Flore illustrée des Champignons d’Afrique centrale

Fascicule 14

 

Suillus (Boletaceae, Boletineae)

par P. Heinemann & J. Rammeloo (février 1989) : 313-319

 

Tubosaeta (Xerocomaceae, Boletineae)

 par P. Heinemann & J. Rammeloo (février 1989) : 321-335, pl. 52-54


Planches


 

SUILLUS (Boletaceae, Boletineae)

par P. Heinemann et J. Rammeloo

Dans l’état actuel de nos connaissances la sous-famille des Suilloideae (Boletaceae) ne semble représentée, en Afrique centrale, que par le genre Suillus, introduit volontairement ou non, dans les plantations de pins. Il est cependant possible que d’autres genres viennent s’y ajouter quand la révision des Boletaceae d’Afrique centrale sera achevée. A ce moment, nous donnerons une description de la sous-famille ainsi qu’un synopsis des genres.

Les Suillus ont un grand intérêt sylvicole par leur faculté de mycorhization des conifères, dans les régions où la culture de ces derniers est possible.

Suillus Micheli ex Adanson

Fam. Fl. 2: (1763) emend. Snell (1942) Mycologia 34: 403.

Boletus Dill.: Fr. sensu Karst., Rev. Mycol. 3: 16 (1881).

Ixocomus Ql., Fl. Mycol.: 411 (1888).

Fuscoboletinus Pomerleau & Smith, Brittonia 14: 157 (1962).

Carpophore putrescible, très généralement pseudoangiocarpe. Chapeau visqueux ou glutineux, à cuticule séparable. Stipe muni ou non d’un anneau provenant de la prolifération de la marge piléique. Hyménophore adné ou décurrent, facilement séparable de la chair piléique, formé de tubes ± individualisés. Trame bilatérale, à hyphes gélifiées. Sporée ocracé roussâtre à brun olivacé. Spores bolétoïdes, moyennes. Cystides souvent entourées d’un exsudat coloré, très souvent fasciculées, présentes sur les arêtes et les faces des tubes mais aussi constituant souvent des glandules sur le stipe. Revêtement piléique à hyphes gélifiées.

Espèces mycorhiziques, liées aux Coniferopsida (Pinales).

Espèce type: S. luteus (L.: Fr.) S.F. Gray.

La désignation de S. granulatus (L.: Fr.) O. Kuntze, comme type du genre (Palm & Stewart 1984) contreviendrait aux règles de nomenclature et ne devrait pas être retenue (Demoulin, comm. orale).

Si l’on en excepte les espèces à cystides non fasciculées, qui en ont été séparées pour former les genres Rubinoboletus (p. 185), Chalciporus, Buchwaldoboletus..., le genre Suillus est très homogène.

Les espèces à sporée dépourvue de teinte olivacée ont été séparées, par Pomerleau & Smith, dans le genre Fuscoboletinus que nous ne retiendrons pas ici, les teintes de sporée étant rarement connues avec précision.

Ce genre n’est probablement pas indigène en Afrique centrale mais il y a été introduit dans les plantations de divers pins exotiques.

Les relations mycorhiziques semblent ici plus strictes que pour d’autres Boletineae: les espèces sont liées à des conifères bien déterminés notamment aux genres Larix et Pinus. Pour ce dernier genre, dans les régions tempérées, on considère souvent séparément les Suillus des pins à 2 feuilles et ceux des pins à 5 feuilles mais cette distinction n’est probablement pas applicable en Afrique centrale car on ne connaît pas les mycobiontes naturels des pins introduits.

Nous donnons ci-dessous un synopsis comprenant les espèces déjà signalées en Afrique centrale ainsi que celles qui ont le plus de chance d’y être introduites dans les plantations de pins. Les caractères de la clé sont basés uniquement sur des récoltes européennes.

Dans le cas d’espèces non traitées ici, on consultera les flores européennes et nord-américaines.

Synopsis des espèces

1. Stipe muni de glandules formées par des faisceaux de cystides; chapeau visqueux gélatineux (sect. Suillus):

2. Voile formant un anneau ou appendiculant la marge piléique:

3. Voile formant un anneau pâle puis violacé, autour du stipe; chapeau brun; au contact de l’ammoniaque, la chair piléique prend une coloration gris rosé ± intense; pores petits à glandules abondantes; sporée ocre jaune; spores 6,4-9,1 × 2,8-3,6 µm ..........................1. S. luteus

3. Voile subsistant généralement sous forme de flocons blanchâtres à la marge piléique; chapeau jaune puis maculé de brun; stipe glanduleux jusque près de la base; chair piléique rosissant fortement à l’ammoniaque; pores larges ± allongés radialement, à glandules rares; sporée ocre rosé; spores 9-11,5 × 3,5-5 µm ......... 2. S. sibiricus

2. Voile nul:

4. Chapeau blanc à l’origine; glandules du stipe abondantes et ± confluentes:

5. Stipe élancé à glandules rougeâtres ou violacées; chapeau blanc puis parfois un peu coloré, à partir de la marge; spores 6,5-9,1 × 2,9-3,6 µm ............................... S. placidus (Bonorden) Sing.

5. Stipe très court à glandules rouges; chapeau blanc, brunissant à partir du centre; spores 7,5-10 × 3,3-3,8 µm .................... S. bellini (Inzenga) Watling

4. Chapeau coloré à l’origine, jaune ou brun; glandules généralement plus petites sur le stipe où elles ne confluent pas:

6. Mycélium blanc; chapeau jaune ou brun jaune, lisse; pores larmoyants; spores 7,1-9,1 × 2,8-3,6 µm, en moyenne .............. 3. S. granulatus

6. Mycélium rose; chapeau vergeté; spores plus grandes, 8,0-10,4 × 3,7-4,4 µm, en moyenne:

7. Chapeau brun; pores d’abord jaunes, non larmoyants; sporée sans teinte olivâtre .... S. collinitus (Fr.) O. Kuntze

7. Chapeau jaune ou brun orangé; pores brunâtre orangé, larmoyants; sporée fraîche présentant une tonalité olivacée ...... S. plorans (Rolland) O. Kuntze

1. Stipe dépourvu de glandules et d’anneau; chapeau souvent peu visqueux (sect. Fungosi (Smotlacha) Sing.):

8. Chapeau lisse, fauve rosé, tomenteux à la marge; stipe grêle, concolore; tubes courts; pores grands, allongés radialement, à la fin roussâtres; chair jaunâtre, immuable; spores 6,8-9,6 × 2,9-3,5 µm........ S. bovinus (L.: Fr.) O. Kuntze

8. Chapeau obscurément squamuleux, brun jaune, peu visqueux; stipe assez vigoureux; pores petits, gris puis brun olive; chair jaunâtre, bleuissant un peu; spores 7,7-10,8 × 3,1-4,4 µm ............................... S. variegatus (Swartz: Fr.) O. Kuntze

1. Suillus luteus (L.: Fr.) S.F. Gray, Nat. Arr. Br. Pl. 1: 446 (1821). Fig. 190.

Boletus luteus L.: Fr., Syst. Mycol. 1: 386 (1821).

Ixocomus luteus (L.: Fr.) Quélet, Fl. Mycol.: 414 (1888).

