Flore illustrée des Champignons d’Afrique Centrale

Fascicule 3

 

Bolbitiaceae

par R. Watling (juin 1974) : 55-71, pl. 10-12

 

Traduction française par P. Heinemann


Planches


 

BOLBITIACEAE

par R. Watling

Les Bolbitiaceae comprennent essentiellement les Agaricales ochro- et phaeosporées, à revêtement piléique hyméniforme et spores munies d’un pore germinatif. Nos vues sur leur classification ont été exposées, in extenso, dans un travail précédent (1965) auquel nous renvoyons le lecteur.

Contrairement à d’autres familles d’Agaricales, les Bolbitiaceae sont encore mal connues, même dans les régions tempérées. L’étude des représentants tropicaux s’en trouve compliquée car elle ne peut s’appuyer que sur la base insuffisante de nos connaissances des espèces européennes et nord-américaines. Particulièrement pour les Conocybe, presque rien n’était connu pour les régions tropicales. Aussi avons-nous été très heureux de pouvoir étudier le matériel conservé au Jardin Botanique de Belgique et composé essentiellement des récoltes, souvent accompagnées d’aquarelles et de notes prises sur le frais, faites par Mme Goossens dans l’ex Congo Belge. Ces récoltes présentent un intérêt considérable; elles ont permis des progrès très substantiels de nos connaissances en la matière. Désormais, on peut être assuré de l’existence, dans les régions tropicales, d’un beaucoup plus grand nombre d’espèces. On peut espérer que le présent travail y suscitera de nouvelles recherches. La récente contribution de R. Singer (1969) à la connaissance de la mycoflore d’Amérique du Sud permet des rapprochements intéressants avec nos données actuelles sur les espèces d’Afrique centrale.

Si on excepte les espèces charnues, les Bolbitiaceae se conservent très mal. Les carpophores secs sont souvent fortement ratatinés mais, heureusement, ils se regonflent facilement pour l’examen microscopique. D’autre part, si les exsiccatums de certaines espèces d’agarics rappellent la forme et la couleur des spécimens frais, les subtilités de nuances de brun, importantes dans la distinction des espèces de Bolbitiaceae, sont ici presque complètement perdues. Alors que dans le cas de carpophores de grande taille attaqués par des moisissures, il est généralement possible de découvrir l’une ou l’autre zone saine, il n’en est pas de même avec les exsiccatums de Bolbitius et de Conocybe, qui sont généralement complètement envahis. De plus, les exsiccatums de ces espèces minces et fragiles sont très sensibles aux changements d’humidité en herbier. Déjà sur le terrain, ils sont souvent colonisés par des moisissures. Il n’est donc pas étonnant qu’une partie importante du matériel africain dont nous avons disposé soit fortement attaqué.

Les examens microscopiques ont été effectués dans l’ammoniaque à 10 %; l’hydrate de chloral et le lactophénol ont été utilisés comme agents éclaircissants tandis que le réactif de Melzer a permis la détection d’éléments amyloïdes ou dextrinoïdes.

Les couleurs indiquées dans les descriptions macroscopiques ont été évaluées sur les aquarelles de Mme Goossens, souvent par comparaison, à la lumière du jour, avec le code de Ridgway (1912); dans ce cas, les termes de couleur sont placés entre guillemets et entre parenthèses.

Les mesures microscopiques ont été faites sur exsiccatum. Chaque fois que certaines structures n’ont pu être retrouvées, les dessins de Mme Goossens ont été utilisés et incorporés dans l’illustration des caractères microscopiques.

La réaction à l’ammoniaque, découverte par Kühner (1935), est la formation de longs cristaux, en forme d’aiguilles, d’un oligosaccharide non encore identifié, dans les préparations montées dans l’ammoniaque à 10 %.

Peu d’espèces sont consommées. Parmi celles-ci, une espèce lignicole, Agrocybe cylindracea (DC per Fr.) Maire, fait l’objet d’une culture artisanale, principalement dans le midi de l’Europe : des rondelles de 4-5 cm d’épaisseur, découpées dans un tronc de peuplier ou de saule, sont ensemencées directement avec des lamelles mûres du champignon puis recouvertes de terreau et arrosées.

En Amérique centrale, des espèces du genre Conocybe sont utilisées, conjointement aux Psilocybe, comme hallucinogènes.

