragme entre la gléba et la base stérile :

I. Spores à pédicelle nul ou très court :

a) Spores lisses; base stérile nulle ou peu développée :

1. Capillitium à parois assez épaisses, brunâtre pâle; exopéridium blanchâtre, caduc ......... 1. L. pusillum

2. Capillitium à parois minces, hyalin; exopéridium brunâtre ou olive brunâtre, furfuracéspinuleux ............................................................ 2. L. pyriforme var. tesselatum

b) Spores échinulées; base stérile présente :

1. Capillitium brunâtre, à parois épaisses; spores globuleuses de plus de 4 µ de diam.; exopéridium à épines brun foncé ............................................. 3. L. umbrinoides

2. Capillitium hyalin, à parois minces; spores globuleuses ou largement ovales, de moins de 4 µ de large; exopéridium à verrues spiniformes brunâtre pâle ...... 8. L. Vanderystii

II. Spores à pédicelle de plus de 12 µ de long :

a) Gléba mûre purpuracée; spores de plus de 5 µ de large .................. 6. L. glabrescens

b) Gléba brune ou brun olive; spores plus petites :

1. Base stérile bien développée; exopéridium épineux, assez persistant 4. L. pedicellatum

2. Base stérile peu développée ou nulle; endopéridium verruqueux-granuleux, peu persistant; base munie d’un fort cordon mycélien ............................................. 5. L. asperum

B. Diaphragme présent :

1. Capillitium brun, à parois épaisses; exopéridium se fragmentant en grandes plaques.................. 9. L. angulatum

2. Capillitium hyalin, à parois minces ............................................................... 7. L. djurense

1. Lycoperdon pusillum Batsch ex Schum., Enum. Pl. Saell., II, p. 190 (1803); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 341, fig. 42 (1962).

Syn. L. ericetorum Pers., Journ. Bot., II, p. 17 (1809).

L. furfuraceum Auct. non Schaeff.; Beeli, Bull. Jard. Bot. État Brux., VIII, p. 95 (1923).

L. caespitosum Auct. non Welw. et Curr.; Beeli, loc. cit.

Bovista plumbea Auct. non Pers.; Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., LVIII, p. 215 (1926).

Caractères macroscopiques. Carpophore globuleux ou subglobuleux, 0.8-1,8 cm de diam., à courte base radicante, parfois muni de cordons mycéliens blancs. Exopéridium d’abord blanchâtre, lisse-floconneux ou formé de verrues ou de granules serrés, caducs. Endopéridium papyracé, brunâtre pâle ou brun grisâtre, parfois luisant sur les spécimens mûrs; ostiole apical de 2-4 mm de large, légèrement lobé. Gléba d’abord blanc jaunâtre, devenant jaune verdâtre et finalement brunâtre; base stérile nulle.

Caractères microscopiques. Spores 3.6-4,2-4,8 µ de diam., globuleuses, lisses, brunâtre très pâle, à pédicelle court. Capillitium à filaments de 3,0-4,8 µ de large, brunâtre pâle, à parois assez épaisses, ponctués, assez fortement ramifiés, non septés.

Distribution géographique. District du Bas-Congo : Sanda, Kisantu, Kimpako, H. Vanderyst s.n. District du Kasai : Kikwit, Ipamu, H. Vanderyst 4023, 4049, 9010, 10546. — Cosmopolite.

Habitat. Sur le sol.

Observation. Les spécimens congolais sont plutôt petits et n’ont pas de base stérile; ils appartiennent donc à L. pusillum sensu stricto.

2. Lycoperdon pyriforme Pers. var. tesselatum Pers., Syn. Meth. Fung., p. 148 (1801); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 343, fig. 43 (1962).

Syn. L. golungense Welw. et Curr., Trans. Linn. Soc., XXVI, p. 289, pl. XX, fig. 13 (1870) sensu Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., LVIII, p. 215 (1926).