Chapeau 13 cm diam. épais, d’abord hémisphérique et obtusément mamelonné puis étalé; revêtement extrêmement visqueux, entièrement séparable, à fines stries radiales innées, d’abord brun assez foncé (Séguy 162-176) puis pâlissant et brun orangé clair, plus pâle vers la marge qui est jaune très pâle et étroitement rabattue sur les pores. Stipe 5,5 × 2-2,5 cm, cylindracé, atténué au sommet et à la base, jaune ponctué de glandules bistres sur toute sa longueur; anneau formé par une expansion de la marge piléique, membraneux, d’abord gris vineux puis formant, à sa partie supérieure, un bourrelet bistre sombre. Hyménophore adné-décurrent; tubes assez courts, 7 mm de long par ex., jaunes puis ocracés; pores concolores, petits, faiblement anguleux, hérissés de fins flocons sous la loupe, tachés de roux et exsudant de minuscules gouttelettes lactescentes. Chair jaune pâle, presque blanche chez les jeunes, puis devenant jaune vif au-dessus de l’hyménium, au sommet et à la base du stipe; sous l’hyménium, la chair est gorgée d’eau (aspect gélifié); odeur un peu résineuse. Sporée chamois clair (dépôt mince: Maerz & Paul 10C6, en nov. 1978).

Spores 7,4-8,34-9,1 × 2,8-3,01-3,3 µm (L/l: 2,52-2,77-3,09(3,21); n = 25), jaunâtres, longuement ellipsoïdes à sommet un peu arrondi; côté adaxial droit ou à peine déprimé au dessus de l’apicule, côté abaxial présentant rarement une légère dépression submédiane; paroi mince; pore nul; apicule petit. Basides étroites, de 5 à 6 µm de large, 4-sporiques. Cystides incrustées 50 × 15 µm par exemple, disposées en faisceaux.

M.E.B. Spores lisses (× 10000).

Habitat: Dans les plantations de pins, notamment Pinus patula et P. radiata.

Usages: comestible.

Distribution

Rwanda: Kigali, piste du Mont Jari, 1800-1900 m, 04-1978, Léonetout 78/13 (BR).

Kenya: Central prov., Kiambu Distr., Uplands forest station, sous Pinus radiata, 11-1955, I.A.S. Gibson s.n. (K).

Tanzania: Northern Prov., Moshi Distr., versant sud du Kilimandjaro, 1890 m, sous Pinus patula, 04-1968, Pegler 400 (K).

Observations

1. La description ci-dessus a été faite sur le frais par J.J. Léonetout (78/13); nous l’avons complétée par les caractères microscopiques essentiels. Elle correspond parfaitement à l’espèce telle qu’elle est connue en Europe.

2. Suillus aff. sibiricus (Sing.) Sing., Farlowia 2: 260 (1945). Fig. 191.

Ixocomus sibiricus Sing., Rev. Mycol. 3: 46 (1938).

Distribution

Tanzanie: Southern Highlands Prov., Iringa Distr., Mufindi, Kibau, Lake Ngwasi, alt. 1904 m, plantation de Pinus patula, 05-1968, Pegler 820 (K).

Zambie: 25 miles N de Lusaka, Kamaila Forest Station, jeune plantation (2 ans) de Pinus khasya, 03-1963, Angus M 2236 (K ex IMI 110363).

Observations

1. On trouvera dans Pegler (1977: 556) une description, attribuée à cette espèce, dont il est difficile de dire si elle est basée sur du matériel africain ou sur la littérature. Nous avons examiné la récolte citée (Pegler 820) et nous lui avons trouvé des spores de 7,7-8,63-9,3 × 3,2-3,48-3,8 µm (L/l: 2,32-2,49-2,74; n = 40), plus petites que celles de S. sibiricus. Cela nous avait fait croire qu’il aurait pu s’agir de S. granulatus ou de S. luteus mais ces déterminations sont à écarter à cause des pores très larges du matériel africain. On peut en déduire qu’il existe en Afrique centrale une espèce affine à S. sibiricus mais nous n’avons pas une documentation suffisante pour en donner une description.

2. On trouvera, dans la clé, une description succinte de S. sibiricus, basée sur des récoltes européennes.

3. Le tableau suivant compare les dimensions sporales de S. sibiricus et des récoltes africaines attribuées à cette espèce.

3. Suillus granulatus (L.: Fr.) O. Kuntze, Rev. Gen. Plantes 3 (2): 535 (1898). Fig. 192 et 193.

Boletus granulatus L.: Fr., Syst. Mycol. 1: 387 (1821).

Ixocomus granulatus (L.: Fr.) QuÉl., Fl. Mycol. Fr.: 412 (1888).

Description de Léonetout 78/12

Chapeau 3,5-9 cm diam., très épais, fortement convexe, d’abord assez obtusément mamelonné puis plan au centre, à marge demeurant incurvée, sans être excédente; revêtement visqueux, entièrement séparable, brun orangé (SÉguy 203), pâlissant avec l’âge (SÉguy 199). Stipe de 3-3,5 × 1,2-1,7 mm, aminci à la base, plein; revêtement assez densément glanduleux, jaune pâle se teintant de bistre à la base. Hyménophore légèrement déprimé autour du stipe; tubes jaunes puis ocracés (Séguy 338); pores concolores, petits et ronds, puis devenant anguleux et souvent composés, exsudant des gouttelettes laiteuses chez les jeunes. Chair molle, aqueuse, jaune pâle se teintant de vineux pâle dans le chapeau, à la fin jaune assez vif, plus foncée dans le stipe; zone d’aspect gélifié sous l’hyménium. Sporée ocracé (Séguy 193; Maerz & Paul 13A9-14A9, en déc. 1978).

Spores 7,7-8,47-9,3 × (2,9)-3,0-3,29-3,5 µm (L/l: 2,34-2,58-2,84(2,90); n = 23), jaunâtres, allongées, à sommet conique arrondi; côté adaxial parfois un peu déprimé au-dessus de l’apicule; paroi assez mince, pore nul; apicule petit. Basides 4-sporiques. Cystides brun olivacé de 5×8 µm de diam., en fascicules.

Suillus sibiricus

L ± ŝ, en µm

l ± ŝ, en µm

 L/l ± ŝ

Typus

 

 

 

Singer (1938)

ca 10,25

ca 4,25

ca 2,41

Récoltes européennes

Heinemann 6441

Heinemann 3607

Heinemann 2831

 

9,51 ± 0,45

9,94 ± 0,78

10,93 ± 0,44

 

4,48 ± 0,14

4,33 ± 0,24

4,70 ± 0,22

 

2,12 ± 0,11

2,30 ± 0,15

2,33 ± 0,11

Récoltes africaines de S. aff. sibiricus

Pegler 820

Angus M 2236

 

 

8,63 ± 0,40

8,20 ± 0,69

 

 

3,48± 0,15

3,37± 0,20

 

 

2,49 ± 0,11

2,43± 0,15

 

Récoltes européennes examinées (toutes à BR)

France: Val d’Isère (Savoie), 2275 m, 08-1959, Heinemann 2831; id. 08-1964, Heinemann 3607; Ristolas (Htes Alpes), 1850 m, 07-1977, Heinemann 6441.

M.E.B. Spores lisses (× 10000).