En Afrique centrale, quelques espèces sont consommées mais jouent probablement un rôle peu important dans l’alimentation.

Bolbitiaceae Sing.

Pap. Mich. Acad. Sci., Arts and Lett. 32 : 147 (« 1946 », 1948)

Basides généralement courtes et larges, 2- ou, plus souvent, 4-sporiques. Hyménophore lamellé et typiquement exposé à l’air libre à maturité, rarement inclus dans le carpophore chez quelques formes gastéroïdes. Sporée rouille intense, fauve ferrugineux ou noisette, ± teintée de brun terne, ne présentant jamais de teinte pourpre, jamais noire, rose, verte ou blanche, très rarement ocracée ou seulement ocracée en dépôt mince. Spores jaune miel terne, dorées ou rouille sous le microscope, lisses ou rarement ponctuées, verruqueuses ou noduleuses, fonçant (toujours ?) dans les bases fortes; présentant généralement un pore germinatif large et bien distinct. Revêtement piléique constitué par un hyméniderme se différenciant parfois tardivement, parfois aussi se détériorant facilement. Piléocystides rarement présentes. Caulocystides répandues; poils fréquents, notamment sur le chapeau. Cheilocystides constantes, à paroi mince chez toutes les espèces et souvent de forme spéciale. Pleurocystides nulles ou rares; brachycystides peu fréquentes. Stipe charnu à fragile, central, rarement allongé en pseudorrhize ou muni d’un sclérote. Chapeau souvent petit, mince et fragile (mycénoïde), plus rarement grand et pulviné et alors charnu (collybioïde ou tricholomoïde), hygrophane ou non, pâlissant ou non, sec à humide, rarement visqueux. Saprophyte sur terre, sciure de bois, charbon de bois, vieux fumier, débris végétaux, typiquement sur sol riche; forêts, pâtures, dunes, jardins et serres. Développement apparemment paravélangiocarpe ou plus rarement gymnangiocarpe. Genre type : Bolbitius Fr.

Notons qu’il n’a pas encore été signalé de formes gastéroïdes du Zaïre et que toutes les espèces y ont les spores lisses.

Synopsis des genres

1. Lamelles distantes, libres ou adnées et devenant libres; chapeau visqueux, mince, très éphémère et paraissant déliquescent; carpophore souvent vivement coloré : rouge, purpuracé, orange ou jaune de chrome ..... Bolbitius (p. 56)

1. Lamelles rarement libres et dans ce cas chapeau jamais visqueux, mince et « déliquescent »; carpophore rarement de coloration vive :

2. Sporée rouille ou rouille ocracé; carpophore moyen ou petit à stipe long et grêle et chapeau dépassant rarement 25 mm de diamètre ....... Conocybe (p. 57)

2. Sporée argillacée, chamois, noisette ou brun tabac; carpophore moyen ou grand, rarement petit ....... Agrocybe (p. 64)

Bolbitius Fr.

Epicrisis syst. myc. : 253 (1838)

Carpophore coprinoïde ou plutéoïde. Chapeau visqueux, plissé sillonné, au moins à la marge; piléocystides nulles ou peu développées, parfois des hyphes épicuticulaires. Stipe central, ponctué ou strié floconneux; caulocystides présentes. Lamelles d’abord ascendantes puis obliques, se développant rapidement, se décomposant tôt et très rapidement après la dispersion des spores, minces, d’un rouille intense ou rarement nuancées d’ombre; cheilocystides présentes; pleurocystides assez fréquentes; brachycystides présentes. Trame régulière, devenant souvent alvéolée. Pigments souvent cystochroïques; carpophore de coloration souvent vive. Sporée rouille vif, rarement légèrement teintée d’ombre. Spores lisses, fonçant dans les bases, à pore germinatif évident. Développement paraissant paravélangiocarpe, peut-être gymnangiocarpe. Anses d’anastomose présentes ou nulles; sexualité inconnue, probablement homothallique. Habitat comme pour la famille, souvent nettement lignicole ou en relations avec des débris végétaux. Espèce type (choisie) : Bolbitius vitellinus (Pers. per Fr.) Fr.