Caractères macroscopiques. Carpophore globuleux ou plus ou moins déprimé, 1-2 cm de large, à base déprimée ou très peu saillante-conique; cordons mycéliens, blanchâtres ou jaunâtres, fins et ramifiés. Exopéridium granuleux ou délicatement furfuracé-spinuleux, brun foncé à maturité. Endopéridium fragile, lisse ou ridé, d’abord brun olive foncé puis, sur le sec, brun ocracé ou olive, plus pâle et plus jaunâtre vers la base; ostiole apical, irrégulier. Gléba d’abord compacte, ocracé orangé puis, sur le sec, fauve ocracé sale, pulvérulente; pas de diaphragme ni de columelle; base stérile peu développée, 2-4 mm de haut, spongieuse, plus pâle que la gléba.

Caractères microscopiques. Spores 3,6-4,0 µ de large, globuleuses, sans pédicelle, hyalines ou brunâtre très pâle, 1-guttulées. Capillitium 3,6-5,2 µ de large, peu abondant, à parois minces, hyalin, septé, plus ou moins incrusté de débris, non ramifié.

Distribution géographique. District forestier central: Eala, M. Goossens-Fontana 167; Yangambi, J. Louis 6422. — Europe.

Habitat. Sur du bois pourri; forêt humide.

Nom vernaculaire. Lofulo moindu (Eala).

Observation. Le type de l’espèce est assez variable; il est caractérisé par un capillitium plus abondant et par la présence fréquente d’une columelle distincte. Ces différences autoriseraient peut-être d’élever la variété au rang d’espèce.

3. Lycoperdon umbrinoides Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 344, fig. 44 A (1962). Planche XXXIX, fig. 3.

Caractères macroscopiques. Carpophore piriforme, 1-2 cm de large et 2-3 cm de haut, atténué-substipité à la base. Exopéridium formé de groupes d’épines de 1-1,5 mm de haut, conniventes, brun foncé, bistres vers le sommet, plus pâles vers la base, devenant apprimées, entremêlées de fines verrues furfuracées concolores ou légèrement plus foncées, tardivement caduques. Endopéridium fauve vineux à fauve cannelle, mince, papyracé, devenant un peu luisant et presque lisse; ostiole apical, irrégulier. Gléba d’abord blanc jaunâtre puis, sur les spécimens mûrs et secs, brunâtre pâle légèrement purpuracé; diaphragme nul; base stérile spongieuse, brun rosé clair.

Caractères microscopiques. Spores 4,4-5,2 µ de diam., globuleuses, régulièrement verruqueuses-échinulées, brunâtre pâle légèrement violacé, à pédicelle court et hyalin. Capillitium 3,6-7,2 µ de large, à parois épaisses, ramifié, brun violacé, les extrémités plus pâles ou presque hyalines.

Distribution géographique. District forestier central : Binga, M. Goossens-Fontana 3054.

Habitat. Groupés sur des débris pourrissants d’Elaeis.

Observations. Cette espèce rappelle L. umbrinum Pers. (non sensu Hollós) mais en diffère par ses épines plus développées et son capillitium à parois très épaisses. De plus L. umbrinum a des spores légèrement plus grandes et moins verruqueuses. L. nigrescens Peck et L. Peckii Morgan présentent tous les deux un réseau de petites verrues persistant après la chute des aiguillons tandis que chez L. umbrinoides les petites verrues sont disposées irrégulièrement et tombent en même temps que les aiguillons.

4. Lycoperdon pedicellatum Peck, New York Nat. Hist. Mus., Bot. Rep., XXVI, p. 23 (1874); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 346, fig. 45 (1962). Planche XXXIX, fig. 4.