 

Description de Thoen 4717

Chapeau légèrement visqueux, à revêtement séparable et élastique, brun noisette puis devenant jaune assez vif par places. Stipe jaune à très fines mouchetures brun pâle, à petites gouttelettes dans le haut; mycélium blanchâtre formant des cordons ouateux. Hyménophore facilement séparable de la chair, un peu décurrent, ferme puis mou, jaune sur les tout jeunes, devenant brun jaune; pores polygonaux, concolores. Chair ferme, blanche dans le haut du chapeau, jaune pâle ailleurs; saveur «amère»; odeur assez agréable bien que huileuse. Sporée brun jaune. Exsiccatum: chapeau brun terne, stipe blanchâtre à glandules noires ± anastomosées, hyménophore ocre ± olive.

Spores (6,5)7,0-8,06-8,9 × 3,1-3,34-3,5 µm (L/l: (2,10)2,15-2,41-2,61; n = 20), jaune pâle, longuement ellipsoïdes ou à peine ovoïdes de face, subfusiformes de profil, à sommet longuement conique obtus, à côté adaxial faiblement convexe, rarement droit ou à peine déprimé au dessus de l’apicule; paroi mince; pore nul; Basides 21-24 × 5-6 µm, cylindracées, 4-sporiques. Cystides isolées ou, plus souvent, en fascicules situés près des pores, jaunes, réfringentes, de 60 × 6 µm par exemple.

M.E.B. Spores lisses (× 10000).

Habitat: Dans les plantations de pins (Pinus patula et P. insignis notamment), en altitude (1000-2000 m env.).

Usages: comestible.

Distribution

Zaïre Haut-Katanga: Kipopo, sous Pinus khasya, 02- 04- 06- et 12-1971, Thoen 4492, 4717, 4761 et 5097; id., sous Pinus patula, 02-1971, Thoen 4534; id. sous Pinus hondurensis, 03-1971, Thoen 4641 (BR).

Rwanda Rwanda-Burundi: Kigali, piste du Mont Jari, 1700-1900 m, sous Pinus insignis et P. patula, 04-1978, Léonetout 78/12 et 78/12bis (BR).

Burundi Mosso-Malagarasi: route de Rumonge-Bururi, sous Pinus sp., 07-1974, Rammeloo 5142 (BR).

Cameroun: Yaoundé, 1988, Kenla 004 (BR).

Uganda: Katigo Forest, 100 km au N de Kampala, sous Pinus caribaea, 10-1977, Afzal Chaudhy KTG 84 (K).

Zambie: Kitwe, Riverside laboratory, sous Pinus khasya (kesuja), 02-1973, Ivory F.P. 517 (K); Chichele, plantation, 03-1982, F.P. 715/8.

Northern Rhodesia: Katomo distr., 03-1963, Lawton s.n. (herb I.M.I. 110420, K).

Malawi: Southern Prov., Thyolo Mount (16°5’S, 35°4’E), 1100 m, 03-1973, Ryvarden 11569 (K); Mzuzu distr., 04-1973, Pawek in J. Williamson 641 (K); Zomba, 780 m, sous Pinus makwana, B. Morris 38 (K); Niyka Nat. Park, Chilinda, 12-1981, Rammeloo 7833 (BR).

Tanzania: Southern Highlands Prov., Iringa distr., Mufindi, Kibau, Lac Ngwasi, sous Pinus patula, 1904 m, 05-1968, Pegler 819 (K).

Kenya: Central prov., South Nyeri distr., Castle Forest Station, 2133 m, sous Pinus patula, 05-1968, Pegler 354 (K); Nairobi distr., Thika, Kegu Estate, près d’une haie de Cupressus, 05-1969, Lawsley s.n. (ex East African Herbarium, Nairobi 14115, K).

Observations

1. Suillus granulatus est une espèce banale, apparemment répandue en Afrique, dans les plantations de pins. Elle a souvent été récoltée mais sans que les collecteurs aient pris le soin d’en noter les caractères sur le frais, et cela, aussi bien en Afrique qu’en Europe. Il en résulte un certain doute quant à certaines déterminations (obs. 3).

2. Nous avons donné deux descriptions de l’espèce, toutes deux établies sur le frais, pour les caractères macroscopiques: ces descriptions se complètent mais nous avons estimé qu’il était hasardeux de les fusionner car S. granulatus est peut-être encore une espèce collective.

3. Suillus granulatus a longtemps été confondu avec S. collinitus qui en diffère par un petit nombre de caractères (voir synopsis); à l’état sec, ces espèces ne peuvent être distinguées que par la considération attentive des paramètres sporaux. Il est nécessaire de mesurer un nombre suffisant de spores et d’établir des moyennes. On peut alors les séparer graphiquement. La figure 193, basée sur les données réunies dans les tableaux 1, 2 et 4, montre que les points représentatifs des deux espèces occupent des aires distinctes mais qui se chevauchent. Margaine (1967) a donné une excellente représentation de S. collinitus.

Tableau 1. Paramètres sporaux moyens des récoltes africaines attribuées à Suillus granulatus

 

L ± ŝ, en µm

± ŝ, en µm

  L/l ± ŝ

Ryvarden 11569

7,22 ± 0,55

2,95 ± 0,23

2,45 ± 0,21

Williamson 641

7,36 ± 0,58

3,06 ± 0,21

2,40 ± 0,18

Ivory F.P. 517

7,57 ± 0,45

3,22 ± 0,17

2,35 ± 0,16

Brian Morris 38

7,68 ± 0,54

3,25 + 0,13

2,37 ± 0,15

Afzal Chaudhy 84

7,93 ± 0,45

3,28 ± 0,20

2,41 ± 0,17

F.P. 715/8

7,93 ± 0,55

3,31 ± 0,19

2,40 ± 0,17

Thoen 4717

8,06 ± 0,52

3,34 ± 0,11

2,41 ± 0,13

Lawton s.n.

8,09 ± 0,41

3,42 ± 0,15

2,36 ± 0,08

Lowsley s.n.

8,12 ± 0,51

3,31 ± 0,14

2,46 ± 0,17

Léonetout 78/12bis

8,19 ± 0,50

3,32 ± 0,19

2,47 ± 0,14

Kenla 004

8,19 ± 0,49

3,20 ± 0,23

2,57 ± 0,23

Thoen 4534

8,21 ± 0,33

3,47 ± 0,14

2,37 ± 0,10

Thoen 4761

8,44 ± 0,52

3,63 ± 0,12

2,33 ± 0,10

Léonetout 78/12

8,47 ± 0,41

3,29 ± 0,15

2,58 ± 0,13

Rammeloo 5142

8,48 ± 0,57

3,21 ± 0,18

2,64 ± 0,19

Rammeloo 7833

8,51 ± 0,54

3,33 + 0,16

2,55 ± 0,11

Thoen 4492

8,64 ± 0,67

3,64 ± 0,19

2,38 ± 0,14

Pegler 819

8,70 ± 0,54

3,38 ± 0,22

2,57 ± 0,19

Pegler 354

8,90 ± 0,60

3,15 ± 0,24

2,82 ± 0,17

Valeurs moyennes

8,14 ± 0,47

3,31 ± 0,17

2,46 ± 0,13

Tableau 2. Paramètres sporaux moyens de quelques récoltes européennes de Suillus granulatus

