Flore illustrée des Champignons d’Afrique centrale

Fascicule 10

 

Gyrodontaceae p.p. (Boletineae) 

par P. Heinemann & J. Rammeloo (octobre 1983) : 171-198, pl. 32-35


Planches


 

GYRODONTACEAE p.p. (Boletineae)

par P. Heinemann et J. Rammeloo

Ce fascicule termine la famille des Gyrodontaceae dont l’étude avait été entamée dans le fascicule 7. Par suite de la création de plusieurs nouveaux genres, le synopsis, paru dans ce fascicule (p. 128), n’est plus complet. Dans les Gyrodontoideae, Pseudogyrodon apparaîtra dans le synopsis des Gyrodon tandis qu’un nouveau synopsis sera donné pour les Gyroporoideae.

Nous avons fait usage d’un indice de gracilité pour caractériser l’habitus des espèces : IG = St2 / d × D St est la longueur du stipe, d son diamètre et D le diamètre du chapeau. Cet indice est plus pratique que celui que nous avons jadis proposé (Heinemann & Rammeloo, 1979).

Les références de couleur se rapportent à Kornerup & Wanscher (1978).

Nous remercions la direction des Royal Botanic Gardens de Kew pour le matériel que nous avons reçu en prêt et pour l’autorisation d’utiliser des documents iconographiques. Notre gratitude va également à la direction du Forest Department (NDO) à Kitwe (Zambie) pour le prêt de matériel. Notre collègue D.N. Pegler à bien voulu revoir le résumé en anglais. Enfin, nous remercions M. Verhaegen, ingénieur technicien, pour l’aide apportée lors des études en microscopie électronique à balayage.

Gyrodon Opat

Wiegmann’s Arch., 2 : 5 (1836)

Uloporus Quél., Ench. Fung. 1 : 162 (1886).

Carpophore submarcescent, gymnocarpe. Chapeau devenant souvent plan ou déprimé. Hyménophore arqué décurrent; tubes courts; pores souvent irréguliers, composés. Chair ± tenace, surtout dans le stipe. Sporée ocracée ou ocre olivacé. Spores ellipsoïdes, relativement petites (< 10 µm, en moyenne). Anses d’anastomose présentes ou absentes. Espèce type : Gyrodon lividus (Fr.) Opat.

Synopsis

1. Spores ellipsoïdes à paroi assez mince, à cyanophilie nulle ou faible :

2. Hyménophore à pores petits, ± orientés radialement ou labyrinthiformes; mycélium jaune (pour les espèces de la dition) .............. Sect. Gyrodon :

3. Pas de cystides colorées; spores 5-6 × 3,5-4,5 µm ..................... 1. G. xylophilus

3. Pleurocystides à contenu ± concrétionné, jaune ou brun; spores 8-11 × 5-5,5 μm ............ 2. G. miretipes

2. Hyménophore à pores assez grands, nettement orientés radialement, les tubes étant formés par des anastomoses nombreuses; mycélium blanchâtre .......................... Sect. Boletinellus :

4. Carpophore très charnu à chapeau de 3 cm d’épaisseur; stipe vigoureux :

5. Chapeau et stipe de couleur foncée, devenant noir pourpre à la dessication; pores denticulés ................. 3. G. africanus

5. Chapeau brun rougeâtre, stipe plus rouge; pores plus orangés que les tubes .............. 4. G. crassipes

4. Carpophore peu charnu; chapeau brun roux :

6. Hyménophore jaune orangé puis roux, à pores carminés puis subconcolores; tubes courts; pores larges de 2-3 mm; hyphes du revêtement piléique de 4-8 μm de diam. ....... 5. G. cupreus

6. Hyménophore jaune à pores concolores; tubes très courts; pores larges de 1-1,5 mm; hyphes du revêtement piléique de 6-13 μm de diam. ...................... 6. G. intermedius

1. Spores subsphériques à paroi épaisse, à cyanophilie prononcée; chapeau et stipe gris jaunâtre ............................Pseudogyrodon isabellinus, p. 179

Nous n’avons pas retenu la section Cuprellus Heinem. 1960, basée sur G. cupreus, car les grandes cystides qui la caractérisent sont très localisées et peuvent donc passer inaperçues (voir p. 176).

Sect. Gyrodon

1. Gyrodon xylophilus (Petch) Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53 : 295 (1983) Planche XXXV/1.

Boletus xylophilus Petch, Ann. Roy. Bot. Gard. Peradenyia 7 : 283 (1922); Corner, Boletus in Malaysia : 109, pl. 3/2 (1972).

Gyrodon lignicola auct. non (Kall.) Heinem.; Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21 : 238, fig. 53 (1951); Flore Icon. : 55, pl. 9/4 (1954).

Gyrodon kivuensis Heinem. & Gooss., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 25 : 169, fig. 40(1955).

Pulveroboletus kivuensis (Heinem. & Gooss.) Sing. in Sing. & Grinling, Persoonia 4 : 374 (1967).

Carpophores souvent cespiteux, assez trapus (IG : 2,7). Chapeau épais, 5-12(15) cm diam., convexe puis étalé; revêtement sec, tomenteux-pulvérulent, brun jaune puis brun cannelle, nuancé de taches purpurines. Stipe plein, continu avec le chapeau, 6-10 × 1-3 cm, concolore au chapeau, jaune d’or dans le haut, tomenteux pulvérulent, strié, étroitement réticulé dans le haut; mycélium jaune agglomérant le substrat. Hyménophore arqué décurrent, à la fin déprimé autour du stipe, jaune puis olivacé, bleuissant; tubes courts, 5-10 mm; pores petits, irréguliers, nuancés de pourpre au début puis concolores. Chair ferme, jaunâtre, safranée dans la partie inférieure du stipe, bleuissant fortement à la coupe; saveur et odeur faibles. Sporée brun olive. Exsiccatum uniformément brun jaune (5D8-5E7), mycélium plus jaune.

Spores 5,0-5,56-6,1 × 3,5-3,83-4,3 μm (L/l : 1,31-1,45-1,63; n = 32), brunâtres, ellipsoïdes. Basides 4-sporiques, 25-30 × 5,6-6,3 μm. Cheilocystides étroitement lancéolées, souvent flexueuses, jaunâtres, à paroi mince, (15)20-40 × (3)4-7 µm. Pleurocystides lancéolées, parfois flexueuses, à col longuement conique ou cylindrique, hyalines, à paroi mince, 27-40(45) × 5,5-10 μm. Trame nettement bilatérale sur les jeunes. Revêtement piléique à hyphes cylindracées, ± dressées, jaunes, de 3-6 μm diam.; pigment brun roux vif dans l’eau, soluble en jaune dans l’ammoniaque. Revêtement du stipe à éléments analogues aux cheilocystides, à basides très rares (Pl. XXXV/1). Anses d’anastomose nulles. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes (Imler 1950 : 181).

M.E.B. Spores sublisses.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, alt. 1650 m, sur le sol d’une pépinière couverte de parches de café, janv. 1949, Goossens-Fontana 5087 (holotype de G. kivuensis).

Uganda : Kampala, école européenne, parterre de fleurs, mars 1957, A. French 39 (K).

Burundi : s. loc, s.d., Dossin 106 (BR).

Sri Lanka, Malaisie, Singapour, Philippines (Corner 1972).

Observations

1. La description est basée sur la récolte Goossens 5087 (holotype de G. kivuensis).

2. L’assimilation de G. kivuensis à G. xylophilus nous a été suggérée par Corner (loc. cit.) qui nous a aimablement prêté du matériel de comparaison.

3. Nous croyons intéressant de donner les paramètres sporaux des récoltes étudiées :

 

L × l en µm

L/l

n

1

5,0-5,56-6,1 × 3,5-3,83-4,3

1,31-1,45-1,63

32

2

4,6-5,30-5,6 × 3,6-3,92-4,5

1,19-1,35-1,50

25

3

4,3-5,14-5,8 × 3,3-3,68-4,0

1,25-1,40-1,53

25

4

4,5-4,82-5,2 × 3,4-3,63-3,8

1,25-1,33-1,44

21

1 : Dossin 106; 2 : French 39; 3 : Goossens-Fontana 5087; 4 : Corner s.n., BukitTimah, 2-9-1929.

2. Gyrodon miretipes Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53 : 295 (1983). Fig. 92.

Carpophore assez trapu (IG : 2,1). Chapeau 4-8 cm, épais (1 cm à mi-rayon), assez irrégulier, étalé à centre déprimé; marge arrondie, étroitement débordante; revêtement velouté, brun rouge foncé. Stipe 4-5 × 1,5 cm, cylindracé, plein; revêtement concolore au chapeau, nettement réticulé dans la moitié supérieure, à réseau très saillant par places; mycélium jaune, abondant, agglomérant le sol. Hyménophore jaune ocracé, décurrent, prolongé par le réseau; tubes courts (4 mm); pores assez petits (env. 1 mm), peu réguliers, composés, concolores. Chair jaune; saveur faible, peut-être un peu sucrée; odeur nulle. Exsiccatum : chapeau brun (6D4), stipe brun jaune (5D6), hyménophore ocre à peine olivacé (4C5), mycélium jaune, chair jaune ocre.

Spores 7,6-9,09-11,1 × 4,6-5,09-5,7 μm (L/l: 1,59-1,79-2,08; n = 50), brunâtres à contenu hyalin; longuement ellipsoïdes, présentant parfois une légère dépression à l’arête interne; paroi assez mince, faiblement amyloïde puis orthochromatique dans le Melzer. Basides 4-sporiques claviformes, à base cylindracée étroite, contenant parfois un ou plusieurs globules jaunes ou des paillettes, mesurant par ex. 30-34 × 9 μm. Cheilocystides abondantes, cylindracées ou lancéolées, hyalines dans NH4OH, ca. 15-30 × 4-5 μm. Pleurocystides assez fréquentes, lancéolées obtuses, hyalines ou plus souvent à contenu jaunâtre guttulé, ca. 30-36 × 7,0-8,5 μm. Trame bilatérale. Revêtement piléique à hyphes cylindracées, emmêlées ou ± fasciculées, d’environ 3-5 μm diam., agglutinées par un pigment jaune (Obs. 2). Revêtement du stipe hyméniforme, à basides relativement nombreuses, souvent bisporiques et malformées, comportant également des cystides lancéolées, souvent un peu étirées en bec, hyalines ou à contenu coloré, 30-46 × 5-8 μm. Anses d’anastomose nulles. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes; cependant, la paroi de certains éléments peut montrer une réaction très faible.

M.E.B. : spores sublisses.

Distribution

Burundi. Mosso-Malagarasi : au N. de Rumonge, alt. 800 m, forêt claire à Brachystegia, avril 1978, Lambinon 78/102 et icon. phot. (LG, BR holotypus); id., déc. 1976, Dossin 52 (BR).

Observations

1. La description est basée uniquement sur la récolte type.

2. Tout le champignon est incrusté d’un pigment jaune, soluble dans l’eau, NH4OH et KOH, inaltéré dans HCl, H2SO4 et HNO3. L’hyménium, vu de face, montre des globules jaune brun, très réfringents qui se trouvent le plus souvent dans des cystides mais aussi dans des basides; la trame contient aussi ces globules dans des segments d’hyphes.

3. La récolte Dossin comporte des carpophores cespiteux, un peu plus grêles. Les spores sont plus claires au microscope; elles mesurent 8,1-9,50-12,0 × 4,9-5,64-7,2 μm (L/l: 1,49-1,68-1,98; n = 48). Les pleurocystides sont plus trapues, de 16-26 × 6-10 μm; les cystides du stipe sont également plus trapues : 23-28 × 7-9,5 μm.

4. Espèce voisine de G. xylophilus qui a des spores plus petites et des cystides hyalines.

Sect. Boletinellus (Murr ) Heinem.

Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 31 : 23 (1958)

3. Gyrodon africanus (Cooke & Massee) Sing., Agar. Modern Tax., 2d éd. : 713 (1962).

Campbellia africana Cooke & Massee, in Cooke, Grevillea 18 : 87 (1890).

Gilbertiella africana (Cooke & Massee) Heim. Rev. Myc. 30 : 326 (1965).

Gilbertina africana (Cooke & Massee) Heim. Rev. Myc. 31 : 152 (1966).

 

Diagnose (Cooke & Massee, loc. cit.) : «Expanded convex, then depressed in the centre (4 in. diam.), dark coloured, becoming purplish-black and horny when dry. Stem short, thick (2 × 1-2 in.), attenuated downwards, solid, or lacunose when dry. Pores broad, shallow, irregular, toothed at the edge, dessepiments thin, flaccid; spores elliptical (7-8 × 4 µ), pale brown. — On the ground. Botanic Garden, D’Urban (Wood, 826, 4107). »

Observations

1. Nous avons retenu cette espèce parce qu’elle est citée par Pegler (1977 : 552) dont la description, manifestement inspirée de la diagnose de 1890, est complétée par des caractères provenant des deux récoltes citées du Kenya : la première (Bion s.n., 19-11-1968, K) est, selon nous, Gyrodon cupreus (voir p. 176), tandis que l’autre (Verdcourt 3823, K) est conservée en liquide ce qui rend illusoire toute détermination des couleurs. La détermination de Pegler nous semble donc sujette à caution et la présence de Gyrodon africanus ne peut être affirmée, pour le territoire de la Flore.