Caractères macroscopiques. Carpophore piriforme-subglobuleux, 2-4 cm de large, courtement substipité, à base atténuée, subradicante, munie de cordons mycéliens. Exopéridium brunâtre pâle, longtemps persistant, à verrues conniventes formant de petits groupes, brun foncé sur le sec, plus pâles, peu distinctes, feutrées-furfuracées à la base. Endopéridium mince, brun pâle, lisse ou faiblement réticulé après la chute des aiguillons; ostiole irrégulièrement arrondi. Gléba d’abord blanchâtre puis brun rosé clair; diaphragme absent; base stérile occupant un tiers du carpophore, finement spongieux, plus pâle que la gléba.

Caractères microscopiques. Spores 3,6-4,0 µ × 3,4-3,6 µ, subglobuleuses ou courtement ovales, finement verruqueuses, faiblement colorées, uniguttulées, à pédicelle un peu flexueux, de 12-18 µ de long. Capillitium 4,2-7,2 µ de large, olive brunâtre, ramifié, à parois épaisses.

Distribution géographique. District forestier central : Binga, M. Goossens-Fontana 806. —Amérique du Nord, Europe.

Habitat. Groupés sur du bois pourrissant; forêt sèche.

Observation. Deux autres espèces congolaises ont des spores pédicellées : L. asperum, à spores lisses, a un exopéridium à épines plus petites et une base stérile très petite tandis que L. glabrescens a des spores fortement verruqueuses et une gléba brun purpuracé.

5. Lycoperdon asperum (Lév.) de Toni in Sacc., Syll. Fung., VII, p. 119 (1888); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 347, fig. 46 (1962).

Caractères macroscopiques. Carpophore globuleux ou subglobuleux, 1-3 cm de large, très brièvement atténué à la base, muni d’un fort cordon mycélien blanchâtre. Exopéridium formé par une couche épaisse de petites verrues granuleuses, brun terne, caduques. Endopéridium mince, papyracé, luisant, brun pâle, légèrement teinté de violacé surtout vers la base; ostiole arrondi, lobé ou crénelé. Gléba d’abord blanchâtre puis brun olive à maturité; diaphragme absent; base stérile très peu développée ou nulle, concolore à la gléba, finement spongieuse.

Caractères microscopiques. Spores 3,6-4,2 µ × 3,4-4,0 µ, subglobuleuses ou largement ovales, lisses, brunâtre un peu violacé, uniguttulées; pédicelle persistant, hyalin, de 12-18 µ de long. Capillitium 3,6-7,0 µ de large, à parois assez épaisses, peu ramifié, ponctué, septé.

Distribution géographique. District du Bas-Congo : Mayidi, H. Vanderyst s. n. District du Kasai : Kikwit, H. Vanderyst 9014. District forestier central : Binga, M. Goossens-Fontana 2058. — Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Guinée, Amérique du Sud.

Habitat. Sur le sol; forêt sèche.

Observation. Espèce caractérisée par la petite taille, la base stérile quasi nulle, l’exopéridium fugace et les spores subglobuleuses pédicellées. Le cordon mycélien blanchâtre et persistant semble aussi très caractéristique. L. glabrescens a un exopéridium semblable mais se distingue par ses grandes spores, sa coloration et sa taille nettement différentes.

6. Lycoperdon glabrescens Berk., Flora Tasmania, II, p. 265 (1860); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 349, fig. 47 (1962). Planche XXXIX, fig. 6.

Caractères macroscopiques. Carpophore piriforme-globuleux, de 3-5 cm de large, souvent étroitement atténué, substipité à la base. Exopéridium formant une couche mince de petites épines furfuracées, devenant verruqueux-squamuleux vers la base, d’abord brunâtre puis brun purpuracé foncé. Endopéridium mince, papyracé, tendre, brun pâle à brun gris, luisant; ostiole irrégulier. Gléba d’abord blanchâtre puis fauve vineux, à la fin brun gris plus ou moins purpuracé; diaphragme absent; base stérile spongieuse, occupant à peu près la moitié du carpophore, purpuracée à maturité.