Synopsis des sous-genres

1. Croissant typiquement sur fumier, débris herbacés, sciure de bois, etc, moins souvent sur le sol nu ou directement sur du bois; revêtement piléique généralement dépourvu de poils épicuticulaires; lamelles ± libres, se décomposant rapidement ................... Bolbitius

1. Croissant typiquement sur du bois, moins souvent sur le sol nu ou des débris végétaux; revêtement piléique muni de poils épicuticulaires entre les cellules qui le composent; lamelles distantes ou libres, vite fanées ....... Pluteolus

Le sous-genre Pluteolus (Fr.) Watling n’est pas représenté au Zaïre.

Synopsis des espèces du Zaïre

1. Chapeau grisâtre ou violacé pâle, pâlissant, nettement acuminé; sporée chamois clair ............. « Pluteolus » acuminatus (p. 70)

1. Chapeau ocracé et non nettement acuminé; sporée brune :

2. Chapeau rugueux, ocracé teinté de brun de Sienne terne; spores 11-13 × 7,5-8,5 × 6-6,5 μm ...... 1. B. acer

2. Chapeau apparemment lisse, jaune ocracé puis presque brun tabac; spores 13-16,5 × 9,5-11,5 × 8,5-9,5 μm ........ 2. B. sp.

1. Bolbitius acer Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg., 43 : 187 (1973). Planche X/1.

Chapeau campanulé, de 17-45 mm diam. et 16-30 mm de haut, charnu au centre, mince, ruguleux et strié à la marge qui est légèrement retournée; revêtement ocracé, teinté de brun de Sienne terne ou d’abord fauve au centre puis devenant isabelle isabella ») et teinté ailleurs de grisâtre drab-colour »). Stipe 48-107 × 5-6 mm, clavé à la base qui mesure 10-14 mm diam., fibreux, lisse, plein, pâle, teinté de jaunâtre olive-citrine » ou « olive ») particulièrement avec l’âge. Lamelles libres ou presque, finement denticulées, blanchâtres puis ocracées cinnamon-buff » teinté de « cinnamon »); lamellules nombreuses, régulièrement inégales. Chair ferme, blanche; saveur très âcre; odeur non notée. Sporée ocracé brunâtre.

Basides 4-sporiques, 22-25 × 7,5-9 μm, devenant jaunâtres, dans l’eau, avec l’âge, particulièrement à la base. Spores 11-13 × 7,5-8,5 × 6-6,5 μm, brun jaunâtre dans l’eau, brun miel dans l’ammoniaque, lisses, à paroi assez épaisse, ellipsoïdes à légèrement anguleuses de face, légèrement comprimées de profil, à peine atténuées au sommet, à pore germinatif évident. Cheilocystides fusiformes à lagéniformes, mesurant jusque 25 μm de long, à tête de 4-5 μm de large, se regonflant mal. Pleurocystides non vues. Revêtement piléique hyméniforme à cellules allongées, ellipsoïdes, de 7-11 μm de large. Hyphes végétatives hyalines à jaune clair dans le Melzer, légèrement enflées. Anses d’anastomose non vues. Revêtement du stipe à hyphes cylindriques de 4,5-9 μm de large quelques extrémités libres formant des cystides simples, de 5,5 μm de large à sommet de 3-3,5 μm de large.

Phénol, α-naphtol, teinture de gaïac et sulfate ferreux : réactions nulles.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, épars sur le sol de la forêt sèche, avril 1936, Goossens-Fontana 1042 et icon.

Observations

1. Par sa coloration générale et son habitus, cette espèce se rapproche très fort de B. variecolor Atk. mais en diffère par sa saveur âcre et divers détails anatomiques.

2. Les indications d’âcreté dans les notes de Mme Goossens semblent souvent exagérées (note du traducteur).

3. L’épaisseur du chapeau sur l’aquarelle de Mme Goossens est certainement trop grande.

2. Bolbitius sp. Planche X/2.

Chapeau adulte de 41 mm de diam. et 36 mm de haut, mince, fragile, campanulé ne s’étalant pas, ocre jaune ochraceous orange »), pâle puis plus foncé, presque cannelle cinnamon-brown »), avec l’âge brun (« Verona brown ») au sommet, fauve tawny ») vers la marge. Stipe adulte de 102 × 4 mm, séparable du chapeau, blanc soyeux puis jaunâtre (« warm buff »), fibrilleux, creux, légèrement épaissi à la base qui mesure 10 mm de diam. Lamelles libres, aiguës vers la marge, peu serrées, blanches puis ocracées (« warm buff ») et fonçant à la longue, d’aspect déliquescent. Chair mince, fauve ocracé pâle à blanc sale, faiblement colorée dans le chapeau; saveur âcre; odeur non notée. Sporée ocracé cannelle.