2. Le matériel type (K) consiste en fines tranches ne permettant plus que de voir les spores, comme nous l’avons constaté après Heim (1965), Reid (1975) et Pegler (1977). Les spores sont brunâtres et mesurent : (6,2)6,7-7,52-8,3 × 4,5-5,00-5,4 μm [L/l : (1,25)1,37-1,57-1,65; n = 22]. Le revêtement piléique paraît indifférencié et contient des hyphes oléifères et des anses d’anastomose.

3. Notons que Heim a, à juste titre scindé Campbellia en deux genres : Campbellia (type : C. infundibuliformis) serait voisin des Mérules; Gilbertina (type : G. africana) voisin de Gyrodon auquel Singer l’a synonymisé, ce qui nous semble raisonnable.

4. Gyrodon crassipes Heinem. & Rammeloo Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53 : 294 (1983). Fig. 93, planche XXXII/1.

G. intermedius auct. non (Pat.) Sing.; Singer & Grinling. Persoonia 4: 368 (1967).

Chapeau 12-16 cm diam., elliptique, étalé à marge incurvée; revêtement brun cannelle, devenant brun foncé au froissement, finement velouté au centre, à fines squamules innées, plus foncées à la périphérie. Stipe 5-7 × 2,8-3,5 cm, fortement excentrique, courbé, plein; revêtement rouge foncé aux endroits protégés par le chapeau, plus brun ailleurs, à réseau lâche et rouge, présent dans la moitié supérieure. Hyménophore décurrent, brun clair olivacé; tubes courts (10 mm); pores amples (2 mm), composés, orientés radialement, denticulés, orangés, verdissant au toucher. Chair jaune ou jaunâtre, se teintant de bleu et de rougeâtre à la coupe. Sporée brun olivâtre foncé (Maerz &Paul : 15 L 8, ± medal bronze; DuMont’s Farben-Atlas : Y99 M 50C50). Exsiccatum : chapeau et stipe brun olive très foncé, tubes brun olivacé, chair brun rougeâtre clair.

 Spores 6,3-7,19-8,0 × 4,7-5,42-6,1 μm (L/1 : 1,27-1,33-1,40; n = 25), brunes, courtement ellipsoïdes; paroi assez mince, apicule petit. Basides claviformes, à partie inférieure un peu sinueuse, (2)-4 sporiques, env. 35-45 × 9-10 μm, à base de 4 μm diam.; stérigmates 4 μm env.; les basides adultes sont légèrement saillantes. Cheilocystides non observées. Pleurocystides peu différenciées, à peine distinctes des basidioles, claviformes, un peu sinueuses, hyalines à paroi mince, env. 30-40 × 9-10 μm. Revêtement piléique à hyphes emmêlées, brunes, 3,5-11 μm diam. Revêtement du stipe à structure d’hyménium; éléments très analogues à ceux des tubes mais à paroi très légèrement épaissie; basides non observées; la base du stipe a une structure superficielle analogue à celle du chapeau. Anses d’anastomose fréquentes dans l’hyménium, non observées ailleurs.

Distribution

Ethiopie. Afro-montagnard : Shoa Province, 9 miles est de Shashamane (N 07º24’, E 37°21’), route de Goba, alt. 2050 m, sur le sol d’une forêt mélangée (Podocarpus prédominant, Juniperus, Schefflera, Ficus, Olea, ...), juin 1974, Ash 2477 (holotypus et icon. K).

Observation

Cette espèce diffère essentiellement de la précédente par une coloration plus claire et peut-être aussi par des spores légèrement plus courtes.

5. Gyrodon cupreus Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 30 : 22, fig. 3 (1960); Pegler, Prel. Agar. Fl. East Afr. : 552, fig. 123/1 (1977). Fig. 94, 95, planche XXXII/2.

Chapeau 6-11 cm, assez épais, étalé à centre ± largement déprimé, à marge incurvée ou droite, onduleuse et incisée; revêtement mat ou un peu luisant, finement aréolé notamment au centre, roux vif clair (Ridgway : Vinaceous-Tawny; Methuen : env. 7C6; Du Mont’s Farben-Atlas : Y60 M60 C10-20; Maerz & Paul : 4E11) ou bran cannelle (Ridgway : Cinnamon; Methuen : env. 6C6; Du Mont’s Farben-Atlas : S20 Y70 M50; Maerz & Paul : 13 E 11). Stipe court, 3-5 × 1,3-1,8 cm, légèrement atténué à la base ou cylindracé, plein; revêtement furfuracé, concolore au chapeau ou nettement plus clair, teinté de rouge au sommet, ailleurs lavé de rouge, blanchâtre vers la base; mycélium agglomérant le sol. Hyménophore décurrent, verdissant à la pression; tubes courts, de 4-6 mm, jaune orangé devenant brun roux foncé avec l’âge, formé de lamelles très fortement anastomosées en pores polygonaux irréguliers, larges de 2-3 mm, carminés (obs. 2). Chair blanche, devenant immédiatement bleu de Prusse à la coupe, la coloration bleue disparaissant en une demi-heure environ; avec l’âge, la chair devient safranée, à bleuissement faible et localisé, sous les tubes et dans le centre du stipe. Exsiccatum entièrement brun ocracé.

Spores 6,8-7,78-9,5(10,9) × 4,3-5,08-6,1 μm (L/1: 1,33-1,52-1,75(1,86); n = 75), ellipsoïdes, à arête interne souvent moins convexe que l’externe, brunâtres; apicule petit, pore nul. Basides claviformes à cylindracées, 4-sporiques, 23-32 × 7-10 μm. Cystides assez abondantes sur les faces, peu différenciées, à peine distinctes des basidioles, cylindracées, claviformes ou subpiriformes, hyalines, à paroi mince, 20-35(45) × 5-10(17) μm. Trame faiblement bilatérale, sans médiostrate net, à hyphes faiblement gélifiées. Revêtement piléique à hyphes emmêlées, ± dressées par places, cylindracées, 4-8 μm diam., à extrémités libres arrondies; pigment brun jaune, au moins en partie incrustant, soluble dans l’ammoniaque; hyphes oléifères à contenu brun jaune, réfringent. Revêtement du stipe analogue au revêtement piléique mais à flocons formés d’éléments cystidiformes, à paroi mince, hyalines, ± claviformes, les plus grands mesurant 35-50 × 10-14 μm; basides non observées. Chair du stipe pseudoparenchymateuse, au moins dans sa partie extérieure; hyphes diversement orientées par endroits. Anses d’anastomose présentes (basides, cystides, revêtements), parfois en médaillon. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

M.E.B. Spores lisses ou très faiblement verruculeuses.

Distribution

Ethiopie, District Wollega: 24 km E de Lekemti, sur la route de Addis-Ababa, alt. 1.800 m (N 09°10’, E 36°33’), sur le sol rouge, à nu, d’une végétation herbeuse, parsemée de feuillus variés, juil. 1973, Ash 1996 et icon. (K).

Uganda: Entebbe, Jardin Botanique, mars 1957, French 13 et icon. (holotype K, isotype BR).

Kenya, Nairobi district: Karen (S 01°20’, E 36°42’), nov. 1968, Bion (K).

Malawi, Blantyre District, s.d., J. Williamson 525 (K).

Observations

1. La description est basée sur deux récoltes qui se complètent: le type et Ash 1996. Le type est représenté par un carpophore âgé à chair colorée et faible virage à l’air. D’autre part les dimensions des spores sont anormalement variables (voir obs. 5); l’autre récolte comporte au moins un carpophore jeune qui a été coupé par le collecteur; ce dernier a noté une chair blanche virant au bleu de Prusse. Cette récolte présente des spores beaucoup moins variables. Nous croyons que ces différences s’expliquent par l’âge des carpophores ainsi que par les conditions de dessication des spécimens.

2. Au début il y a une différence très nette de couleur, entre les tubes jaunes et les pores carminés, puis, avec l’âge, il y a uniformisation de la teinte, ce qui explique l’adjectif «concolore» de la description originale.

3. Williamson 525 a été assimilé à cette espèce après comparaison attentive des exsiccatums et de la micrographie.

4. L’espèce est caractérisée par sa teinte générale d’un roux cuivré et ses pores larges, orientés radialement. G. crassipes et G. africanus sont beaucoup plus charnus, à stipe latéral ou excentrique. Par rapport à G. intermedius, voir les observations à cette espèce.

5. Nous croyons utile de donner ici les coefficients de variation des paramètres sporaux observés.

Récoltes

Coefficients de variation

Nombre de spores mesurées

 

Longueur

Largeur

L/l

Type

9,0

5,7

5,9

50

Ash 1996

3,4

4,8

4,5

25

Williamson 525

8,4

6,9

8,3

25

Bion nov. 1968

9,2

4,8

8,5

25

La longueur des spores du type est donc très variable. Dans la description, les valeurs extrêmes sont mises entre parenthèses. Cette grande variabilité se retrouve dans Williamson 525 et dans Bion s.n.

6. Les grandes cystides, signalées dans la description originale, ont une distribution très variable. Nous ne les avons pas vues lors de la révision du matériel type, tandis que Pegler (1977: 552) les a retrouvées et en a donné une figure. Nous les avons également retrouvées, très localisées, dans la récolte Bion (K) (fig. 95). Ci-après, les paramètres micrographiques de cette récolte: spores 7,2-8,28-8,7(10,7) × 4,3-4,94-5,4 µm (L/l: 1,46-1,63-1,81; n = 25); cystides dans les tubes et sur les pores, claviformes ou cylindracées, de 25-31 × 7,9 μm ou piriformes de 22-28 × 14-20 μm, ces dernières localisées dans les tubes.

6. Gyrodon intermedius (Pat.) Sing., Rev. Myc. 3: 172 (1938). Fig. 96, 97; planche XXXII/3.

Phylloporus intermedius Pat., Bull. Soc. Myc. France 11: 86 (1895).

Boletus intermedius (Pat.) Sacc., Syll. Fung. 14: 165 (1899).

Boletinellus intermedius (Pat.) Gilbert. Les Bolets, Livres du mycologue 3: 105 (1931).

Chapeau 4-20 cm, assez épais (1,5 cm au milieu), convexe puis étalé à centre légèrement déprimé, à marge enroulée puis sinueuse et irrégulière; revêtement brun roux (7C7-7C8), mat, parfois finement craquelé ou luisant. Stipe 3-8 × 0,8-3 cm, cylindracé, élargi au sommet, un peu arrondi à la base, plein et cortiqué; revêtement mat, brun roux, devenant brun un peu bistré (5D5-5E5) sauf tout au sommet qui est orangé. Hyménophore très mince (2 mm), décurrent, jaune (plus orangé que 3A4); pores concolores, assez larges (1-1,5 mm) formés par des anastomoses réunissant des plis radiaux et ramifiés assez serrés, distants de 1-1,5 mm. Chair blanche, devenant bleu foncé à la coupe. Sporée brun clair. Exsiccatum: chapeau et stipe concolores, brun tabac, hyménophore jaune ocre, chair brunâtre très clair, cortiquée de brun foncé dans le stipe.

Spores 7,2-7,70-8,2 × 4,6-4,95-5,2 μm (L/l: 1,48-1,56-1,73; n = 16), brunâtres, ellipsoïdes, à arête interne parfois moins convexe ou rarement à très légère dépression médiane; paroi assez épaisse; contenu ± guttulé. Basides claviformes, 4-sporiques, 26-36 × 9-10 μm; stérigmates de 5 μm env.; la partie large des basides mures dépasse de la surface hyméniale (obs. 2). Cystides peu différenciées, analogues aux basidioles, généralement plus étroites, 24-33 × 6,5-9,5 μm, présentes sur l’arête et sur les faces. Trame bilatérale, à hyphes gélifiées de 4-6 µm diam. Revêtement piléique à hyphes ± dressées, à éléments terminaux étroitement claviformes ou lancéolés, 40-100 × 6-13 μm; pigment brun jaune, au moins partiellement membranaire, soluble dans l’ammoniaque. Revêtement du stipe analogue au revêtement piléique. Cortex du stipe à structure pseudoparenchymateuse en coupe transversale, une assez forte proportion d’hyphes sont orientées parallèlement à la surface extérieure. Anses d’ anastomose parfois en médaillon, présentes partout (hyménium, trame, revêtements)

 M.E.B. Spores lisses ou à très faibles rugosités irrégulièrement disposées.

Distribution

Malawi: Zomba, carpophores grpupés par 2-3, sous Toona ciliata, alt. 850 m, déc. 1973, Williamson 660 et icon. (K); id. près de R.C. Cathedral, déc. 1973, Williamson 674 et icon. (K); id., déc. 1971, Williamson 529 et icon. (K).

Tanzanie: Dar-Es-Salaam District, printemps 1970, Kasembe Myc. 303 et 328 (K).