Caractères microscopiques. Spores 5,6-6,1-6,6 µ de diam., brunes, régulièrement verruqueuses; pédicelle persistant, de 16-20 µ de long. Capillitium 3,6-6,0 µ de large, à parois épaisses, purpuracé, ramifié, rarement septé.

Distribution géographique. District forestier central : Binga, M. Goossens-Fontana 3002. — Pakistan Occidental, Australie, Nouvelle-Zélande, Tasmanie.

Habitat. Sur le sol; forêts et cultures.

Observation. Cette espèce rappelle certaines formes de la série de L. molle-atropurpureum, spécialement par la couleur de la gléba et par la structure des spores. Elle est cependant bien caractérisée par son exopéridium particulier et par ses spores pédicellées.

7. Lycoperdon djurense P. Henn. sensu Bottomley, Bothalia, IV, p. 552-553, pl. XXXV, fig. 2 (1948); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 350, fig. 48 (1962). Planche XXXIX, fig. 2.

Caractères macroscopiques. Carpophore subglobuleux ou subpiriforme, 1-4 cm de large, à base stérile un peu plissée-sillonnée; cordons mycéliens fins, blanchâtres. Exopéridium formé, surtout au sommet, de verrues coniques basses ou de groupes de verrues spiniformes plus petites, conniventes ou convergentes, caduques, d’abord blanchâtres puis brunâtre pâle. Endopéridium mince, lisse, d’abord blanchâtre puis ocracé grisâtre, sur le sec brunâtre pâle à brun grisâtre; ostiole arrondi, irrégulier. Gléba blanche puis brun olivacé, brun grisâtre à purpuracé par le sec, presque pulvérulente; diaphragme présent; base stérile spongieuse, blanchâtre ou brunâtre pâle.

Caractères microscopiques. Spores 3,6-4,2 µ × 3,2-3,8 µ, largement ovales, très finement échinulées, hyalines ou faiblement purpuracées, uniguttulées; pédicelle 1-2 µ de long. Capillitium 3,2-6,0 µ de large, hyalin, septé, à parois minces.

Distribution géographique. District forestier central : Binga, M. Goossens-Fontana 3039. District du Haut-Katanga : Keyberg, D. Soyer 165, 185. — Afrique centrale, Afrique du Sud.

Habitat. En groupes, sur le sol ou sur compost végétal, parfois en forêt.

Observation. Cette espèce est voisine de L. pratense Pers. ex Pat. qui a cependant une gléba plus brune ne devenant pas purpuracée et généralement des spores globuleuses.

8. Lycoperdon Vanderystii Bres., Ann. Myc., IX, p. 274 (1911); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 351, fig. 49 (1962).

Caractères macroscopiques. Carpophore globuleux ou subglobuleux, 8-15 mm de large, légèrement atténué à la base, à fins cordons mycéliens. Exopéridium formé, au sommet, de verrues spiniformes, convergentes, brunâtre pâle, caduques, laissant la surface d’abord squamuleuse puis lisse, non réticulée. Endopéridium mince, lisse, brun rosé à fauve olive sur le sec; ostiole arrondi. Gléba gris olive à brune; base stérile de 0,5 cm de haut, spongieuse, restant blanchâtre, bien séparée de la gléba proprement dite mais sans diaphragme.

Caractères microscopiques. Spores 3,4-3,8 µ × 3,2-3,6 µ, subglobuleuses ou largement ovales, finement échinulées, brunâtre pâle un peu violacé, uniguttulées; pédicelle hyalin, de 1-2 µ de long. Capillitium à parois minces, 3,6-6,0 µ de large, hyalin, septé, souvent incrusté de débris.

Distribution géographique. District du Bas-Congo : Kisantu, Sanda, H. Vanderyst s. n. District du Kasai : Wombali, H. Vanderyst 1021.

Habitat. Sur le sol.

Observation Voisin de L. Curtisii Berk, qui a des spores globuleuses.

9. Lycoperdon angulatum Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 352, fig. 50 A (1962). Planche XXXIX, fig. 5.