 

L ± ŝ, en µm

± ŝ, en µm

L/l ± ŝ

Rammeloo 5650

7,23 ± 0,42

2,97 ± 0,20

2,43 ± 0,15

Heinemann 3372

8,08 ± 0,46

3,37 ± 0,13

2,40 ± 0,14

Heinemann 3399

8,22 ± 0,48

3,19 ± 0,24

2,58 ± 0,23

Heinemann 3976

8,30 ± 0,51

3,00 ± 0,13

2,77 ± 0,17

Bienfait 104

8,55 ± 0,46

3,29 ± 0,21

2,60 ± 0,22

Heinemann 2877

8,62 ± 0,95

3,46 ± 0,30

2,49 ± 0,25

Heinemann 4087

8,71 ± 0,51

3,57 ± 0,16

2,44 ± 0,1

Valeurs moyennes

8,24 ± 0,32

3,26 ± 0,11

2,53 ± 0,13

Tableau 3. Valeurs moyennes des paramètres sporaux de Suillus granulatus

 

 L, en µm

l, en µm

L/l

Néotype (Palm & Stewart 1984)

Europe, 8 récoltes

Afrique, 18 récoltes

7 8

8,24 ± 0,50

8,14 ± 0,47

3,1

3,26 ± 0,23

3,31 ± 0,17

2,52

2,53 ± 0,13

2,46 ± 0,13

Tableau 4. Paramètres sporaux de quelques récoltes européennes de Suillus collinitus

 

 L ±ŝ, en µm

l ±ŝ, en µm

L/l ±ŝ

Heinemann 1464

Heinemann 7473

Heinemann 4463

Heinemann 2234

Heinemann 5789

8,52± 0,53

8,93 ± 0,85

8,99 ± 0,80

9,24 ± 0,51

9,36 ± 0,64

4,11 ± 0,19

4,02 ± 0,25

3,82± 0,19

3,97 ± 0,25

3,95 ± 0,21

2,07 ± 0,08

2,22 ± 0,13

2,35 ± 0,19

2,34 ± 0,1

2,37 ± 0,1

Valeurs moyennes

9,01 ± 0,32

3,97 ± 0,11

2,27 ± 0,13

Annexe: Matériel européen examiné (BR)

Suillus granulatus

Belgique: Knokke, 09-1978, Rammeloo 5650; Vossem, 08-1963, Heinemann 3399; Han s/Lesse, 10-1970, Bienfait 104; Hoeilaart, 07-1960, Heinemann 2877; Biron, 10-1966, Heinemann 4087.

France: Pralognan, 07-1963, Heinemann 3372.

Pologne: Kamien, 09-1966, Heinemann 3976.

Suillus collinitius

Belgique: Barvaux, 09-1947, Heinemann 1464; Tervueren, 11-1956, Heinemann 2234; Merlemont, 10-1963, Heinemann 4463; Hans/Lesse, 10-1982, Heinemann 7473.

France: Mont Ventoux, 10-1974, Heinemann 5789.

Summary

Synopsis of the species of Suillus (p. 313)

The key includes not only the species reported from Central Africa but also the species which could be suspected to occur. The key is based only on European collections.

1. Stipe with glandular dots; pileus viscid or glutinous (sect. Suillus):

2. Veil present on the stipe or as a fringe at the pileus margin:

3. Ring pale, then violaceous; pileus brown; pileus context + NH4OH: pinkish grey; pores minute with numerous glandular dots; spore deposit yellow ochre; spores 6.4-9.1 × 2.8-3.6 µm ............ 1. S. luteus (p. 314)

3. Veil as white remnants at the pileus margin; pileus yellow becoming brown; stipe with glandular dots down to its base; pileus context + NH4OH: bright pink; pores wide, ± radially elongated, with few glandular dots; spore deposit pinkish ochre; spores 9-11.5 × 3.5-5 µm .......................... 2. S. sibiricus (p. 315)

2. Veil absent:

4. Pileus white at first; glandular dots on the stipe numerous and ± coalescent:

5. Stipe elongate with reddish or violaceous glandular dots; pileus white sometimes becoming ochraceous from the margin; spores 6.5-9.1 × 2.9-3.6 µm................. S. placidus (Bonorden) Sing. (not treated)

5. Stipe very short, with red glandular dots; pileus white, becoming brown from the center outwards; spores 7.5-10 × 3.3-3.8 µm .................................. S. bellini (Inzenga) Watling (not treated)

4. Pileus coloured from the beginning, yellow or brown; glandular dots of the stipe usually smaller and not coalescent:

6. Mycelium white; pileus yellow or yellowish brown, smooth; pores with droplets; spores 7.1-9.1 × 2.8-3.6 µm, on average ................................................ 3. S. granulatus (p. 315)

6. Mycelium rosy; pileus innately streaked; spores somewhat larger: 8.0-10.4 × 3.7-4.4 µm, on average:

7. Pileus brown; pores yellow at first, without droplets; spore deposit without olivaceous hue ..... S. collinitus (Fr.) Kuntze (p. 316)

7. Pileus yellow or brownish orange; pores brownish orange, with droplets; fresh spore deposit with an olivaceous hue ................................... S. plorans (Rolland) Sing. (not treated)

1. Stipe without glandular dots nor with a ring; pileus often only slightly viscid (sect. Fungosi (Smotlacha) Sing.):

8. Pileus smooth, pinkish ochraceous, velutinous at the margin; stipe slender, concolorous; tubes short; pores large, radially elongated, finally reddish brown; context yellowish, unchanging; spores 6.8-9.6 × 2.9-3.5 µm .... S. bovinus (L.: Fr.) Kuntze (not treated)

8. Pileus innately squamulose, yellow brown, only slightly viscid; stipe rather stout; pores small, grey then olivaceous brown; context yellowish, slightly blueing; spores 7.7-10.8 × 3.1-4.4 µm ..................... S. variegatus (Swartz: Fr.) Kuntze (not treated)

 

 

BIBLIOGRAPHIE

Margaine, F., Bull. Soc. Mycol. Fr., Atlas pl. 174. 1967.

Singer, R., Die Röhrlinge, I, in Pilze Mitteleuropas 5 (1965).

Palm, M.E. & Stewart, L.E., On the typification of Suillus (Boletaceae, Basidiomycotina), Taxon 33: 711-712 (1984).

Pegler, D.N., A Preliminary Agaric Flora of East Africa. Kew Bull., Add. ser. VI: 615 p. (1977).

 

 

Tubosaeta (Xerocomaceae, Boletineae)

par P. Heinemann et J. Rammeloo

Au sein des Xerocomaceae, le genre Tubosaeta est essentiellement caractérisé par la présence de sétules hyméniales. Il s’agit de cellules saillantes, naissant ± profondément dans la trame et en continuité avec les hyphes de celles-ci, fusiformes, aiguës, à paroi épaisse, surtout au milieu et dans le haut, le sommet étant plein sur une distance ± grande.

Tout spectaculaire qu’elle soit, la présence de sétules ne nous paraît pas avoir une grande importance dans la distinction «naturelle» des genres. Nous lui reconnaissons cependant une valeur pratique indéniable.