Madagascar (Patouillard, 1938, Liberia, Singer, 1945).

Usages: non consommé au Malawi (fide Williamson).

Observations

1. La description est basée uniquement sur Williamson 660 qui est accompagné d’une bonne aquarelle, de notes prises sur le frais et d’un bon exsiccatum.

2. Les basides mûres dépassent ± de la surface hyméniale. Nous n’avons pas observé ce caractère chez les espèces voisines.

3. Williamson 529 est représenté par un carpophore très jeune, dont le stipe présente une teinte un peu carminée. Les très rares spores mesurent, en moyenne, 6,2 × 4,3 μm.

4. Williamson 674 est aussi représenté par des carpophores jeunes dont les revêtements sont carminés (10B6) et dont la chair est jaune (3A3).

5. Les récoltes tanzaniennes, dont on ne connaît pas la coloration sur le frais, s’écartent un peu de la description ci-dessus, par les points suivants:

a) stipe renflé, creux (assurément rongé par des larves);

b) coloration de l’exsiccatum: chapeau ocre foncé (5C6), hyménium subconcolore au chapeau;

c) cystides mieux différenciées;

d) basides plus saillantes; par ailleurs les paramètres sporaux sont: 6,2-7,18-8,3 × 4,4-4,79-5,1 μm (L/1: 1,35-1,50-1,79; n = 50, 2 récoltes). Nous n’assimilons ces récoltes à G. intermedius qu’avec beaucoup de réserves.

 6. G. cupreus et G. intermedius sont extrêmement voisins. Les différences que nous avons pu mettre en évidence sont:

a) pores carminés dans la jeunesse pour G. cupreus, jaunes pour G. intermedius, une différence de teinte subsistant sur exsiccatum;

b) pores plus larges et plus profonds chez G. cupreus;

c) les jeunes carpophores de G. intermedius ont probablement les revêtements carminés (voir ci-dessus obs. 3 et 4).

d) les hyphes du revêtement piléique sont plus étroites chez G. cupreus.

7. Singer (1945) puis Singer & Grinling (1967) ont signalé G. intermedius du Liberia, mais cette indication est sujette à caution (voir G. crassipes p. 175).

Pseudogyrodon heinem. & rammeloo

Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 295 (1983)

Carpophore à chapeau déprimé et stipe central. Hyménophore décurrent, à grands pores orientés radialement. Spores brunes en masse, subglobuleuses, à paroi très épaisse, fortement orthochromatiques au bleu coton. Cystides peu différenciées. Anses d’anastomose présentes. Espèce type: P. isabellinus, ci-après.

Ce genre diffère essentiellement des Gyrodon de la section Boletinellus par ses spores à paroi très épaisse et cyanophile.

Pseudogyrodon isabellinus Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 295 (1983). Fig. 98, planches XXXII/4 et XXXV/2.

Carpophore assez trapu (IG. 3). Chapeau 6,5 cm diam., étalé, à centre fortement déprimé et marge lobée; revêtement gris jaunâtre clair, plus foncé au centre, probablement sec. Stipe central, continu avec le chapeau, 3,3 × 0,7 cm, cylindracé; revêtement concolore, presque lisse mais velouté à la base et strié en haut par la décurrence de l’hyménophore; mycélium blanchâtre. Hyménophore décurrent, mou (voir obs.), brun; tubes courts, 3 mm env.; pores orientés radialement, polygonaux, très grands, jusqu’à 5 × 2 mm, probablement concolores. Chair molle (voir obs.). Sporée mince brune (1982, non codable). Exsiccatum bistré (5D4), hyménophore brun foncé. Matériel en liquide brun olivâtre très foncé.

Spores 8,1-8,92-9,6 × 7,5-7,93-8,6 μm (L/l: 1,02-7,72-1,20; n = 28), subsphériques à très courtement ellipsoïdes, lisses, brun olivacé; paroi épaisse, orthochromatique dans le Melzer, fortement orthochromatique au bleu coton; contenu à inclusion subglobuleuse réfringente. Basides 4-sporiques, 44-52 × 12 μm env., hyalines, piriformes, à base étroite, souvent bouclée. Cheilocystides nulles ou peu différenciées. Pleurocystides nulles ou représentées par les extrémités des hyphes oléifères de la trame (pseudocystides). Trame peu épaisse, subrégulière, à éléments gros à peine divergents, parcourue par des hyphes oléifères, à contenu brun concrétionné, qui forment, à leur aboutissement dans l’hyménium des concrétions brun jaune; sous-hyménium épais, rameux, ± gélifié. Revêtement piléique à hyphes ± dressées, 5-8 μm diam. env. Revêtement du stipe à hyphes cylindracées, parallèles; hyphes oléifères à contenu brun jaune concrétionné; touffes de poils hyalins, lancéolés ou basidioliformes, 23-50 × 7-11 μm. Anses d’anastomose présentes partout, avec une fréquence très variable, parfois en médaillon. Hyphes de la base du stipe non amyloides.

M.E.B. Spores sublisses.

 

Distribution

Ghana: Jukwa, sur du bois très pourri et de la sciure provenant d’animaux xylophages, lit sec d’un fleuve, avril 1967, Rose cc 6715 et icon. (holotype K).

Observation

La description est basée sur le matériel qui comprend un exsiccatum très moisi, du matériel en liquide en bon état et une aquarelle accompagnée de très peu d’indications; c’est ainsi que le champignon est dit mou sans que l’on sache si cet adjectif s’applique à la chair ou à l’hyménophore ou aux deux.

Gyroporoideae Heinem. & Rammeloo

Fl. Ill. Champ. Afr. centr.: 128 (1980)

Cette sous-famille dont le genre-type est Gyroporus est essentiellement distincte des Gyrodontoideae par une sporée moins colorée, sans nuance olivacée, les spores étant hyalines ou subhyalines s.m. et par des carpophores plus boletoïdes, à tubes longs et minces. Notons que, contrairement à notre diagnose de 1980, la sporée peut être ocracée (jusqu’à 5B4).

Synopsis des genres

1. Stipe creux-caverneux, jamais réticulé; revêtements piléique et pédiculaire semblables, à éléments terminaux relativement courts et gros; pleurocystides nulles ou peu différenciées; anses d’anastomose présentes ou nulles ......... Gyroporus (p. 180)

1. Stipe plein ou exceptionnellement fistuleux, parfois réticulé; revêtement piléique différant du revêtement pédiculaire, ce dernier constitué par un hyménium disjoint, comportant des basides et des éléments cystidiformes; cystides différenciées; anses d’anastomose nulles :

2. Revêtement piléique peu différencié; à hyphes cylindracées emmêlées :

3. Cystides à paroi mince, de deux sortes, certaines à contenu hyalin, d’autres à contenu coloré ± guttulé et concrétionné; jamais de sétules ......... Rubinoboletus (p. 185)

3. A côté de cystides hyalines à paroi mince, des sétules aiguës à paroi très épaisse ............ Setogyroporus (p. 194)

2. Revêtement piléique ± palissadique, à éléments terminaux claviformes ou, plus souvent, atténuésaigus; sétules aiguës, à paroi mince, très abondantes ............................... Boletochaete

Le genre Boletochaete Sing., réduit actuellement à l’espèce type B. spinifer (Pat. & Baker) Sing., de Malaisie ne semble pas exister en Afrique centrale. Rappelons que Horak (1967) en a séparé les espèces à spores boletoïdes sous le nom de Tubosaete (Heinemann & Rammeloo 1982).

Gyroporus Quél.

Ench. Fung.: 161 (1886) emend.

Pat., Essai taxonomique: 124 (1900)

Carpophore à revêtements secs, tomenteux. Stipe creuxcaverneux. Chair ferme, cassante, blanche, immuable ou bleuissante. Hyménophore généralement déprimé autour du stipe; tubes minces; pores simples. Sporée jaune clair. Spores ellipsoïdes à extrémités arrondies, parfois légèrement arquées, lisses, ou à peine rugueuses en M.E.B. Revêtement piléique à éléments terminaux assez différenciés. Revêtement du stipe, analogue à celui du chapeau, dépourvu de basides.

La structure interne du stipe provient de l’orientation des hyphes dans sa partie corticale. Corner (1972) a en effet montré, et nous avons vérifié, qu’il y a dans le stipe une forte proportion d’hyphes transversales ± parallèles à la surface externe (pl. XXXII/9). Cette particularité existe à un degré moindre dans d’autres genres de la famille (Gyrodon notamment).

Synopsis des espèces et des variétés

1. Spores grandes, en moyenne 7,5-10,6 × 4,5-6,5 µm (L/l: 1,50-2,00); anses d’anastomose généralement présentes, au moins dans la trame:

2. Carpophore trapu (IG 3); chapeau épais; chair piléique généralement de plus de 6 mm d’épaisseur; stipe généralement irrégulier-bosselé; exsiccatum brun clair .................... 1. G. castaneus

2. Carpophore peu trapu (IG 7); chapeau peu charnu; chair piléique à mi-rayon n’excédant pas 2 mm; stipe généralement cylindracé; exsiccatum brun foncé :

3. Anses d’anastomose présentes ............... 2a. G. heterosporus var. heterosporus

3. Anses d’anastomose nulles .................. 2b. G. heterosporus var. afibulatus

1. Spores mesurant, en moyenne, 5,9-7,3 × 4,1-4,8 μm (L/1 : 1,40-1,65); anses d’anastomose généralement absentes :

4. Stipe grêle; chair piléique mince; spores 5,3-6,8 × 3,7-4,7 µm ............................ 3a. G. microsporus var. microsporus

4. Stipe assez trapu; chair piléique assez épaisse; spores 5,9-8,8 × 3,9-5,3 µm ................ 3b. G. microsporus var. congolensis

Le Gyroporus sp., à grandes spores, signalé par l’un de nous (Heinemann 1964: 433) est basé sur un échantillon hétérogène comportant un stipe creux de Lactarius et un chapeau de Xerocomus brevisporus Heinem. Il n’y a donc plus lieu d’en tenir compte.

1. Gyroporus castaneus (Bull. ex Fr.) Quél., Ench. Fung. : 161 (1886) var. castaneus.

G. heterosporus Auct. non Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 230 (1951); Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat. Brux. 34: 428 (1964).

Carpophore trapu (IG 3). Chapeau épais, 4 cm de diam.; revêtement brun clair, tomenteux; marge fissile. Stipe 4 × 1,4 cm, irrégulier, creux-caverneux; revêtement tomenteux. Hyménophore blanc, déprimé autour du stipe; tubes de 5 mm; pores petits, de 0,3-0,5 mm, un peu allongés radialement. Chair ferme, blanche; odeur un peu fétide. Exsiccatum: revêtements brun clair (5D5), hyménophore plus clair et plus grisâtre.

Spores 6,9-8,41-9,3 (13) × 4,7-5,50-6,1 (7,1) µm (L/1 : 1,36-1,53-1,83; n = 44), à peine jaunâtres, ellipsoïdes, rarement à faible dépression médiane de l’arête interne. Basides 2-4-sporiques. Cheilocystides hyalines, abondantes, lancéolées étroites, souvent un peu sinueuses, 27-45 × 4,8 µm. Revêtement piléique à hyphes emmêlées, à extrémités ± relevées en palissade, brun jaune, incrustées; élément terminal claviforme ou un peu conique, 35-75 × 9-18 μm. Revêtement du stipe analogue, dépourvu de basides, sauf tout en haut. Anses d’anastomose présentes dans la trame, très rares ailleurs; fausses boucles fréquentes. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

M.E.B. Spores lisses.

Distribution

Zaïre. Haut-Katanga: Kipopo, alt. 1.250 m, forêt claire, janv. 1961, Schmitz-Levecq 273 (BR).

Burundi. Mosso-Malagarasi: route Kigwena-Vianda, forêt claire à Brachystegia, 1.350 m, mai 1982. Cocquyt 304 (GENT).

Zambie: Kitwe, janv. 1974, F.P. 360/1 (NDO).

Subcosmopolite: Europe, Am. du Nord, Asie, Océanie.

Observations

1. La description est basée uniquement sur la récolte zaïroise qui est accompagnée de quelques notes prises sur le frais. Cette récolte avait été attribuée par l’un de nous, à G. heterosporus (Heinemann 1964).

2. La récolte de Zambie est représentée par un carpophore d’aspect normal dont les spores sont légèrement plus petites: 6,5-7,77-9,1 × 4,8-5,30-6,1 μm (L/l : 1,34-1,47-1,60; n = 22). La sporée, en 1982, est jaune clair (3A3). Les anses d’anastomose n’ont été vues que dans la trame, elles semblent absentes des revêtements.

3. Il existe une variété sans boucles (var. afibulatus Heinem. & Rammeloo, 1979), beaucoup plus rare et dont l’existence en Afrique est possible. Voir aussi l’observation 2, à G. microsporus var. congolensis.

 

2. Gyroporus heterosporus Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 230 (1951); Flore Icon. : 52 (1954).

2a. var. heterosporus. Fig. 99, 100, planches XXXII/5 et XXXV/7.