Caractères macroscopiques. Carpophore turbiné ou subglobuleux, 1,5-3,5 cm de large, à base subradicante. Exopéridium épais, blanchâtre puis brun gris pâle, formé de groupes d’épines conniventes, de 2 mm environ de haut, dures, fortes et saillantes au sommet, petites et subtomenteuses vers la base, caduques par plaques, persistant longtemps à la base. Endopéridium gris de plomb à reflet brunâtre, blanc argenté dans le bas sous une ligne de séparation saillante, assez épais et ferme, lisse; ostiole irrégulièrement arrondi, crénelé. Gléba blanchâtre puis brun jaunâtre à brune, précocement pulvérulente; columelle nulle; diaphragme présent; base stérile large, spongieuse, blanchâtre à brun pâle.

Caractères microscopiques. Spores 3,6-4,0 µ de diam., globuleuses, finement verruqueuses, uniguttulées, hyalines ou faiblement brunâtre violacé; pédicelle généralement nul. Capillitium 3,4-4,0 µ de large, brunâtre violacé pâle, septé, ramifié, à parois assez épaisses, ponctué.

Distribution géographique. District du Haut-Katanga : Keyberg, D. Soyer 221.

Habitat. Sur le sol.

Observation. — L’exopéridium très caractéristique de cette espèce rappelle celui de L. candidum Pers. (L. marginatum Vitt.), mais ce dernier est dépourvu de diaphragme et ses spores sont lisses. L. angulatum est également très proche de L. abscissum R. E. Fries, à exopéridium semblable, mais sans la base blanc argenté et à spores lisses.

Genre Calvatia Fr.

Caractères. — Carpophore moyen ou grand, obovale, piriforme, agaricoïde ou à partie fertile subglobuleuse et à base bien développée, subcylindrique. Exopéridium constitué de deux couches, à surface lisse ou granuleuse, aréolée ou furfuracée-spinuleuse. Endopéridium papyracé; au niveau de la gléba, le péridium disparaît totalement, par rupture irrégulière à partir du sommet. Gléba mûre généralement pulvérulente, brunâtre olivacé ou violacé. Base stérile généralement présente. Capillitium simple ou peu ramifié, ponctué, généralement à parois épaisses, septé, souvent fragmenté. Spores brunâtres ou brunes, globuleuses ou ellipsoïdes, échinulées, à pédicelle généralement nul.

Synopsis des espèces congolaises

A. — Carpophore piriforme ou globuleux; spores globuleuses :

I. Gléba mûre purpuracée, pulvérulente; spores de plus de 5 µ de diam.......... 1. C. cyathiformis

II. Gléba mûre brun ocracé, non pulvérulente; spores de moins de 4,5 µ de diam................... 2. C. subtomentosa

B. — Carpophore agaricoïde; spores ovales ......................................................... 3. C agaricoides

1. Calvatia cyathiformis (Bosc) Morgan, Journ. Cinn. Soc. Nat. Hist., XII, p. 168 (1890); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 355, fig. 51 (1962). Planche XL, fig. 1.

Caractères macroscopiques. Carpophore 7-20 cm de large, 7-24 cm de haut, globuleux ou dépriméglobuleux, profondément sillonné-plissé à la face inférieure, atténué brusquement en un faux stipe bien développé, sillonné ou ridé, radicant, atténué à la base. Exopéridium assez épais, lisse ou floconneux, fragile, formant généralement des squames irrégulières et fugaces, d’abord brunâtre pâle à brun jaunâtre puis brun à fauve crème, brun foncé un peu purpuracé à maturité. Endopéridium mince, non persistant, disparaissant presque totalement dans la partie supérieure sur les carpophores âgés qui sont cyathiformes à bords irréguliers-déchirés. Gléba d’abord compacte, blanchâtre à crème puis brun ocracé, à la fin pulvérulente et gris assez clair à gris vineux foncé plus ou moins purpuracé; base stérile bien développée, spongieuse, persistante, extérieurement concolore ou légèrement plus pâle que la partie fertile, intérieurement blanc crème puis brun purpuracé foncé.