D’autres genres de Boletineae ont des sétules et notamment Setogyroporus (p. 194). Des éléments cystidiformes rigides et aigus, mais à paroi peu épaisse, existent chez Boletochaete Singer où ils ont souvent été qualifiés de sétules (Heinemann & Rammeloo 1982).

On consultera avantageusement la discussion que Corner (1972: 14-17) a consacré aux cystides ± sétiformes des Boletineae.

Notons encore que le terme «spinule», souvent utilisé pour les Aphyllophorales (Hymenochaete, Phellinus...) et, par l’un de nous pour Tubosaeta (Heinemann 1951, sub Boletochaete) est synonyme de sétule, terme qui est actuellement d’un usage généralisé.

Nous remercions la Fondation Léopold III qui, en subsidiant diverses missions, a permis la récolte d’un matériel particulièrement intéressant.

Tubosaeta Horak

Bull. Soc. Bot. Suisse 77: 362 (1977)

Carpophore assez grêle, à revêtements secs. Stipe plein, cylindracé, floconneux, parfois lâchement réticulé. Chair molle, bleuissante. Hyménophore adné ou échancré, tubulé ou rarement lamellé-alvéolé. Sporée ocracé ± olivâtre. Spores de grande taille, nettement bolétoïdes, lisses en microscopie optique, bacillées ou lisses en M.E.B. Cystides à paroi mince, sur les arêtes et les faces. Sétules aiguës à paroi épaisse, simples ou 2-3 furquées, présentes dans l’hyménium et fréquemment sur le stipe. Trame faiblement divergente à médiostrate peu net et strates latérales non gélifiées. Revêtement piléique à filaments ± dressés, à éléments ± courts, parfois détersiles. Hyphes amyloïdes, au moins à la base du stipe. Revêtement du stipe constitué par un hyménium disjoint.

Espèce type: T. brunneosetosa (Singer) Horak (Boletochaete brunneosetosa Singer).

Genre très voisin de Xerocomus, dont il ne diffère que par la présence de sétules et par l’amyloïdité des hyphes.

La faible amyloïdité des spores est d’observation délicate: après passage dans le Melzer, il faut enlever l’excédent d’iode par une solution d’hydrate de chloral. Une autre façon est de faire passer un courant de Melzer dans la préparation, tout en l’observant au microscope: sur le front d’avance du réactif iodé, on voit la réaction mais celle-ci est rapidement cachée par l’excès d’iode. Cette réaction courante chez les Boletineae est qualifiée de «fleeting amyloid reaction» par Smith & Thiers (1971: 8).

Synopsis des espèces

1. Hyménophore tubulé:

2. Spores 12,2-17,9 × 4,7-6,0 µm, bacillées en M.E.B.; carpophore grêle, brun rouge; sétules simples, rouges au sommet, 44-108 × 8-14,7 µm .... 1. T. goossensii

2. Spores, en moyenne, de 9-13 × 4-5,5 µm:

3. Carpophore moyen, chapeau et stipe rouges, hyménophore jaune et chair jaunâtre, bleuissant à la coupe; sétules très généralement simples, rouges dans leur partie supérieure; spores bacillées en M.E.B. Stipe parfois grossièrement réticulé (var. retipes) ...................... 2. T. brunneosetosa

3. Carpophore de petite taille, chapeau brun violet foncé à marge ocracée; hyménophore brun rosé clair, chair concolore au revêtement, pas de bleuissement signalé; sétules souvent bi- ou trifides, hyalines avec le sommet brunâtre; spores lisses en M.E.B. .......................... 3. T. heterosetosa

1. Hyménophore à lamelles interconnectées; spores 9,8-12,7 × 3,9-5,3 µm, bacillées en M.E.B. ........... 4. T. alveolata

1. Tubosaeta goossensii (Beeli) Horak, Ber. Schweiz. Bot. Ges. 77: 372 (1967). Fig. 194 et 195, planches LII/1 et LIV/1.

Boletus goossensii Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 58: 211 (1926).

Boletochaete goossensii (Beeli) Heinem., Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 281 (1951); Flore Icon.: 65, pl. 11/3 (citée 2, par erreur) (1954).

Chapeau 2,5-4,5 cm diam., peu épais, (0,25 cm à mi-rayon), convexe puis étalé, même plan concave; revêtement brun nuancé de pourpre, tomenteux. Stipe 2,5-4,5 × 0,25-0,4 cm, cylindracé, légèrement épaissi à la base, plein, rouge pourpre foncé, très finement ponctuéfloconneux; mycélium jaunâtre. Hyménophore brun rosé, adné-échancré; tubes assez longs (0,5 cm); pores assez larges (0,06-0,12 cm), polygonaux, rougeâtres. Chair blanchâtre dans le chapeau, pourpre dans le stipe, surtout vers la base, rougissant et bleuissant à la coupe. Exsiccatum brun foncé à chair crème ocracé.

Spores 12,2-14,98-17,9 × 4,7-5,30-6,0(6,5) µm (L/l: (2,44)2,50-2,82-3,20; n = 67), jaunâtres, longuement fusiformes, présentant en profil une dépression supraapiculaire ± marquée et, parfois, un léger étirement apical; paroi assez épaisse, lisse. Basides claviformes-piriformes, tétrasporiques, 31-36 × 10-13,6 µm. Cystides 64-95 × 10,5-12,2 µm, longuement claviformes ou subfusiformes, généralement obtuses au sommet, atténuées en pédicule à la base, hyalines, à paroi mince; sur l’arête et sur les faces. Sétules 44-108 × 8-14,7 µm, lancéolées aiguës, à base cylindracée, ± étroite (3-6 µm), rouges dans leur partie supérieure à coloration disparaissant dans l’ammoniaque; paroi épaisse (1,5-3,5 µm), très réfringente. Revêtement piléique à hyphes ± dressées, septées, à paroi peu épaisse, l’élément terminal de 26,5-90 × 8-14,7(20) µm; pigment brun foncé. Revêtement du stipe à éléments dressés, ± groupés en flocons ± gros, cylindracés à claviformes ou lancéolées, à paroi légèrement épaissie, de 20-78 × 5-16 µm; pigment brun dans quelques cellules; basides non observées. Anses d’anastomose nulles.

Melzer: hyphes de la base du stipe fortement amyloïdes; spores faiblement amyloïdes.

M.E.B. Spores bacillées à bâtonnets peu réguliers, courts ou très courts, de 0,1-0,3 × 0,1 µm env., plus petits et plus denses autour de l’apicule et au sommet (× 10000).

Distribution

Zaire Forestier central: Eala, groupés sur le sol et sur bois mort, dans la forêt marécageuse, 05-1923, Goossens 150 et icon. (holotype BR).

Observations

1. Description basée sur la seule récolte.

2. Précisons que, contrairement à ce qui figure dans la description de 1951, les hyphes de la base du stipe sont amyloïdes.

2. Tubosaeta brunneosetosa (Singer) Horak, Bull. Soc. Bot. Suisse 77: 368 (1967).

Boletochaete brunneosetosa Singer, Mycologia 36: 359 (1944).

B. calocystis Heinem. & Goossens, Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 284 (1951); Flore Icon.: 65, pl. 11/2 (citée 3 par erreur) (1954); Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 34: 450 (1964); Flore Icon.: 301 (1966).