G. malesicus Corner. Boletus in Malaysia: 54 (1972).

Carpophore peu trapu (IG 7). Chapeau peu épais, 3 cm diam., brun, tomenteux. Stipe 3,5 × 0,6 cm, cylindracé, concolore, tomenteux, creux; mycélium blanc, agglomérant le sol. Hyménophore jaune, sublibre; pores très petits, 0,1-0,3 mm, concolores. Exsiccatum: chapeau brun rouge un peu violacé (8E4), plus pâle à la marge; stipe subconcolore (7E5); hyménophore ocre orangé (± 5C6).

Spores 6,3-8,49-11,0 × 4,3-4,99-6,0 μm (L/l: 1,44-1,70-2,06; n = 50), ellipsoïdes, les plus grandes présentant souvent une dépression médiane de l’arête interne rendant le profil un peu arqué. Basides 25-34 × 9,5-11 µm, (2)-4 sporiques. Cheilocystides hyalines, cylindracées, obtuses, un peu flexueuses, 35-75 × 3,5-6 µm. Revêtement piléique à hyphes ± emmêlées; dernier élément claviforme ou piriforme, souvent flexueux, parfois diverticulé; 35-60 × 7-15 µm; pigment très abondant, jaune à brun rouge, concrétionné, totalement soluble dans l’ammoniaque. Revêtement du stipe analogue, dépourvu de basides. Anses d’anastomose abondantes, notamment dans la trame. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

M.E.B. Spores faiblement rugueuses, à rugosités ≤ 0,1 μm.

Compléments d’après Rammeloo 6649. — Fig. 99, planche XXXII/5.

Chapeau 4,5 cm diam., 0,6 cm d’épaisseur, étalé, irrégulièrement bossu et omboné; revêtement très finement velouté, brun ocracé (6C6-6D6). Stipe 5,5 × 0,7 cm, creux-caverneux, concolore au chapeau, finement velouté à très finement granuleux. Hyménophore blanc crème, convexe, libre; tubes 0,4 cm; pores concolores. Chair très ferme, blanche, légèrement colorée dans la partie corticale du stipe, immuable; saveur assez forte, agréable, fongique après mastication; odeur très faible.

Spores 6,4-8,03-10,2 × 3,7-4,88-6,1 μm (L/l: 1,33-1,64-2,15; n = 62). Basides (2-3)-4 sporiques, env. 22-28 × 8-8,5 µm. Cheilocystides abondantes, 30-65 × 4,5 µm. Trame bilatérale, à médiostrate net et hyphes divergentes gélifiées. Revêtement piléique à hyphes ± dressées; éléments terminaux de 33-92 × 5,5-9,5 µm. Revêtement du stipe à éléments ± dressés; éléments terminaux 25-49 × 9-17 µm, à paroi très légèrement épaissie. Anses d’anastomose abondantes dans la trame, y compris au pied des basides, nulles dans les revêtements.

Distribution

Zaïre. Forestier central: Binga, forêt sèche, déc. 1946, Goossens-Fontana 4025B (BR).

Burundi. Mosso-Malagarasi: Mugara, alt. 970 m, dans une mosaïque de formation secondaire et de forêt claire à Brachystegia, sur termitière, févr. 1979, Rammeloo 6649 (BR).

Tanzanie: 3 milles à l’ouest de Geita Town, Lake Prov., savanna woodland, alt. 1500 m, jan. 1974, Ebbels F 100 (K).

Malawi: Zomba, alt. 930 m, sous des feuilles mortes d’Uapaca, près d’une porcherie, déc. 1973, Williamson 685 (K).

Malaisie (Corner, 1972, sub. G. malesiacus Corner).

Observations

1. La description est basée uniquement sur l’exsiccatum du type. Les compléments apportent des caractères qui n’ont pu être observés sur le type.

2. Cette espèce diffère principalement de G. castaneus par un port plus grêle, accessoirement par son hétérosporie.

3. Rammeloo 6649 s’écarte du type par les éléments terminaux des revêtements nettement plus allongés. Cette particularité pourrait être due aux circonstances de la récolte faite, dans une station sèche, après une période de pluie au cours de laquelle la croissance a pu reprendre.

4. Les deux récoltes montrent une très grande variabilité de la taille des spores, le coefficient de variation de la longueur et du rapport longueur/largeur dépassant 10%. Un examen attentif du matériel nous a montré dans l’un et l’autre cas des basides à 2 et 3 stérigmates à côté de basides tétrasporiques plus nombreuses. Ceci explique l’hétérosporie qui ne pourrait cependant être traduite dans les chiffres que par un plus grand nombre de mesures et un traitement statistique adéquat.

5. Ebbels F 100 est représenté par un carpophore immature. Notre détermination, entachée d’un certain doute, repose sur l’hétérosporie, l’abondance des boucles dans la trame et les dimensions des éléments du revêtement.

2b. var. afibulatus Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 49: 446 (1979). — Planche XXXII/6.

Carpophore peu trapu (I.G. 9). Chapeau 3,3 cm diam., peu épais (2 mm), convexe, étalé, un peu onduleux; revêtement tomenteux finement ponctué, brun assez foncé (5E6). Stipe 3,5 × 0,4 cm, creux, ferme, cylindracé; revêtement tomenteux, subconcolore au chapeau (6E6 ou un peu plus clair). Hyménophore jaune (2A4, 2A5), libre; tubes assez courts (3 mm); pores petits (0,5-1 mm). Chair ferme, blanche, brunâtre sous le revêtement piléique; odeur nulle; saveur agréable. Sporée jaune clair (2A3). Exsiccatum: chapeau et stipe subconcolores (8E5 à 7D6), hyménophore orangé clair (± 4A4).

Spores 7,3-9,03-11,1 × 4,7-5,31-6,2 μm (L/l: 1,48-1,70-1,88; n = 49). Basides 4-sporiques, 18-24 × 10 μm par ex. Cheilocystides non observées. Revêtement piléique à hyphes cylindracées, rétrécies aux cloisons, dernier élément ± atténué obtus, de 30-65 × 9-14 μm env. Anses d’anastomose nulles. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

M.E.B. Spores faiblement rugueuses, à rugosités ≤ 0,1 μm.

Distribution

Zaïre. Forestier central: Irangi, forêt ombrophile primaire, endroit mouilleux le long de la Luhoho, avril 1972, J. Rammeloo Z378 (holotype GENT).

Observation

Ne semble différer du type que par l’absence d’anses d’anastomose. (Voir observation 2, à G. microsporus var. congolensis).

3. Gyroporus microsporus (Sing. & Grinl.) Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 49: 446 (1979).

Xerocomus microsporus Sing. & Grinl., Persoonia 4: 372 (1967).

3a. var. microsporus.Fig. 101, planche XXXII/7.

Gyroporus castaneus (Fr.) Quél. var. microsporus Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 232 (1951).

Carpophore assez grêle (IG ≈ 11). Chapeau assez épais (3-4 mm), 3-4 cm de diam., convexe-étalé à centre largement mamelonné aplani; revêtement sec, brun foncé (ca. 7F6), légèrement plus pâle et plus ocracé vers la marge, velouté, devenant très finement gercé, à fond ocracé clair. Stipe 5 × 0,6-0,7 cm, cylindracé, un peu bosselé, creux-caverneux; revêtement très analogue à celui du chapeau mais à teinte plus ocracée, vers la base, et aspect granuleux plus prononcé. Hyménophore blanchâtre puis se teintant de jaune clair, immuable au toucher, adné; tubes 3 mm de long; pores concolores, ronds, simples et très petits, 0,2-0,3 mm diam. Chair ferme, plus cassante dans le stipe, blanche, brun clair sous les revêtements; odeur faible, saveur fongique agréable. Exsiccatum: chapeau et stipe brun foncé comme sur le frais, hyménophore ocracé clair. Sporée jaune citrin clair (2A3, en 1982).

NaOH : pores immédiatement jaune citron; chair, à même réaction mais plus lente; revêtements: pas de réaction. Eau anilinée, Phénolaniline, Phénol 2%, NH4OH, IKI, : réaction nulle sur les revêtements, la chair et les pores.

Spores 5,5-6,28-7,0 × 3,7-4,26-4,8 μm (L/l: 1,31-1,48-1,68; n = 40), hyalines, ovoïdes, ellipsoïdes ou à peine réniformes, lisses, orthochromatiques au bleu de crésyl et au Melzer. Basides 2-4 sporiques, claviformes ou piriformes, 18-22 × 8-10 μm env. Cheilocystides non observées (nulles?). Trame bilatérale. Revêtement piléique à hyphes ± dressées, élément terminal ± cystidiforme, de 23-50 × (5,5) 9-15 μm; pigment brun rouge, interne, concrétionné dans l’eau sur exsiccatum, soluble dans NH4OH, le contenu paraissant alors brun; quelques concrétions intracellulaires carmin vif (sur Z339b, non constatées sur Z339a). Revêtement du stipe analogue, à éléments un peu plus gros, dépourvu de basides. Anses d’anastomose nulles (cf. obs. 2 à la var. congolensis). Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

M.E.B. Spores à rugosités très basses, irrégulièrement réparties (sur le type).

Distribution

Zaïre. Forestier central: Binga, isolé sur le sol de la forêt sèche, déc. 1946, Goossens-Fontana 4025A (holotype de G. castaneus var. microsporus); Irangi, alt. 800 m, forêt ombrophile, avril 1972, Rammeloo Z339a et Z339b.

Congo (Singer & Grinling, 1967).

Observations

1. La description est basée sur les récoltes d’Irangi. Elles correspondent parfaitement à la diagnose du type (Singer & Grinling, loc. cit.), moins bien à la description en anglais qui suit où l’on sent des concessions à la position générique que les auteurs attribuent à cette espèce et qui ne repose pratiquement que sur l’absence de boucles (voir obs. 2, à la var. congolensis).

2. Les spores prises dans les tubes semblent plus grandes que celles de sporée: 6,5-7,21-8,1 × 4,3-4,70-5,1 µm (L/l: 1,41-1,54-1,72; n = 7); elles sont aussi plus variables.

3. Nous avons constaté un certain aplatissement dorsiventral des spores de Gyroporus. Dans le cas présent, le rapport entre la largeur de face et la largeur de profil (mesurées sur la même spore) vaut: 0,95-1,09 ±0,05-1,19 (n = 24), soit un aplatissement de 9%.

3b. var. congolensis (Heinem.) Heinem. & Rammeloo. Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 49: 446 (1979). — Fig. 102, planches XXXII/8, XXXV/3.

G. castaneus (Fr.) Quél. var. congolensis Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 230(1951).

Carpophore peu trapu (IG 7). Chapeau assez épais ca 4 mm), 4-5 cm diam., convexe à surface un peu bosselé, un peu déprimé au centre; revêtement sec, velouté, un peu rompu, légèrement craquelé vers la marge, brun foncé (5E6), légèrement plus clair vers la marge (4B6). Stipe 4,5-5 × 0,5-0,9 cm, un peu élargi et aplati vers la base, à surface irrégulière bosselée, creux sur toute sa longueur; revêtement velouté, uniformément brun foncé (5F6-5E6); mycélium blanc. Hyménophore blanc crème puis jaune crème clair, immuable au toucher, adné, un peu arrondi au stipe, à surface irrégulièrement bosselée; tubes 3-4 mm, pores très petits, 0,2-0,3 mm, ronds, simples, concolores. Chair ferme, blanc pur, immuable dans le chapeau, brun foncé dans la partie corticale du stipe, des flocons brunâtres occupant la cavité; odeur subnulle; saveur fongique agréable. Exsiccatum: revêtements à coloration conservée, hyménophore ocracé clair.

Spores 5,9-6,63-7,1 × 4,0-4,38-4,9 μm (L/l: 1,37-7,57-1,69; n = 25) hyalines, ellipsoïdes ou un peu ovoïdes, présentant rarement une petite dépression médiane de l’arête interne; apicule petit, paroi orthochromatique au bleu de crésyl. Basides 4-sporiques, piriformes ou claviformes, 16-22 × 8,5-12 μm. Cheilocystides non observées. Revêtement piléique à hyphes ± dressées, à élément terminal ± cystidiforme, 20-45 × 6,5-13 μm. Revêtement du stipe analogue, mais à éléments plus gros: 30-67 × 7-15 (22) μm. Anses d’anastomose nulles (revêtements, trame, base et moelle du stipe). Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

 M.E.B. Spores à rugosités très basses, irrégulièrement réparties.

Distribution

Zaïre. Forestier central: Binga, forêt à Gilbertiodendron dewevrei, avril 1928, Goossens-Fontana 711 (holotype BR); Irangi, alt. 800 m, forêt ombrophile, mai 1972, Rammeloo Z441 et Z442 (GENT).

Haut-Katanga : Kipopo, bord de fossé, près de cyprès, févr. et avril 1971, D. Thoen 4544 et 4727 (BR); Keiberg, alt. 1200 m, forêt, déc. 1942, D. Soyer 162 (BR).

Burundi. Mosso-Malagarasi: quelques km au N de Rumonge, forêt claire à Brachystegia, sol assez pierreux, en pente, déc. 1976, Dossin 56 (BR).