Caractères microscopiques. Spores 5,0-5,6-6,2 µ de diam., globuleuses, nettement échinulées, brun purpuracé pâle, à épines hyalines ou faiblement colorées. Capillitium 2,4-5,0 µ de large, à membranes assez épaisses, septé, peu ramifié, brun purpuracé pâle, à ponctuations nombreuses.

Distribution géographique. District forestier central : Angodia, J. Lebrun 2976; Binga, M. Goossens-Fontana 2036. District des lacs Édouard et Kivu : Panzi Kivu, Bukavu, M. Goossens-Fontana 5094, 5237, 5357. — Afrique du Sud, Pakistan Occidental, Caraïbes, Amérique du Nord, Australie, Nouvelle-Zélande, Europe.

Habitat. Sur le sol; forêts, jardins, plantations.

Observation. Les spécimens congolais examinés ont tous une base stérile bien développée tandis que les spécimens européens l’ont très réduite. C. fragilis (Vitt.) Morgan, autre espèce purpuracée, s’en différencie par sa petite taille et par sa base stérile très réduite, non spongieuse.

2. Calvatia subtomentosa Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 357, fig. 52 (1962). Planche XL, fig. 2.

Caractères macroscopiques. Carpophore courtement piriforme à déprimé-subglobuleux, 4-8 cm de large, 4-7 cm de haut, souvent un peu plissé-sillonné surtout vers la base qui est large et peu atténué chez certains spécimens, étroite et simulant un stipe chez d’autres; cordons mycéliens blancs, fréquents. Exopéridium ayant 1 mm environ d’épaisseur, un peu velouté, surtout vers la base, formant des flocons apprimés, brun clair ou ocracé, plus pâle à la base, puis brun olive clair. Endopéridium se désagrégeant dans le haut, en morceaux irréguliers entraînant l’exopéridium. Gléba tendre et spongieuse, probablement d’abord blanche puis jaunâtre, brun olivacé à maturité, assez persistante, non pulvérulente; diaphragme absent; base stérile assez densement spongieuse, légèrement plus pâle que la gléba.

Caractères microscopiques. Spores 3,6-3,9-4,4 µ de diam., globuleuses, lâchement mais nettement échinulées, hyalines ou peu colorées, uniguttulées, sans pédicelle. Capillitium 3,6-5,8 µ de large, à parois assez épaisses, brunâtre pâle un peu violacé, très ramifié, ponctué, septé, à pointes hyalines.

Distribution géographique. District forestier central : Binga, M. Goossens-Fontana, 674, 3045. District du Haut-Katanga : Keyberg, D. Soyer 87, 219.

Habitat. Sur le sol; forêt sèche, plantations.

Observation. Cette espèce est relativement voisine de C. tatrensis Hollós qui s’en distingue par l’exopéridium nettement épineux et les spores plus grandes. C. candida (Rostk.) Hollós est aussi très proche, mais peut être reconnu à l’exopéridium un peu aréolé et aux spores plus grandes et pédicellées.

3. Calvatia agaricoides Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 359, fig. 53 (1962). Planche XL, fig. 3.

Syn. Lycoperdon caelatum Auct. non Bull.; Mattirolo, Bull. Jard. Bot. État Brux., IX, p. 95(1931).