Tubosaeta calocystis (Heinem. & Goossens) Horak, Bull. Soc. Bot. Suisse 77: 370 (1977).

2a var. brunneosetosa. — Fig. 196, 197, 198, 199 et 202, planches LII/2, LIII et LIV/2, 3, 4, 5, 7 et 8.

Chapeau 2,5-6,5 cm diam., assez épais (0,25-0,6 cm à mi-rayon), hémisphérique puis plan-convexe, parfois largement mamelonné ou légèrement déprimé; revêtement brun carminé puis carmin, tomenteux, hérissé à la loupe de fines mêches aiguës, se craquelant finement en laissant apparaître la chair rosâtre, citrine vers la marge, noirâtre au toucher par la superposition du bleuissement et de la couleur propre du revêtement. Stipe 4-8 × 0,4-1,1 cm, cylindracé, légèrement élargi à la base (-1,5 cm), plein; revêtement jaune dans le haut, carmin au milieu, jaune vers la base qui est blanche comme le mycélium, finement strié longitudinalement, à fins flocons tomenteux carminés; sétules visibles à la loupe. Hyménophore séparable de la chair piléique, jaune puis jaune ocracé, verdissant au toucher, adné, décurrent par une dent; tubes assez longs (1,2 cm); pores larges (0,1-0,2 cm), concolores, anguleux, allongés radialement vers le stipe; sétules visibles à la loupe. Chair ferme, blanche ou jaunâtre dans le chapeau, rosée sous le revêtement au centre du chapeau, verdissant à la coupe, blanchâtre ou jaunâtre dans le stipe, parfois rose violacé pâle dans le haut; saveur et odeur fortes. Sporée jaune olivâtre. Exsiccatum brun ocracé, blanchâtre à la base du stipe.

Teinture de gaïac et sulfate ferreux (sur le frais): négatif. Phénol (id.): vineux intense, rapide.

Spores (8,4)8,7-9,97-11,6 × (3,2)3,5-4,42-4,9(5,1) µm (L/l: 1,93-2,25-2,82(2,96); n = 71), jaune paille, longuement ellipsoïdes-subfusiformes, présentant en profil une dépression supraapiculaire adaxiale et parfois une légère dépression subapicale-abaxiale; paroi mince, ou légèrement épaissie. Basides claviformes, 4-sporiques, 28,5-33 × 10-11,5 µm. Cheilocystides 31-54 × 12-16 µm, hyalines, claviformes ou piriformes, à paroi mince, rarement légèrement épaissie, surtout au sommet. Pleurocystides 45-76 × 10-15 µm, hyalines, longuement lancéolées, à base étroite, à paroi mince. Sétules 40-138 × 8,5-17(19) µm, naissant dans la trame, longuement lancéolées aiguës, à base cylindracée ± étroite (3-9 µm), à paroi fortement épaissie (1,5-5 µm), très réfringente, colorées de carmin sur une étendue variable à partir du sommet, à coloration virant au brun dans l’ammoniaque. Trame régulière ou faiblement bilatérale; hyphes médianes plus étroites (-5 µm) et plus serrées mais ne constituant pas un médiostrate bien différencié; hyphes latérales (-10 µm), plus lâches vers l’hyménium; sous-hyménium peu épais (10-20 µm). Revêtement piléique à hyphes ± dressées, formant des chaînettes de 3-4 éléments allongés, arrondis aux extrémités, rarement ± vésiculeux, ± détersiles, 20-80 × 9-17 µm, les éléments vésiculeux de 20-45 µm de large; paroi légèrement épaissie; contenu carminé sur le frais. Revêtement du stipe à flocons formés par des éléments hyméniens: éléments stériles, hyalins, ± cystidiformes, de 20-60 × 8,5-15 µm, sétules carminées de 48-90 × 11-15 µm et rares basides; vers la base du stipe, la surface est formée d’hyphes cylindriques de 4-10 µm diam. dont des extrémités libres sont longuement claviformes (74 × 20 µm par ex.) à vésiculeuses (34 × 24 µm par ex.). Anses d’anastomose nulles.

Melzer: hyphes de la base du stipe très fortement amyloïdes; spores faiblement amyloïdes.

M.E.B. Spores bacillées à bâtonnets assez réguliers, de 0,1-0,4 × 0,05-0,1 µm, plus petits et plus denses au sommet et à la base (× 10000).

Distribution

Zaïre — Forestier central: Eala, isolés sur le sol de la forêt de Gilbertiodendron dewevrei, 11-1946, Goossens-Fontana 4014 et icon. (holotype de T. calocystis, BR); id., sol de la forêt sèche, 11-1929, Goossens-Fontana 913 et icon. (BR); id., 08-1934, Goossens-Fontana 982 et icon. (BR); Bokuma, s.d., Staner C609 (BR); Haut Katanga: Lubumbashi, 12-1931, de Loose 2 (BR); id., 01-1933, de Loose B41 et icon. (BR); Kisanga (Keyberg), arboretum, 12-1947, Soyer 198 (BR); Mt Mukuen (11 km SSO de Lubumbashi), alt. 1300-1400 m, forêt claire, 02-1959, Symoens 6417 (BR); Kipopo, alt. 1250 m, forêt claire, 12-1960 et 01-1961, Schmitz-Levecq 247, 276 (BR); id., sous des cyprès dans un jardin, 02-1971, Thoen 4498 (BR); id., Luiswishi, forêt claire à Marquesia macroura, 12-1971, Thoen 5111 (BR); Shilatembo, forêt claire, 03-1973, Thoen 5720 (BR); id., forêt dense, 03-1986, Schreurs 1355 (BR); Fungurume (10°37’S, 26°19’E), 1300 m, forêt claire, 02-1986, Schreurs 1201 (BR).

Burundi Mosso-Malagarasi: Mugara (04°02’S 29°31’S), 1000-1100 m, forêt à Brachystegia, 11-1978, Rammeloo 5817A (BR); id., Rammeloo 5846 (BR); id., Rammeloo 5920 (BR); id., 12-1978, Rammeloo 6007 (BR); id., Rammeloo 6079 (BR).

Kenya: Shimba hills (Coast prov.), Paramacrolobium forest, 350 m, 03-1963, Marogo & Glover 597 (K).

Tanzania: Ruaha Nat. Park (Iringa district), pentes nord des Mugangwe hills, forêt Miombo (avec Brachystegia spp., Julbernardia globiliflora, Isoberlinia angolensis, ...), 03-1973, Bjørnstad 2618 (O, K); 3 miles W de Geita Town (Lake prov.), savane boisée, 01-1974, Ebbels F 94 (K).

Zambie: Kitwe, 01-1975, Forest Pathology 338/11 (NDO).

Liberia: Nengbe, sur le sol, en forêt, 09-04-1939, Harley 59 (holotype FH).

Malawi: environs de Mzuzu, forêt à Brachystegia, 04-1973, Pawek in Williamson 640 (K); Naminkweya estate (Thyolo distr.), 03-1973, Ryvarden 11.167 (K).

Sénégal: Santiaba Mandjak, basse Casamance, forêt guinéenne, sous Uapaca guineensis, 07-1985, Thoen 7462 et 7467 (BR); Parc National de basse Casamance, forêt guinéenne, Thoen 7573 (BR), 7573bis (BR); id., 07-1987, Thoen 7714 (BR).