Zambie. Kitwe, déc. 1973, F.P. 176-61 (NDO); ibid., janv. 1974, F.P. 176-65 (NDO).

Java (Horak, inédit).

Observations

1. La description est basée sur Rammeloo Z441 et Z442 qui s’écartent du type par une teinte générale moins rougeâtre. Pour les caractères microscopiques, seuls ceux de Z 441 ont été repris, l’autre récolte étant constituée de carpophores moins mûrs n’ayant pas fourni de sporée. On peut constater que, dans ce cas-ci, les spores de sporée (Z441) sont plus petites que celles recueillies dans les tubes (Z442) d’environ 9%; cette constatation a été faite également pour la var. microsporus au sein d’une même récolte (obs. 3, à cette variété).

2. Dans une publication précédente (Heinemann & Rammeloo, 1979), nous avons montré l’inconstance des anses d’anastomose dans le genre Gyroporus et nous avons proposé de distinguer taxonomiquement, au niveau variétal, les formes bouclées de celles qui ne le sont pas. C’est un moyen de classer les récoltes mais qui ne va pas sans difficulté car, comme le confirme le présent travail, la localisation et l’abondance des boucles varient très fortement et il faut s’attendre à trouver, au sein de chaque espèce, une forme bouclée et une qui ne l’est pas, ainsi que des intermédiaires où les boucles sont très rares ou fortement localisées. C’est ainsi que la récolte de Java, que nous citons ici, est abondamment pourvue de boucles.

Les variations observées, tant dans la localisation que dans l’abondance des boucles, ne nous semblent plus justifier un isolement taxonomique basé sur ce caractère, d’autant plus que le déterminisme de l’occurrence des anses d’anastomose est inconnu. Ce problème ne pourrait être résolu que par des études biosystématiques ou au moins cytologiques, études pratiquement exclues dans le cas présent.

Rubinoboletus Pilát & Dermek

Česká Myk. 23: 81 (1969)

Carpophore à revêtements secs. Stipe plein. Chair ferme, immuable ou bleuissante. Hyménophore adné ou décurrent, souvent ± teinté de rouge. Sporée pâle, jaune clair ± brunâtre ou orangé, parfois grisâtre. Spores ellipsoïdes, parfois légèrement arquées, hyalines s.m. Cystides nettement différenciées, parfois colorées. Revêtement piléique à hyphes cylindracées, ± emmêlées, l’élément terminal étant peu différencié. Revêtement du stipe à hyménium disjoint. Espèce type: Rubinoboletus rubinus (W.G. Smith) Pilát & Dermek loc. cit.

L’espèce type a été décrite d’Europe où elle est très localisée. A toutes fins utiles, nous l’avons ajoutée au synopsis.

Synopsis des espèces

1. Spores étroites: 1 ≤ 3 μm et L/l > 2, en moyenne; chapeau et stipe colorés de rouge et de jaune :

2. Spores 5,0-6,2 × 2,3-2,8 μm ........ 1. R. laetus

2. Spores 5,8-7,1 × 2,6-3,5 μm .....… 2. R. reticulatus

1. Spores plus larges: 1 > 3,5 μm, en moyenne et L/1 < 2:

3. Chapeau rouge, brun rougeâtre ou brun, non gris à l’origine; carpophore généralement assez grêle (IG 3-6):

4. Chair bleuissante; chapeau rouge; cystides à paroi et contenu hyalins, non colorés ........................... 3. R. virescens

4. Chair non bleuissante :

5. Tubes rouges; pas de cystides à contenu concrétionné et coloré .........R. rubinus

5. Tubes blanchâtres, rosâtres ou gris jaunâtre :

6. Pores rouge orangé vif dans la jeunesse, immuables; chapeau rouge ± orangé ................4. R. luteopurpureus

6. Pores jaunes ou concolores, brunissant au toucher ......... 5a. R. balloui sensu lato :

7. Pores jaunes, au moins au début, chapeau brun ± ocracé ou rougeâtre ...... 5c. R. balloui var. luteoporus

7. Pores concolores, blanchâtres au début:

8. Chapeau brun roux, orangé ocracé vif, parfois presque complètement rouge ..... R. balloui var. balloui

8. Chapeau brun, ± ocracé et ± foncé ........ 5b. R. balloui var. fuscatus

3. Chapeau gris ± olivacé à l’origine, puis ± nuancé de brun et de rougeâtre; carpophore moins grêle (IG 2-3):

9. Carpophore moyen (D: 4-8 cm); chapeau peu épais ........................ 6. R. griseus

9. Carpophore grand (D: 10-20 cm); chapeau très épais (2,5-3 cm à mi-rayon) ...................... 7. R. phlebopoides

1. Rubinoboletus laetus (Heinem.) Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 296 (1983).

Gyroporus laetus Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 235 (1951); Flore Icon.: 54, pl. 10/2 (1954).

Chapeau 4-5 cm diam., convexe; revêtement adné, tomenteux, nuancé de pourpre et de jaune vif. Stipe 7-9 × 0,6-0,8 cm, flexueux, longuement strié, jaune au sommet et à la base, carminé au milieu. Hyménophore rose clair, adné-décurrent; tubes assez longs; pores petits, concolores. Chair jaunâtre dans la moitié inférieure du stipe. Sporée rose ocracé. Exsiccatum: chapeau ocracé lavé de rougeâtre, stipe brun carminé, hyménophore brun roussâtre, mycélium blanchâtre.

Spores 5,0-5,53-6,2 × 2,3-2,52-2,8 μm (L/l: (1,79) 1,98-2,20-2,48; n = 31), à peine jaunâtres, courtement allantoïdes. Cystides présentes, hyalines. Revêtement piléique à hyphes cylindriques, de 3-5 μm diam., à contenu jaunâtre, guttulé ou concrétionné. Anses d’ anastomose probablement nulles. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes (Imler 1950: 181).

M.E.B. Spores lisses.

Distribution

Zaïre. Forestier Central: Binga, sept. 1934, Goossens-Fontana 987 (holotype BR).

Observations

1. La révision du type ne nous a guère permis d’améliorer les descriptions publiées. La microscopie est très difficilement observable sur l’exsiccatum. L’espèce ne semble pas avoir été retrouvée.

2. Voir l’observation 2 à R. reticulatus, ci-après.

2. Rubinoboletus reticulatus (Heinem.) Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 297 (1983).

Gyroporus reticulatus Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 234 (1951); Flore Icon.: 52, pl. 10/1 (1954).

Chapeau 6 cm diam., épais, convexe étalé; revêtement adné, glabre, nuancé d’orange et de rouge. Stipe 9 × 1,5 cm, longuement fusiforme, plein, irrégulier-bosselé; revêtement rouge et orangé, jaune vers la base, strié-réticulé tout en haut; mycélium blanc. Hyménophore décurrent, crème, tubes assez longs; pores petits, concolores. Chair ferme, blanche, un peu teintée de jaune dans la partie inférieure du stipe. Sporée jaune ocracé clair. Exsiccatum brun orangé.

Spores 5,8-6,53-7,1 × 2,6-2,97-3,5 μm (L/l: 1,97-2,20-2,53 (2,67); n = 22), hyalines, courtement allantoïdes. Cystides d’observation difficile, hyalines ou rarement colorées, d’environ 30-50 × 9-12 (18) μm. Revêtement piléique à hyphes entremêlées, jaunes ± oléifères, de 4-6 µm diam. Revêtement du stipe formé apparemment par un hyménium disjoint comportant des cystides jaunes; basides non observées. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes (Imler 1950: 181).

M.E.B. Spores lisses ou sublisses.

Distribution

Zaïre. Forestier Central: Binga, forêt sèche, avril 1928, Goossens-Fontana 659 (holotype BR).

Observations

1. En revoyant le matériel type, nous n’avons guère pu améliorer les descriptions antérieures. L’exsiccatum est en mauvais état. L’espèce ne semble pas avoir été retrouvée.

2. Très voisin de R. laetus dont les spores ont la même forme mais sont environ 15% plus petites en longueur, ce qui correspond environ à 40% en volume. Cette dernière valeur n’étant pas très éloignée de 50, on pourrait émettre l’hypothèse d’une forme bisporique (R. reticulatus) et d’une forme tétrasporique (R. laetus) d’une même espèce mais les basides ne sont plus observables sur le matériel existant.

3. Rubinoboletus virescens (Heinem.) Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 297 (1983). Fig. 103, 104, pl. XXXIII/1.

Gyroporus virescens Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 34: 429 (1964).

Chapeau 5 cm diam., convexe-pulviné; revêtement tomenteux, rompu en petites mèches carminées sur fond rose ocracé; dans l’ensemble paraissant rouge un peu brunâtre, un peu plus ocracé vers la marge, celle-ci un peu irrégulière, ondulée, non débordante. Stipe 4,5 × 0,7 cm, cylindracé, plein; revêtement tomenteux-rompu à fines squamules rouges sur fond jaune, liséré de jaune au contact des tubes, blanc à la base. Hyménophore adné, aminci à la marge et au stipe, jaune ocracé, verdissant au toucher; tubes assez longs; pores de 0,6-1 mm, isodiamétriques, polygonaux, parfois composés. Chair non observée sur le frais. Sporée gris olivacé clair (3C3-3C4); ocracé grisâtre clair (4B4), en 1982. Exsiccatum: chapeau carminé au centre, ocracé vers la marge; stipe brun, jaunâtre à la base; hyménophore brun ocracé.

Spores 6,4-7,37-8,6 × 3,8-4,26-4,7 μm (L/1: 1,51-1,73-1,94; n = 56), à peine jaunâtres, phaséoliformes. Basides 4-sporiques, claviformes, 30-36 × 8-10 μm. Cheilocystides longuement lancéolées, hyalines, souvent septées à la base, 35-80 × 6,5-10 μm. Pleurocystides analogues, moins variables, 54-68 × 6,5-11 μm. Revêtement piléique à hyphes ± dressées, de 5-8 μm diam.; éléments terminaux un peu lancéolés, de 40-70 × 6-11 μm; pigment incrustant, zébrant la membrane, rouge dans l’eau, jaunâtre dans l’ammoniaque. Revêtement du stipe à hyménium disjoint comportant des cystides analogues à celles des tubes et des basides fertiles. Anses d’anastomose nulles. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

M.E.B. Spores sublisses à irrégulièrement granuleuses, à granules ne dépassant pas 0,2 μm.

Distribution

Zaïre. Haut-Katanga : Lubumbashi, janv. 1933, de Loose B41bis; Kipopo, muhulu, mars 1959, Schmitz-Levecq 153 (holotype BR); ibid., muhulu, janv. et févr. 1973, Thoen 5568 et 5633 (BR).

Burundi. Mosso-Malagarasi: Mugara, forêt claire à Brachystegia, alt. 1000 m, nov. et déc. 1978, Rammeloo 5817B et 6103 (BR).

Observations

1. A l’exception de la M.E.B., basée sur de Loose B41bis, la description repose sur Rammeloo 6103 qui concorde, point par point, avec la description originale. Notons que, dans celle-ci, la chair est dite: ferme, blanc verdâtre, verdissant à la coupe.

2. Espèce caractérisée par son verdissement et par ses cystides allongées et hyalines.

3. Thoen 5633 où le bleuissement n’a pas été noté, correspond fort bien, tandis que Thoen 5568  où il a été constaté et noté a une microscopie un peu différente avec des cystides plus larges, de 34-40 × 9-16 μm (fig. 103g). Notre détermination est légèrement douteuse de ce fait.

4. Rammeloo 5817B a des cheilocystides dont la paroi est fréquemment un peu épaissie et granuleuse vers le sommet (fig. 103a).

5. De Loose B41bis ainsi que Rammeloo 5817B avaient été confondus à la récolte avec Tubosaete calocystis (Heinem. & Gooss.) Horak, ce qui implique une forte ressemblance macroscopique entre les deux espèces, qui peuvent cependant être distinguées, sur le terrain, car les sétules hyméniales de Tubosaete sont visibles à la loupe.

 

4. Rubinoboletus luteopurpureus (Beeli) Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 296 (1983); Flore Icon.: 54, pl. 10/2 (1954). Fig. 105, 106, planches XXXIII/2 et XXXV/5.

Boletus luteopurpureus Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 58: 212 (1926) et 59: 162 (1927).

Gyroporus luteopurpureus (Beeli) Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 235 (1951).

Chapeau 4-11 cm diam., hémisphérique puis convexepulviné, à centre un peu déprimé à la fin; revêtement épais, adné, finement tomenteux, rouge carminé foncé, ± nuancé d’ocre et de brun, pâlissant vers la marge, d’un brun rouge violacé en vieillissant. Stipe 3-6,5 × (0,6) 0,9-1,5 (2) cm, plein, cylindracé ou un peu épaissi vers la base ou vers le sommet; base arrondie ou un peu atténuée; revêtement finement tomenteux et strié, réticulé tout en haut, concolore au chapeau ou plus jaune, notamment au sommet et vers la base, pâlissant avec l’âge; mycélium blanchâtre agglomérant le sol. Hyménophore séparable de la chair piléique, adné, décurrent ou échancré; tubes assez longs, jusqu’à 1,5 cm, séparables les uns des autres, blanchâtres puis ocracé rosâtre clair; pores petits, rouge orangé vif, pâlissant, à la fin jaune ocracé. Chair ferme, fibreuse dans le stipe, blanche, devenant lentement rosâtre sale à la coupe; odeur et saveur fortes. Sporée brun clair un peu orangé. Exsiccatum: chapeau ocracé un peu orangé, stipe plus foncé; hyménophore ocracé, la coloration différente des pores n’est plus visible.