L. bicolor Auct. non Welw. et CuRR.; Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg., LVIII, p. 214(1926).

L. bicolor var. rufus Beeli, loc. cit.

Caractères macroscopiques. Carpophore presque agaricoïde, à partie supérieure étalée-aplatie, parfois nettement sillonnée et un peu lobée mais aussi lisse et régulière, de 3-7 cm de large, 1-2 cm de haut; stipe nettement délimité, presque cylindrique, 4-6 cm de haut, 1-2 cm de large. Exopéridium mince, velouté ou à fibrilles innées, d’abord jaunâtre à brun gris pâle puis brun plus ou moins olive sur le sec. Endopéridium brun jaunâtre, mince, se désagrégeant en flocons irréguliers à maturité. Gléba d’abord blanchâtre, assez compacte, puis brun jaune, brun rosé clair sur le sec; diaphragme absent; stipe assez finement spongieux, pâle à l’intérieur, concolore ou légèrement plus foncé que la partie fertile à l’extérieur. Tout le carpophore est fragile sur le sec.

Caractères microscopiques. Spores (4,0) 4,4-4,8 (5,0) µ × (3,2) 3,4-3,6 (3,8) µ, ovoïdes, finement échinulées, brun jaunâtre très pâle à gris jaunâtre, uniguttulées, à pédicelle court ou nul. Capillitium 1,2-3,6 µ de large, hyalin jaunâtre aux pointes à brunâtre pâle légèrement violacé, ramifié, septé, ponctué, à parois assez minces.

Distribution géographique. District du Bas-Congo : Sanda, H. Vanderyst s. n.; réserve de Mobi et Lukunga, H. Vanderyst et Ch. Polis s. n. District forestier central : Eala. Binga, district des Budjala, M. Goossens-Fontana 141, 361, 3038; Yangambi, J. Louis 15008. District du Haut-Katanga : Keyberg, D. Soyer 4.

Habitat. Sur le sol, parfois dans l’herbe; forêts, plantations.

Noms vernaculaires. Lotukuna, Ilinga (Eala).

Observation. Espèce facilement reconnaissable à son habitus et à ses spores.

 

Genre Broomeia Berk.

Caractères. Péridiums plus ou moins nombreux, sessiles, logés chacun dans une chambre d’un stroma subéreux commun. Endopéridium mince. Péristome défini, conique, fimbrié. Columelle absente. Capillitium hyalin à brunâtre pâle, peu ramifié.

1. Broomeia ellipsospora Höhnel, Oesterr. Bot. Zeitschr., LV, p. 99 (1905); Dissing et M. Lange, Bull. Jard. Bot. État Brux., XXXII, p. 362, fig. 54 (1962). Planche XL, fig. 4.

Caractères macroscopiques. Stroma 1-4 cm de large, blanc grisâtre ou un peu vineux sur le sec, assez mince, concave à maturité, à bords droits, minces, un peu dentés et recourbés au-dessus des péridiums extérieurs; face inférieure présentant des protubérances basses correspondant aux chambres, brun clair vineux, munie d’une couche mycélienne incrustée de débris, lâchement reliée au stroma; chambres ouvertes à la face supérieure du stroma, anguleuses, souvent pentagonales, 7-10 mm de large, à parois de 6-10 mm de haut, minces, hygroscopiques, se repliant par la sécheresse sur le péridium. Péridium 7-10 mm de large, 8-10 mm de haut, remplissant presque complètement la chambre, globuleux ou ovale, brun gris à gris pâle violacé, lisse; péristome brun foncé, largement conique, fimbrié, assez proéminent; péridiums peu persistants, s’ouvrant irrégulièrement, subsistant, sur les carpophores âgés, sous forme de cupules plissées au fond des chambres.

Caractères microscopiques. Spores 7,3-8,6 µ × 3,8-4,8 µ, lisses, ovales ou elliptiques, brun jaunâtre. Capillitium 2,4-5,0 µ de large, un peu flexueux, hyalin ou brunâtre clair, peu ramifié, à parois minces.

Distribution géographique. Angola, Afrique du Sud.

Habitat. Sur le sol sableux.

Observations. — 1. Les spécimens représentés proviennent de Mossamedes, en Angola (A. Becquet 1060).

2. B. congregata. Berk., d’Afrique du Sud, se distingue de B. ellipsospora par son stroma turbiné et ses spores échinulées et globuleuses.