Observations

1. La description est basée sur l’holotype de T. calocystis, la description microscopique reposant plus précisément sur un seul carpophore adulte (étiquetté M).

2. Nous avons revu le type (Harley 59) et avons pu constater que les sétules sont effectivement brun rouge dans l’eau mais virent en brun dans l’ammoniaque. Notons aussi que la diagnose donne des pores relativement petits mais qu’elle est basée sur une récolte limitée.

3. T. brunneosetosa est peut être le bolet le plus répandu en Afrique centrale. La fig. 202 en donne la distribution d’après les récoltes que nous avons pu étudier.

4. Le grand nombre de récoltes nous permet d’en évaluer les variations quoique la plupart de récoltes soient dépourvues de notes descriptives suffisantes. Nous reprendrons ci-après quelques caractères.

5. La taille des carpophores ainsi que leur gracilité varient dans d’assez larges limites:

Diamètre du chapeau, D

3-9 cm

Longueur du stipe, St

5-8(12,5) cm

Diamètre du stipe, d

0,4-1,4(1,7) cm

Indice de gracilité, IG = St2/D.d

2,5-12,6(14,4)

6. Le chapeau est typiquement d’un rouge violacé ou rouge cerise mais on a noté un chapeau rouge orangé et, pour un carpophore âgé, un chapeau brun bronze avec des zones rougeâtres au niveau des crevasses.

7. Les pores ont été observés rouges ou jaunes, probablement d’après la densité des sétules qui se distancent avec l’âge (voir aussi obs. 9).

8. Nous avons vérifié l’amyloïdité des hyphes de la base du stipe sur la plupart des récoltes.

9. Les sétules sont colorées dans leur partie supérieure sur une étendue variable. La coloration est rouge dans l’eau et brune dans l’ammoniaque. Cependant, certaines récoltes, ou même certains carpophores d’une récolte, ont les sétules brunes dans l’eau. Il nous semble cependant qu’il serait hasardeux de créer un taxon sur ce caractère.

Les sétules sont très généralement simples mais on observe très rarement un petit appendice latéral.

Exceptionnellement, les sétules du stipe sont cristallifères dans le haut (Pawek in Williamson 640, cf fig. 198).

10. L’ornementation des spores, en M.E.B., varie de très nettement bacillée à presque verruqueuse. Nous ne sommes pas parvenus à mettre cette variation en corrélation avec d’autres caractères.

11. Pour deux récoltes (Thoen 7462 et 7467) du Sénégal, le collecteur a noté la formation d’ectomycorhizes avec Uapaca guineensis.

2b var. retipes Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 58: 266 (1988). — Fig. 200 et 201, planches LII/3 et LIV/6.

Chapeau 4,5 cm diam., rouge foncé (ca 11F7), plus pâle vers la marge qui est légèrement débordante. Stipe 5,5 × 1,7 cm, fortement atténué conique à la base; revêtement rouge, sensiblement concolore au chapeau mais plus clair (9B7), plus pâle dans la moitié inférieure, progressivement brun orange (6B4) et ocracé vers la base, présentant un réseau très saillant à larges mailles allongées; tomenteux à très fins flocons colorés sur fond plus clair; mycélium jaune soufre. Hyménophore ocracé, verdissant; pores concolores mais parfois rougeâtres. Chair jaunâtre, à bleuissement lent.

Spores 9,0-10,68-12,4(13,3) × (3,7)4,1-4,75-5,4(5,5) µm (L/l: (1,88)1,92-2,24-2,56(2,70); n = 50). Cystides 25-40 × 7-14 µm, à paroi légèrement épaissie sauf au sommet. Sétules 46-114 × 8-13,5 µm, simples, brunes ou rarement rouges au sommet (obs. 9, après la description de la var. brunneosetosa).

Melzer: hyphes de la base du stipe amyloïdes; spores faiblement amyloïdes.

Distribution

Zaïre Haut Katanga: Kipopo, 1250 m, forêt claire, 01-1961, Schmitz-Levecq 272 (BR); Ruashi, sol forestier humifère, 02-1949, Soyer 311(BR).

Burundi Mosso-Malagarasi: Mugara (04°02’S 29°31’E), 1000-1100 m, forêt à Brachystegia, 11-1978, Rammeloo 6078 (holotype BR).

Observations

1. La variété ne diffère de la var. brunneosetosa que par le réseau du stipe qui est très apparent même sur exsiccatums.

2. L’amyloïdité des hyphes de la base du stipe a été vérifiée sur les trois récoltes.

3. Tubosaeta heterosetosa Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 58: 266 (1988). Fig. 203, 204, 205 et 206, planches LII/4 et LIV/9 et 10.

Chapeau 1 cm diam., peu épais, pulviné; revêtement velouté, brun violet foncé (10F6), à marge gris jaunâtre clair (5A2-5B3), légèrement débordante. Stipe 1-1,5 × 0,2 cm, cylindrique, plein; revêtement finement furfuracé, un peu striolé, concolore au chapeau mais plus pâle (11D6-11C6), plus pâle, plus brun et tomenteux à la base. Hyménophore brun rosé clair (ca 8B3), courtement adné échancré: tubes assez courts (0,2 cm); pores arrondis, petits (<0,1 cm), un peu plus jaunâtres que les tubes, presque concolores à la marge piléique. Chair ferme, sensiblement concolore au chapeau (11E7-12E7) dans le chapeau et dans le stipe, immuable ou devenant un peu plus foncée à la coupe; odeur fongique. Sporée olivacé clair (2C4) devenant ocre rosé clair sur le sec (5A3-4A3). Exsiccatum: chapeau brun à marge ocre, stipe brun, hyménophore ocracé.

Spores (8,8)9,2-10,41-11,6 × (3,7)4,0-4,49-4,9(5,0) µm (L/l: 2,05-2,33-2,63(2,82); n = 65), jaunâtres, fusiformes-ellipsoïdes, à dépression supraapiculaire généralement nette; paroi légèrement épaissie, lisse. Basides 4-sporiques, claviformes. Cheilocystides 49-60 × 11-15 µm, lancéolées-fusiformes à claviformes, abondantes (rendant l’arête stérile), hyalines; paroi mince ou très légèrement épaissie. Pleurocystides rares, semblables aux cheilocystides. Sétules abondantes dans les tubes et sur les pores, simples, bifides ou rarement trifides, aiguës, 62-74 × 10-14 µm, pour les simples, à bras souvent inégaux, de 10-28 µm de long, fortement divariqués pour les bi-trifides; paroi hyaline, sauf dans la partie supérieure (1/2-1/3) où elle est brun clair dans l’eau, pâlissant dans l’ammoniaque, peu épaisse (0,5-2 µm), plus épaisse vers le sommet qui est plein sur 4-11(18) µm. Revêtement piléique à éléments terminaux ± dressés, claviformes, parfois élargis-échancrés au sommet, 15-34 × 8-13 µm. Revêtement du stipe ± continu ou rompu en flocons, à éléments claviformes à lancéoles-fusiformes, de 20-55 × 5-13 µm, à sétules simples très dispersées; basides non observées. Anses d’anastomose nulles.