Teinture de gaïac: réaction immédiate, bleu intense sur la chair, gris bleuté sur les tubes. Sulfate de fer, réaction immédiate, gris noir. Phénol: lent, rosâtre.

Spores 6,2-7,44-8,2 × 4,1-4,43-4,8 μm (L/l: 1,51-1,68-1,81; n = 27), jaunâtre très pâle, phaséoliformes. Basides 4-sporiques, 25 × 8,5 μm par ex. Cheilocystides abondantes, de formes variées, hyalines ou, plus souvent, jaunes par des concrétions internes et externes, 34-65 × 8,5-16 μm. Pleurocystides assez fréquentes, hyalines, à paroi mince, lancéolées à extrémités étroites, 50-80 × 17-27 μm; rares éléments cystidiformes (pleurocystides) colorés analogues à ceux de l’arête, 40 × 10 μm par ex. Trame comportant près de l’arête des hyphes oléifères ou à contenu concrétionné, en continuité avec des éléments colorés de l’arête. Revêtement piléique à hyphes cylindriques, 2,5-8 μm diam.; pigment interne concrétionné et externe incrustant, jaune. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

M.E.B. Spores sublisses à légèrement rugueuses.

Habitat: forêt ombrophile et forêt sèche, sur le sol, parfois à la base de termitière, noté une fois sur tronc mort, jusqu’à 1250 m.

Distribution

Zaïre. Forestier central: Karawa, mars 1924, Goossens-Fontana 413 (holotype BR); Diobo-Akula, déc. 1925, Goossens-Fontana 521; Binga, mai 1928 et oct.-nov. 1946, Goossens-Fontana 738 et 4004 (BR); Irangi, mars et avril 1972, Rammeloo Z34 et Z412 (GENT). — Haut-Katanga: Lubumbashi, févr. 1932, janv. et févr. 1933, de Loose 20, B38 et B43; Ruashi, févr. 1949, D. Soyer 310.

Burundi. Mosso-Malagarasi: Mugara, nov. 1978, Rammeloo 5870 (BR).

Malawi. - Zomba, alt. 930 m, formation à Uapaca, janv. 1974, Williamson 753 et 754a (K).

Observations

1. La description est basée uniquement sur Goossens-Fontana 4004 qui est accompagné de nombreuses aquarelles et d’une description très complète, prise sur le frais. Les autres récoltes du district forestier central concordent parfaitement.

2. Le revêtement du stipe n’a pu être étudié sur Goossens-Fontana 4004; sur d’autres récoltes (Rammeloo 5870, Z412) nous avons pu observer des éléments cystidiformes dont certains analogues à ceux de l’hyménium, mais pas de basides.

3. Toutes les récoltes du Shaba sont plus ou moins sujettes à caution, étant le plus souvent dépourvues de notes ou n’étant accompagnées que de notes rudimentaires.

4. Il semble qu’il s’agisse d’une espèce largement répandue en Afrique centrale.

5. La fréquence des cystides colorées, à contenu guttulé ou concrétionné, varie selon les récoltes. Nous avons l’impression qu’elles sont plus abondantes et mieux différenciées dans les récoltes provenant des forêts sèches (Shaba) mais ces récoltes, très peu documentées, ne nous permettent pas d’attribuer actuellement une valeur taxonomique à ce caractère. Cependant nous donnons une illustration particulière des cystides de six récoltes, trois du district forestier central et trois provenant de forêt sèche (fig. 106).

6. Pour les rapports avec R. balloui voir ci-après.

5. Rubinoboletus balloui (Peck) Heinem. & rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 295 (1983).

Boletus balloui Peck., Bull. New York State Mus. 157: 22 (1912); Corner, Boletus in Malaysia: 191, pl. 10/1 (1972).

Gyrodon balloui (Peck) Snell, Myc. 33: 422 (1941).

Tylopilus balloui (Peck) Sing., Am. Midl. Nat. 37: 104 (1947).

Espèce décrite d’Amérique du Nord, reconnue ensuite de Chine (Teng, 1939, sec Corner 1972: 191), du Japon (Hongo, 1972), de Singapour et de Malaisie (Corner, 1972), caractérisée par son hyménophore d’abord blanc, se tachant de brun au toucher ainsi que par ses spores gyroporoïdes*, fréquemment élargies vers la base, et par ses cystides à contenu jaune, guttulé ou concrétionné. C’est aussi une espèce variable dans les teintes que peut prendre le chapeau, l’intensité du brunissement et probablement aussi dans l’abondance et la localisation des cystides colorées. Corner en a décrit une var. fuscatus qui diffère essentiellement par des revêtements plus bruns que rouges.

Le type de Boletus balloui été vu par Singer (loc. cit.) et par C.B. Wolfe Jr. (1981) qui donnent pour les spores des descriptions concordantes, entre elles et avec nos observations, tandis que la figure qu’en donne Wolfe semble incorrecte par le sommet ± atténué et la forte dépression supra-apiculaire.

R. luteopurpureus diffère nettement de R. balloui par les pores rouges ou orangés, mais cette coloration, qui s’atténue avec l’âge, est progressivement cachée par la teinte ocracée que prend l’hyménophore. Des carpophores âgés des deux espèces ne doivent guère être distincts.

R. balloui var. luteoporus ne diffère de la var. balloui que par ses pores jaunes.

Boletus fragicolor Berk. [Phaeogyroporus fragicolor (Berk.) Horak, Syd. 33: 98 (1980)] nous semble très voisin de R. balloui dont il différerait surtout par sa coloration pourpre et ses cystides plus trapues.

Parmi le matériel africain que nous avons étudié, les récoltes non accompagnées de notes précisant la teinte des pores, peuvent tout aussi bien être attribuées à R. luteopurpureus qu’à R. balloui. Dans ces conditions, nous donnerons d’abord une liste de récoltes attribuables à R. balloui s.l., ce qui n’implique évidemment pas l’existence de la var. balloui dans notre dition. Nous l’avons cependant indiquée dans la clé car sa présence y est possible.

5a. Rubinoboletus balloui sensu lato.

Distribution

Zaïre. — Haut-Katanga: Keyberg, févr. 1947, D. Soyer 24 (BR); Kipopo, févr. 1971, Thoen 5101.

Tanzanie. — Mwanza region: Geita Hill, 1500 m, janv. 1974, D.L. Ebbels 97 (K).

Malawi. — Lilongwe, janv. 1972, Williamson 575 (K); Blantyre, 1100 m, janv. 1972, Williamson 562 (K).

5b. Rubinoboletus balloui var. fuscatus (Corner) Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 296 (1983).

Boletus balloui Peck var. fuscatus Corner, Boletus in Malaysia: 194, pl. 10/2, fig. 63-66 (1972).

Gyroporus sp. Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 34: 432 (1964).

Distribution

Zaïre. Haut-Katanga: route Sakania-Keyberg, févr. 1947, D. Soyer 3 (BR).

Observation

Nous rattachons, avec doute, la récolte citée à R. balloui var. fuscatus. Le matériel ne permet pas de donner une description.

5c. Rubinoboletus balloui var. luteoporus Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 296 (1983). Fig. 107, 108, planches XXXIV/2 et XXXV/4.

Chapeau 8 cm, pulviné, épais (1 cm à 1/2 rayon), à centre plan et bord récurvé-étalé; revêtement brun ocracé à brun ocracé rougeâtre (5C6, 5C5, 5B5, 6C6), velouté ou fibrilleux apprimé, continu ou ± finement craquelé, à chair sous-jacente jaune; marge non ou à peine débordante. Stipe 7 × 1,4 cm, isodiamétrique, courbé vers la base, plein; revêtement ocracé jaune un peu orangé, brunâtre dans le tiers supérieur, finement tomenteux, finement striolé, irrégulièrement pourvu de granules bruns (cf. microscopie et obs. 3); tomentum basal blanc jaunâtre. Hyménophore très ferme, adné, à légère dépression autour du stipe, assez irrégulier, beige très pâle, presque blanc, brunissant un peu et très lentement; tubes longs, jusqu’à 1,4 cm; dissépiments minces; pores arrondis ou légèrement anguleux, composés, petits (ca 0,5 mm), nettement plus jaunes que les tubes. Chair très ferme, blanc sale, devenant très lentement brunâtre; saveur faible, plutôt désagréable, un peu amère; odeur faible, plutôt désagréable. Sporée fraîche beige (moins verdâtre que Methuen 4C4); en 1982: ocracée (Munsell 10 YR 6/6). Exsiccatum: chapeau roux orangé vif; stipe roussâtre à petites granulations brun foncé et ± allongées; hyménophore brun rosé; plus jaune vers la marge.

Am, sur le chapeau: faible, un peu pâlissant. KOH : réaction nulle, sauf jaune clair sur le chapeau.

Spores 6,1-7,25-8,4 × 3,4-4,00-4,4 μm (L/l: 1,60-1,82-2,07; n = 48), faiblement jaunâtres, ellipsoïdes de face, faiblement phaséoliformes et souvent légèrement élargies en profil, dans la moitié inférieure; membranes peu épaisses, pore nul. Basides ca 25-33 × 6,5-9 µm, (2)-4 sporiques, claviformes ou subcylindracées. Cystides de deux sortes: a) hyalines, à paroi mince, (25) 48-75 × (8) 13-17 µm, lancéolées, ± atténuées, obtuses au sommet, naissant de la trame, répandues sur les faces et sur l’arête; b) jaunes, à contenu concrétionné, 35-50 × 7-14 µm, naissant également de la trame, assez abondantes sur l’arête, moins fréquentes sur les faces. Trame subrégulière, à médiostrate ± net et hyphes gélifiées; la trame est parcourue irrégulièrement par des segments d’hyphes, souvent isolés, jaunes à contenu granuleux, plus abondants vers l’arête; celle-ci est encombrée de granulations jaunes qui la rendent peu déchiffrable; des granulations analogues existent également dans le sous-hyménium. Revêtement piléique peu différencié, à hyphes enchevêtrées ± dressées, 4-6 μm diam., à extrémités ± piliformes — 9 µm diam., à contenu granuleux (eau) ou guttulé (Am), ± soudées par un exsudat granuleux jaune. Revêtement du stipe à hyménium disjoint, portant des amas jaunes d’exsudat; basides non vues avec certitude. Anses d’anastomose nulles. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

M.E.B. Spores sublisses, les rugosités dispersées ne dépassant pas 0,1 μm diam.

Distribution

Zaïre. Haut-Katanga: Lubumbashi, janv. 1933, de Loose B33.

Burundi. Mosso-Malagarasi: route Bukemba-Kiharo (30° 12’E, 03° 52’S), forêt claire, à la base d’une termitière, janv. 1979, Rammeloo 6310 et icon. phot. (holotype BR); entre Kigwena et Nyanzalac, alt. 900 m, forêt claire à Brachystegia, avril 1978, Lambinon 78/171 (LG, BR); quelques km au N de Rumonge, forêt claire à Brachystegia, déc. 1976, Dossin 55 (BR) (voir obs. 4).

 

Observations

1. La description est basée uniquement sur le type.

2. Lambinon 78/171 présente quelques petites différences avec la description ci-dessus, notamment: brunissement des pores plus net, saveur douce, pas de granules pédiculaires. Parmi les caractères microscopiques notons: spores 5,9-6,80-7,7 × 3,5-3,90-4,4 μm (L/l: 1,57-1,74-1,97; n = 58); arête formée par une étroite bande de cystides hyalines à paroi mince (quoique les pores paraissent jaunes sur les photos); stipe à grandes cystides hyalines, 27-62 × 8-12 µm et éléments claviformes abondants, 22-40 × 8-10 µm. (Fig. 108b).

3. L’absence de granules pédiculaires et d’une manière générale d’exsudat dans Lambinon 78/171 peut être imputée aux conditions climatiques lors des récoltes, le type, représenté par un carpophore plus âgé, a été récolté par temps sec suivant de près une forte pluie.

4. Dossin 55, représenté par du matériel assez médiocre, non accompagné de notes, est placé ici avec doute, les spores étant assez nettement plus petites, mais de même forme: 5,0-5,95-6,5 (7,5) × 2,6-3,18-3,7 μm (L/l: 1,63-1,88-2,21 (2,34); n = 47).

6. Rubinoboletus griseus Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 296 (1983). Fig. 109, 110; planches XXXIII/4 et XXXIV/3.