Melzer. — Hyphes de la base du stipe très fortement amyloïdes; spores faiblement amyloïdes.

M.E.B. Spores sublisses (× 20000).

Distribution

Burundi Mosso-Malagarasi: Mugara (04°02’S, 29°31’E), 1000-1050 m, forêt claire à Brachystegia, talus dans la mousse, 21-11-1978, Rammeloo 5849 et icon. phot. (holotype BR); id., 24-11-1978, Rammeloo 5899 et icon. phot. (BR); id., 29-11-1978, Rammeloo 5921 (BR); id., 02-1978, Rammeloo 6012 (BR); Rubindi (entre Kigwena et Nyanza Lac), 900 m, forêt claire savanisée à Brachystegia, sur versant raide, sur la terre, 16-4-1978, Lambinon 78/174 (LG).

Nigeria: Prov. Banchi: Panshanu Forest Reserve, dans la litière, à la base d’un talus boisé, 950 m, 16-08-1962, Drew M 109 (K ex IMI 99359).

Observations

1. La description est basée sur l’holotype qui est accompagné d’une description prise sur le frais.

2. Les différentes récoltes donnent une idée des variations, notamment pour la taille et la gracilité des carpophores:

D

0,8-1,7 cm

St

1,2-2,5 cm

d

(0,l)-0,2 cm

IG

11,2-17,4(28)

3. Le Lambinon 78/174 présente des carpophores plus grands (D: 2,7 cm, St: 3,2 cm, d: 0,4 cm), à sétules le plus souvent simples, rarement bifides.

4. Les sétules hyméniales sont exceptionnellement cristallifères au sommet (Drew M 109, cf fig. 204).

5. Nous avons vérifié l’amyloïdité des hyphes de la base du stipe sur toutes les récoltes. 

4. Tubosaeta alveolata Heinem. & Rammeloo, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 58: 265 (1988). Fig. 207, 208 et 209, planches LII/11 et 12.

Chapeau 2 cm diam., assez épais (0,2 cm à mi-rayon), convexe, à marge un peu onduleuse; revêtement rouge brunâtre (9B6-9D6), mat, feutré, continu puіs rompu floconneux sur fond à peine jaunâtre. Stipe 4 × 0,3 cm, atténué graduellement vers la base qui mesure 0,2 cm diam., ferme, plein; revêtement concolore au chapeau, jaunâtre au sommet, strié longitudinalement, furfuracé; mycélium apparent à la base. Hyménophore ocre (4A6), verdissant un peu à la pression, adné, décurrent par une dent, formé de lamelles assez espacées, larges (0,45 cm), interconnectées, plus fortement vers la marge où elles forment des alvéoles; arête concolore; sétules visibles à la loupe. Chair assez ferme, jaune pâle (2A3), immuable; odeur faible; saveur fongique. Sporée ocracée (5C4-5, en 1988). Exsiccatum: chapeau à flocons bruns sur fond crème, stipe brun à mycélium jaunâtre; hyménophore brun.

Ammoniaque: sur le revêtement piléique, fait disparaître immédiatement la coloration rouge.

Spores (9,6)9,8-11,32-12,7(13,7) × 3,9-4,60-5,3(5,4) µm (L/l: (2,02)2,11-2,46-2,87(2,96); n=118), jaunâtres, longuement ellipsoïdes-subfusiformes, présentant en profil une dépression supraapiculaire; paroi légèrement épaissie. Basides 4-sporiques. Cystides 42-96,5 × 10-16,5 µm, fusiformes à claviformes, hyalines à paroi généralement légèrement épaissie sur toute sa longueur. Sétules 67-134 × 10,5-14,7 µm, longuement lancéolées aiguës, à base cylindracée ± étroite (3,5-5,9 µm), à paroi fortement épaissie (2,4-3 µm), très réfringente, colorées de carmin ou de brunâtre sur une étendue variable à partir du sommet, à coloration disparaissant dans l’ammoniaque. Revêtement piléique à hyphes ± dressées, formant des chaînettes de 3-4 éléments allongés, arrondis aux extrémités, assez souvent vésiculeux, détersiles, 43-88 × 14-35 µm, les vésiculeux de 38-54 × 36 µm. Revêtement du stipe à hyphes cylindracées, de 4-7 µm diam. portant des touffes dispersées d’éléments claviformes, piriformes ou parfois lancéolés, de 29-79 × 7-15 µm, à paroi mince ou légèrement épaissie; les hyphes cylindracées présentant des anastomoses et des diverticules simulant ± des anses d’anastomose; sétules très rares; basides non observées. Anses d’anastomose nulles.

Melzer. — Hyphes de la base du stipe amyloïdes; spores faiblement amyloïdes.

M.E.B. Spores bacillées, à bâtonnets assez réguliers, de 0,1-0,4 × 0,05-0,1 µm, plus petits et plus denses au sommet et à la base.

Distribution

Zaïre Forestier central: Irangi (01°53’S, 28°27’E), forêt primaire ombrophile, dans un endroit humide près de la riv. Luhoho, 04-1972, Rammeloo Z261 (holotype BR, isotype GENT).

Observations

1. Cette espèce a tous les caractères d’un Phylloporus sauf qu’elle possède les sétules caractérisant le genre Tubosaeta. Actuellement, nous ne croyons pas utile de la séparer génériquement de ce dernier.

 

Summary

Synopsis of the species of the genus Tubosaeta (p. 321)

1. Hymenophore tubulate:

2. Spores 12.2-17.9 × 4.7-6.0 µm, ornamented with rod-like elements when seen with the scanning electron microscope (S.E.M.); carpophore slender, red brown; setules simple, red at their top, 44-108 × 8-14.4 µm ........ 1. T. goossensii (p. 322)

2. Spores 9-13 × 4-5.5 µm, on average:

3. Carpophores medium-sized, pileus and stipe red, hymenophore yellow, context yellowish, blueing when cut; setules quite all simple, red at their top; spores with rod-like elements (S.E.M.); stipe sometimes with a large-meshed reticulum (var. retipes p. 327) ............................. 2. T. brunneosetosa (p. 322)

3. Carpophores small, pileus dark violaceous brown with ochraceous margin; hymenophore pale rosy brown; context concolorous with the pellis, no blueing reaction observed; setules often bi- or trifid, hyaline, with a brownish coloured top; spores smooth (S.E.M.)............................ 3. T. heterosetosa (p. 329)

1. Hymenophore with interconnected lamellae (phylloporoid); spores 9.8-12.7 × 3.9-5.3 µm, with a rod-like ornamentation (S.E.M.) ....................................................... 4. T. alveolata (p. 332)

BIBLIOGRAPHIE

Corner, E.J.H. (1972). Boletus in Malaysia: 263 p., 23 pl. Singapore, Government Printing Office.

Heinemann, P. (1951). Champignons récoltés au Congo Belge par Madame Goossens-Fontana. I. Boletineae. Bull. Jard. Bot. Etat Brux. 21: 223-346.

Heinemanm, P. & Rammeloo, J. (1982). Les Bolets à sétules. Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 52: 477-482.

Smith, A.H. & Thiers, H.D. (1971). The Boletes of Michigan, Ann. Arbor., The University of Michigan Press: 41 p., 133 fig., 157 pl. en noir.