Chapeau 3-8 cm diam., convexe, puis étalé à bord ± relevé; revêtement tomenteux, gris olivacé devenant localement brun rougeâtre, à marginelle jaunâtre; marge incurvée, étroitement débordante. Stipe 3-6 × 0,8-1,5 (2) cm, un peu ventru, puis cylindracé ou légèrement épaissi vers la base, plein; revêtement crème jaunâtre en haut, progressivement rougeâtre vers la base, réticulé dans la moitié supérieure, à réseau rougeâtre, à mailles allongées assez grandes; mycélium agglomérant le sol. Hyménophore crème grisâtre, un peu orangé localement vers la marge, immuable; tubes assez courts, 4-7 mm long; pores petits, allongés près du stipe. Chair de caractères inconnus. Exsiccatum: chapeau brun rougeâtre, plus jaune vers la marge, tomenteux-rompu; stipe brun rougeâtre; hyménophore brun tabac, pores plus foncés.

Spores 5,5-6,34-7,3 × 3,4-3,96-4,5 μm (L/l: 1,36-7,60-1,85; n = 47), hyalines ou à peine jaunâtres, ellipsoïdes de face, faiblement phaséoliformes de profil; paroi peu épaisse, grise puis brunâtre dans le Melzer (fleeting reaction!), orthochromatique dans le bleu coton. Basides probablement 4-sporiques. Cheilocystides abondantes, à contenu réfringent, homogène, brun jaunâtre, 16-20 × 4,5-5,5 μm. Pleurocystides de deux types: a) lancéolées, à contenu guttulé et concrétionné, jaune brun, naissant dans la trame et peu saillantes, de 34-44 × (4) 7,5-10 μm; b) leptocystides, hyalines, collapses sur le matériel étudié, 33 × 8 μm par ex. Hyménium présentant localement des exsudais jaune brun. Trame bilatérale, à hyphes ± gélifiés, à médiostrate net. Revêtement piléique à hyphes ± dressées, cylindriques, à extrémité arrondie, de 3-6,5 μm de diam.; dernier élément parfois un peu élargi, de 24-61 × 4-7 μm; pigment brun jaune interne; [extrémités parfois recouvertes d’un exsudat hyalin]. Revêtement du stipe à hyménium disjoint, comportant des éléments claviformes jaunes, de (6) 10-30 × 6-10 μm et des basides; [la couche sous-ja-cente gélifiée rappelle la trame des tubes]; pigment jaune interne. Anses d’ anastomose nulles. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

M.E.B. Spores sublisses à finement ruguleuses.

Distribution

Burundi. Mosso- Malagarasi: route Kigwena-Vianda, forêt claire à Brachystegia, alt. 1050 m, sur le sol, mai 1982, Cocquyt 328 et icon. phot. (holotype BR, isotype GENT); id. Cocquyt 317, 326 (GENT).

Tanzanie. Lake Prov., Mwanza Distr. : Geita Forest Reserve, alt. 1500 m, forêt claire, déc. 1971, D.B. Ebbels F41 (K).

Observations

1. La description est basée sur l’holotype. Les autres récoltes du même jour, dans la même région, concordent parfaitement; les caractères empruntés à ces récoltes ont été placés entre crochets. Ebbels F41, dont les tubes ont été notés brun rouge, est de détermination un peu douteuse.

2. Espèce caractérisée par sa coloration initiale grise. R. phlebopoides en diffère par un aspect très différent et une chair beaucoup plus épaisse (voir à cette espèce, obs. 2), tandis que R. balloui a des colorations initiales piléiques bien différentes.

7. Rubinoboletus phlebopoides Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 53: 296 (1983). Fig. 111, 112, planches XXXIV/1 et XXXV/6.

Carpophores trapus et vigoureux (IG 1,8), isolés ou groupés par 2-3. Chapeau 9,5-17 cm diam., épais (2,5-3 cm à 1/2 rayon), irrégulièrement pulviné puis ± étalé, à centre plan ou à peine déprimé, à contour circulaire ou plus souvent elliptique, à bord généralement irrégulièrement lobé et ondulé; revêtement gris verdâtre (± 26B2), localement mélangé de brun, puis la nuance verdâtre s’atténue progressivement tandis que la nuance brune se manifeste localement; l’extrême marge, d’abord grisâtre, devient brun orangé avec l’âge; chair sous-jacente rougeâtre aux morsures; surface mate tomenteuse, apparaissant à la loupe finement et irrégulièrement scrobiculée; marge étroitement débordante. Stipe 9-11 × 4 cm par ex., cylindracé, isodiamétrique ou parfois nettement comprimé, plein, parfois élargi au sommet ou à la base qui est arrondie; revêtement rougeâtre ou brun orangé, en réalité à flocons brun orange (6B5) à rouges (8B6) sur fond crème rosé (4A2-4A3, 5A2-5A3); rarement réticulé dans la moitié supérieure, à grandes mailles allongées; mycélium blanc. Hyménophore ferme, adné, gris rosé clair, se tachant de brun à la pression; tubes jusqu’à 1 cm; pores < 1 mm, arrondis, concolores ou un peu rougeâtres vers le stipe, devenant brunâtres avec l’âge. Chair très ferme, blanc sale, devenant jaunâtre puis beige grisâtre à la coupe dans le chapeau, jaune ocracé et brune dans le stipe; saveur faible, un peu désagréable, acidulée; odeur faible, un peu désagréable, fongique. Sporée ocre orangé clair (5B4). Exsiccatum: chapeau gris olivacé à brun rougeâtre foncé, stipe brun rouge; hyménophore brun tabac, pores plus rougeâtres, chair brun rougeâtre clair.

Ammoniaque, KOH, sur chapeau: pigment se dissolvant, rouge orange; sur chair et tubes: 0. Aniline, formol: 0.

Spores 6,3-6,76-7,1 (8,2) × 4,1-4,40-4,7 (4,9) μm (L/l: 1,42-1,54-1,69; n = 30), hyalines, courtement phaséoliformes; paroi assez mince. Basides 4-sporiques. Cystides naissant dans la trame (pseudocystides), fréquentes, surtout sur l’arête, 42-65 × 8-13 μm, lancéolées, à paroi cassante; contenu brun jaune, ± guttulé ou (et) concrétionné; partie supérieure présentant parfois des petites excrétions bleu noir (dans l’ammoniaque). Trame subrégulière, à longs éléments gélifiés. Revêtement piléique à hyphes cylindriques de 4-5 μm diam., ± dressées, au moins au début; pigment brun jaune, interne. Revêtement du stipe formé par un hyménium disjoint, comportant des basides et des éléments cystidiformes, analogues à ceux des tubes mais plus trapus, abondants, d’env. 40-50 × 12-20 μm, hyalins ou jaunes et ± oléifères; couche sous-jacente à hyphes gélifiées, rappelant la trame des tubes. Anses d’anastomose nulles. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes; la paroi de rares éléments cystidiformes peut montrer une très faible réaction amyloïde.

M.E.B. Spores à paroi lisse sauf dans la dépression médiane de la face interne qui est nettement rugueuse, à rugosités ne dépassant pas 0,1 μm (planche XXXV/6).

Usages : non consommé par les indigènes.

Distribution

Burundi. Mosso-Malagarasi: Mugara, alt. env. 1000 m, forêt claire à Brachystegia, déc. 1978, Rammeloo 6071 et icon. phot. (holotype BR); ibid., nov. et déc. 1978, Rammeloo 5927, 6001, 6104 et 6662 (BR).

Observations

1. La description est basée sur le type. Les autres récoltes proviennent du même kilomètre carré et sont parfaitement conformes. La récolte 5927 a permis de constater que les tubes étaient facilement séparables de la chair; de plus, il a été noté une odeur plutôt agréable, un chapeau se tachant de brun rouge à la pression (± 8C4-8D5), des pores se tachant de brun.

2. R. griseus et R. phlebopoides sont extrêmement voisins par leurs caractères de coloration, notamment, à l’origine, le chapeau est gris ± olivacé, chez les deux espèces, ce qui les sépare de R. balloui.

La différence la plus manifeste réside dans le port, vigoureux et trapu de R. phlebopoides, associé à une taille approximativement double de celle de R. griseus. Nous sommes conscients de la fragilité de ces critères, d’autant plus que pour chacune des deux espèces les récoltes ont été faites sur des territoires restreints.

L’indépendance taxonomique de ces deux espèces ne pourra être confirmée que par des nouvelles récoltes.

 

Setogyroporus Heinem. & Rammeloo,

Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 52: 481 (1982)

Carpophore à stipe assez grêle. Chapeau tomenteux. Hyménophore adné. Spores ocracé clair en masse, hyalines s.m., ellipsoïdes. Cheilo- et pleurocystides présentes. Sétules, principalement hyméniales, aiguës, à paroi épaisse. Revêtement piléique à hyphes emmêlées. Revêtement du stipe à hyménium disjoint.

Espèce-type : S. verus Heinem. & Rammeloo, loc. cit.

Boletochaete dont nous avons revu le type récemment (Heinemann & Rammeloo, 1982) diffère essentiellement de ce genre par ses caractères cystidiaux et aussi par la structure nettement palissadique du revêtement piléique (voir synopsis, p. 180).

Setogyroporus verus Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 52: 481 (1982). Fig. 113, 114, planches XXXIII/3 et XXXV/8-15).

Chapeau 4,5 cm diam., assez épais (0,5 cm), pulvinéétalé; revêtement velouté, un peu gras au toucher, très finement granuleux à la loupe, brun à peine ocracé (6D7), légèrement plus clair vers la marge qui est à peine débordante. Stipe 5 × 0,6 cm, plein, cylindracé, un peu flexueux, atténué vers la base; revêtement ocracé clair (plus pâle que 5A4-5B4), à fibrilles ocracées sur fond jaunâtre (4A2 - 4A3), plus clair vers la base. Hyménophore mou, un peu convexe, légèrement déprimé près du stipe, courtement adné, jaune très clair (2A5-2A6), montrant très localement un très faible bleuissement; tubes 7 mm; pores concolores, petits (un peu moins de 1 mm diam.), arrondis, plus grands et plus anguleux vers le stipe; dissépiments minces. Chair molle, jaunâtre (2A2) dans le chapeau, brunâtre sous le revêtement piléique, gris jaunâtre pâle à marbrures blanchâtres dans le stipe; odeur légèrement désagréable; saveur acidulée. Sporée ocracé clair (3B3 ?: dépôt trop mince). Exsiccatum: chapeau brun marron à brun jaune, stipe brun grisâtre, tubes jaune ocre assez vif.

Spores 5,4-6,25-7,3 × 3,6-4,23-4,9 µm (L/l: 1,31-1,48-1,67 (1,73); n = 46), presque hyalines, ellipsoïdes, à arête interne un peu moins convexe que l’externe; paroi mince; gris jaunâtre dans le Melzer, bleuâtre, à endospore parfois irrégulièrement rouge dans le bleu de crésyl; pore nul. Basides claviformes, 4-sporiques, env. 28-30 × 7-8,5 μm. Cheilocystides très abondantes, lancéolées ou claviformes, hyalines à paroi mince, (23) 36-46 × (5,5) 7-12,5 µm. Pleurocystides lancéolées ou claviformes, hyalines à paroi mince ou légèrement épaissie dans la moitié inférieure, 27-57 (66) × 7-15 μm. Sétules fusoïdes, 60-115 × 12-17,5 μm, à paroi épaisse de 1,5-2,7 μm, à base cylindracée de 5-7 μm diam. souvent courbée, hyalines à sommet ocracé, généralement non colorables sauf, notamment, par le rouge Congo (cf. obs. 3); rares éléments intermédiaires entre pleurocystides et sétules. Trame subrégulière. Revêtement piléique différencié sur 200 µm env., à hyphes ± dressées, cylindracées, de 6-12 µm diam., septées, à élément terminal sublancéolé, obtus, de 30-70 μm de long; pigment jaune d’or, amorphe à l’extérieur et à l’intérieur de certaines cellules, très soluble dans l’ammoniaque, les membranes restant finement zébrées dans ce réactif. Stipe constitué, sous le revêtement, uniquement d’hyphes longitudinales, de (5) 11-23 µm de diam., à éléments relativement courts, d’env. 70-140 μm. Revêtement du stipe présentant des poils piriformes ou claviformes, de 22-35 (55) × 7-12 µm, groupés irrégulièrement; basides très rares et malformées (obs. 4). Les revêtements comportent de très rares sétules: vu une sur le chapeau, près de la marge, une autre à la base du stipe. Anses d’anastomose nulles. Hyphes de la base du stipe non amyloïdes.

 

Compléments d’après Cocquyt 320

Chapeau 2-5 cm, brun devenant brun foncé avec l’âge. Stipe brun rouge, plus pâle vers le sommet. Tubes devenant jaune verdâtre sale avec l’âge.

Spores 5,7-6,23-8,3 × 3,7-4,07-4,7 μm (L/l: 1,35-1,53-1,76; n = 24). Arête stérile par la présence de cheilocystides hyalines claviformes à lancéolées, de 36-44 × 9-11 μm, à paroi mince ou souvent un peu épaissie. Pleurocystides lancéolées, piriformes ou ± vésiculaires, 35-50 × 8,5-28 μm. Sétules 45-110 × 9-12 μm à paroi d’environ 2 μm; les sétules voisines des pores sont plus courtes que celles de l’intérieur des tubes.

Distribution

Burundi. Mosso-Malagarasi: Mugara (E 29°31’, S 04°02’), alt. env. 1000 m, forêt claire à Brachystegia, déc. 1978, J. Rammeloo 6080 et icon. phot. (holotype BR); route Kigwena-Vianda, 1050 m, forêt claire à Brachystegia et Isoberlinia, mai 1982, Cocquyt 320 (GENT, BR).

Observations

1. La description principale est basée sur le seul carpophore de la récolte type.

2. Espèce d’aspect macroscopique très banal, qui pourrait être facilement prise pour un Xerocomus, mais fortement caractérisée microscopiquement par ses spores ellipsoïdes, non boletoïdes, et ses sétules.

3. Une attention toute particulière a été accordée aux caractères de colorabilité des sétules tels qu’on peut les observer sur exsiccatum (holotype) :

a) dans l’eau: paroi incolore, sauf au sommet qui est ocracé (Maerz & Paul 11 J 3) et granuleux extérieurement; inaltérée dans l’ammoniaque qui dissout les granulations extérieures;

b) dans le Melzer, la paroi fonce un peu mais ne peut être qualifiée de dextrinoïde (orthochromatique). Cependant, après regonflement à l’ammoniaque et passage rapide dans l’acide sulfurique pur, le Melzer colore les spinules en brun; elles sont donc dextrinoïdes dans ces conditions;

c) dans le bleu de crésyl: le contenu est bleu, la paroi incolore, recouverte, dans sa partie inférieure de plaques irrégulières rouge intense (métachromatiques);

d) dans la plupart des colorants, le contenu se colore mais la paroi reste hyaline; c’est notamment le cas pour le bleu coton, la pyronine, la fuchsine acide et la fuchsine phéniquée;

e) dans la pyronine G, le sommet des sétules prend le colorant et apparaît rouge;

f) le noir Soudan ne donne aucune coloration;

g) quelques colorants se fixent nettement sur la paroi des sétules; ce sont: le rouge Congo, le noir direct et le noir de chlorazol. Dans ce dernier colorant, dissout dans le milieu d’observation L4 de Clémençon (1972), on obtient une coloration bleu noir de la paroi sauf au sommet qui est moins coloré. Après rinçage et montage dans le milieu L4, la coloration est stable pendant au moins 5 jours.

4. Les rares basides observées sur le stipe du type étaient bisporiques.

 

Starting with Fascicle 10, keys in English will be provided which will serve both as a summary and as an additional aid for identification. References to plates and figures are cited under the appropriate headings in the text. These keys may also include extralimital species not included in the present account.

Summary

Abbreviations currently used :

Fl. Ic. : Flore iconographique des champignons du Congo.

Mycot: Mycotaxon.

L/1: ratio length/breath of the basidiospores.

IG: Index of form of the basidiocarps (p. 173).

In the following key, species of Gyrodontaceae already treated in Fascicle 7 are included, as are references to Heinemann & Rammeloo (1982).

Key to subfamilies and genera of Gyrodontaceae (p. 128)

1. Spores coloured under the microscope; spore-print ochraceous, ± olivaceous..............Gyrodontoideae (p. 128).

2. Spores rather thin-walled, ellipsoid:

3. Basidiocarp very large to medium-sized; pileus thick; hymenophore adnate or depressed around the stipe; pores small; flesh putrescent ...........................................................Phlebopus (p. 128) (the genus has been redefined in Mycot. 15: 388).

3. Basidiocarp medium-sized; pileus thin or thick; hymenophore decurrent, thin; pores small or large; flesh subputrescent .........................................................................Gyrodon (p. 135)

2. Spores thick-walled, subglobose, strongly cyanaphilous ..............................Pseudogyrodon (p. 179)

1. Spores hyaline under the microscope; spore-print pale, more or less lemon yellow, ochraceous, sometimes pale pink............................................................................Gyroporoideae (p. 180)

4. Stipe hollow, without any trace of reticulation; pileal and stipe surfaces with a similar anatomy, lacking basidia; pleurocystidia absent or inconspicuous; clamp - connexions present or absent.................Gyroporus (p. 180)

4. Stipe solid, sometimes reticulated in the upper part; stipe surface consisting of a disrupted hymenium, showing some basidia and cystidiform elements; hymenial cystidia conspicuous; clamp - connexions absent:

5. Pileal surface poorly differentiated, consisting of cylindric hyphae:

6. Cystidia with coloured, guttulate or agglutinated contents present, in addition to leptocystidia; setulae absent .....................................................................Rubinoboletus (p. 185)

6. Acute, thick walled setulae present, in addition to leptocystidia ...................Setogyroporus (p. 194)

5. Pileal surface palisadic, terminal cells clavate or attenuated; hymenium with numerous thin - walled setulae ...................................................................................Boletochaete (not treated in text, but see Heinemann & Rammeloo, Les bolets à sétules, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 52 : 477-482, 1982).

Keys to the species of the genera treated (in alphabetical order)

Gyrodon (p. 173)

1. Pores minute, more or less radially elongated or labyrinthiform; stipe reticulated in the upper part; mycelium yellow (sect. Gyrodon):

2. Coloured cystidia absent; spores 5 - 6 × 3.5 - 4.5 μm; pileal surface and stipe yellow brown; context yellow, bluing when cut; basidiocarps frequently caespitose..................G. xylophilus (p. 173; Fl. Ic. : 55 sub G. lignicola)

2. Pleurocystidia with yellow or brown, ± coalesced contents; spores 8-11 × 5 - 5.5 μm; pileal surface and stipe deep red brown; context yellow, probably not bluing .......................................G. miretipes (p. 174)

1. Pores large, radiating; mycelium whitish (sect. Boletinellus):

3. Basidiocarp very fleshy, pileus up to 3 cm thick; stipe robust:

4. Pileal surface and stipe dark coloured, drying purplish black, pores denticulate ..........G. africanus (p. 174)

4. Pileal surface reddish brown, stipe more reddish; pores more orange than tubes...........G. crassipes (p. 175)

3. Basidiocarp flesh thin; pileal surface reddish brown:

5. Hymenophore orange yellow, then reddish; pores at first carmine coloured, then subconcolorous; tubes short; pores 2-3 mm diam.; hyphae of the pileal surface 4-8 μm diam ........................G. cupreus (p. 176)

5. Hymenophore yellow, pores concolorous; tubes very short; pores 1-1.5 mm diam.; hyphae of the pileal surface 6 - 13 μm diam..............................................................G. intermedius (p. 178)

Gyroporus (p. 180)

(see also Heinemann & Rammeloo, Observations sur Gyroporus castaneus s.l., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 49: 435 - 447, 1979).

1. Spores large, 7.5 - 10.6 × 4.5 - 5.6 μm (L/1 : 1.50 - 2.00) on average; clamp - connexions generally present, at least in the trama:

2. Basidiocarp stout; pileus thick, context of the pileus generally more than 6 mm thick; stipe, in general, irregularly dented; exsiccatum light brown ....................................................G. castaneus (p. 180)

2. Basidiocarp more slender; pileus rather thin, context of the pileus not exceeding 2 mm; stipe generally cylindric, regular; exsiccatum dark brown :

3. Clamp-connexions present ...................................G. heterosporus var. heterosporus (p. 182)

3. Clamp-connexions absent ......................................G. heterosporus var. afibulatus (p. 183)

1. Spores smaller, 5.9 - 7.3 × 4.1 - 4.8 μm (L/1 : 1.40 - 1.65) in average; clamp-connexions generally absent:

4. Stipe slender; pileal context thin; spores 5.3 - 6.8 × 3.7 - 4.7 µm . G. microsporus var. microsporus (p. 183)

4. Stipe stout; pileal context rather thick; spores 5.9 - 8.8 × 3.9 - 5.3 μm .................... G. microsporus var. congolensis (p. 184).

Phlebopus (p. 128)

1. Pileal surface with cylindric hyphae (subgen. Phlebopus):

2. Basidiocarp large to gigantic; pileus 10-40 cm diam.; stipe robust, 3-9 cm diam.; pleurocystidia absent; cheilocystidia absent or poorly differentiated; clamp-connexions present, at least on the basal tomentum of the stipe (sect. Phlebopus) :

3. Pileal surface and stipe reddish brown; spores shortly ellipsoid (mean L/l 1.3) ........ P. silvaticus (p. 129; Fl. Icon. : 56)

3. Pileal surface and stipe not reddish; spores longer, ellipsoid (mean L/l: 1.30 - 1.60):

4. Pileal surface blackish; stipe grooved at the base.......................P. colossus (p. 130; Fl. Icon.: 55)

4. Pileal surface paler:

5. Pileal surface and stipe olivaceous brown (probably not present in Central Africa) .... P. portentosus (Mycot. 15: 394)

5. Pileal surface yellow-brown, frequently deeply cracked ........................P. sudanicus (p. 130)

2. Basidiocarp generally medium sized; cystidia, at least cheilocystidia ± conspicuous:

6. Pleurocystidia absent or inconspicuous; cheilocystidia conspicuous, hyaline; clamp-connexions present: (sect. Tropici, Mycot. 15 : 389) :

7. Spores 4.5 - 5 × 3.5 - 4 μm; basidiocarp rather slender .................... P. braunii s. str. (Mycot. 15 : 392), species dubia

7. Spores larger, 6.1 - 7.3 × 4.8 - 5.8 μm; basidiocarp rather stout:

8. Pores small ( 0.5 mm); pileal surface olive brown, becoming dirty brown; stipe yellow, becoming dirty brown; context of the pileus cream coloured; no bluing reaction noted............ P. harleyi (Mycot. 15 : 390, 399) (known from Liberia)

8. Pores larger ( 1 mm); pileal surface probably yellow; stipe bright yellow at the apex...... P. latiporus (Mycot. 15 : 390, 400) (known from Uganda)

6. Pleurocystidia brown or yellow coloured, conspicuous; clamp-connexions absent: (sect. Brunneorubri, Mycot. 15 : 390):

9. Basidiocarp medium sized; pileal surface red brown; stipe yellow and flushed red brown; context of the pileus yellowish, bright yellow at the base of the stipe; bluing slightly; cystidia about 30 × 10 μm; spores 4.7 - 6.3 × 3.8 - 4.9 μm .................................. P. brunneoruber (Mycot. 15 : 390; Fl. Icon. : 56, sub. P. braunii var. brunneoruber)

9. Basidiocarp large; pileal surface probably ochraceous yellow; cystidia 45-55 × 10 - 14 μm, with vivid red brown contents; spores 5.6 - 7.2 × 4.4 - 5.7 μm ............................. P. cystidiosus (Mycot. 15 : 390, 398) (known from Ethiopia)

1. Pileal surface with inflated terminal cells; clamp-connexions present (subgen. Hymenophlebopus); spores 5.6 - 6.8 × 4.3 - 5.2 μm ......P. beniensis (Mycot. 15 : 390) (known from South- and Central America, possibly also in Liberia)

Pseudogyrodon (p. 179)

Only one species known: P. isabellinus (p. 179)

Rubinoboletus (p. 185)

1. Spores narrow: 1 3 μm and L2 on average; pileal surface and stipe red and yellow coloured:

2. Spores 5.0 - 6.2 × 2.3 - 2.8 µm ......................................................R. laetus (p. 185)

2. Spores 5.8 - 7.1 × 2.6 - 3.5 μm ..................................................R. reticulatus (p. 185)

1. Spores broader: 3.5 µm and L 2 on average:

3. Pileal surface red, red brown or brown, not greyish when young; basidiocarp generally rather slender (IG: 3-6):

4. Flesh bluing; pileal surface red; cystidia hyaline, wall and contents colourless ............R. virescens (p. 186)

4. Flesh not bluing :

5. Tubes red; cystidia without coloured and coalesced contents ................R. rubinus (european species)

5. Tubes whitish, pinkish or yellowish grey:

6. Pores vivid orange red when young, unchanging; pileal surface more or less reddish orange ........................................... R. luteopurpureus (p. 187)

6. Pores yellow or concolorous with the tubes, bruising brownish ............ R. balloui sensu lato (p. 189) continue key

7. pores yellow, at least when young; pileal surface ochraceous brown or reddish .. R. balloui var. luteoporus (p. 190)

7. Pores concolorous with tubes, whitish when young:

8. Pileal surface reddish brown, vivid ochraceous orange, sometimes almost red ... R. balloui var. balloui (p. 189)

8. Pileal surface brown, ± ochraceous, ± dark ...................R. balloui var. fuscatus (p. 189)

3. Pileal surface olivaceous grey when young, becoming more or less tinted with brown and red; basidiocarp not so slender (IG : ca 2-3) :

9. Basidiocarp medium sized (diam. : 4-8 cm); pileus not thick ............................R. griseus (p. 191)

9. Basidiocarp very large (diam. : 10-20 cm); pileus very thick (2.5-3 cm midway) ............................ R. phlebopoides (p. 192)

Setogyroporus (p. 194)

Only one species known: S. verus (p. 194).

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