Basides 4-sporiques, ca 8-8,5 μm de large, hyalines ou faiblement jaunâtres dans l’ammoniaque et le Melzer. Spores 13-16,5 × 9,5-11,5 × 8,5-9,5 μm, lenticulaires, légèrement ovoïdes, parfois légèrement anguleuses, atténuées au sommet, à grand pore germinatif bien distinct, à paroi épaisse, brun orange vif dans l’ammoniaque, ne virant guère dans le Melzer, à apicule bien visible. Cheilocystides probablement vésiculeuses, affaissées; pleurocystides non vues. Revêtement piléique hyméniforme à cellules ellipsoïdes de 10-18(-30) μm de large, légèrement colorées dans l’ammoniaque; pas de piléocystides. Revêtement du stipe à hyphes cylindriques, fortement cohérentes, hyalines ou à peine colorées; caulocystides allongées, ca 45 × 17-20 μm, à sommet mesurant jusque 2 μm de large. Anses d’anastomose non vues.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, épars ou en groupes de 2 ou plus, compost formé de rafles de palmier élaéis, juil. 1943, Goossens-Fontana 3033 et icon.

Observations

1. Par sa saveur, ce champignon ressemble à B. acer. Une saveur âcre est inusitée chez les Bolbitiaceae (voir l’observation 2 à l’espèce précédente).

2. L’aspect déliquescent des lamelles de cette espèce est probablement due à la décomposition naturelle rapide des lamelles chez les Bolbitius et les Conocybe du groupe Lactea. Il ne faut pas confondre ce phénomène avec l’auto-digestion observée chez les espèces du genre Coprinus.

3. L’exsiccatum se compose de six stipes et de cinq chapeaux dont l’état de conservation est si mauvais qu’il n’est pas possible de définir formellement cette espèce ni de la placer dans aucune classification. Nous espérons que la publication de la planche en couleur permettra à des mycologues de la retrouver et d’en fournir une étude suffisante. Notons de plus qu’il n’est pas rigoureusement certain que la planche et l’exsiccatum appartiennent à une même espèce.

Conocybe fayod

Ann. sc. Nat., sér. 7, 9 : 357 (1889)

Carpophore mycénoïde, rarement plus grand. Chapeau hygrophane ou pâlissant, d’aspect gras ou humide, moins souvent visqueux, souvent micacé à l’état sec et devenant ridé, généralement strié, parfois légèrement sillonné, plus rarement plissé-strié; piléocystides et poils fréquents. Stipe généralement strié ou soyeux fibrilleux, souvent fragile, presque toujours droit et central, villeux, pubescent ou pruineux, blanc ou coloré, ou d’abord pâle et fonçant avec l’âge; caulocystides souvent différenciées, n’existant qu’au-dessus de l’anneau quand celui-ci est bien développé. Lamelles adnées, plus rarement libres ou munies d’une dent, d’abord généralement fortement ascendantes, linéaires lancéolées; cheilocystides toujours présentes, souvent lécythiformes; pleurocystides nulles; brachycystides rares. Trame régulière, ou réduite à un médiostrate très étroit accompagné d’un développement considérable de l’hyménopode, ou médiostrate bien distinct quoique étroit. Pigments généralement mésochroïques. Sporée brun rouille. Spores munies ou non d’un pore germinatif, lisses, rarement ponctuées, verruqueuses ou noduleuses, fonçant dans les bases. Développement paraissant paravélangiocarpe ou gymnangiocarpe. Anses d’anastomose présentes ou absentes. Sexualité paraissant, soit bipolaire et hétérothallique, soit d’un type secondairement homothallique. Habitat comme pour la famille. Espèce type, fixée par conservation : Conocybe tenera (Schaeff. per Fr.) Fayod [Galera tenera (Schaeff. per Fr.) Kummer].

Synopsis des sections représentées au Zaïre

1. Cheilocystides fusiformes à lagéniformes, non lécythiformes; caulocystides globuleuses, ellipsoïdes ou vésiculeuses, jamais lécythiformes, présentes seulement au sommet du stipe; ailleurs à hyphes cylindriques apprimées .... subgen. Piliferae Kühner

1. Cheilocystides lécythiformes ..... subgen. Conocybe :

2. Stipe blanc et le restant, rarement se colorant très légèrement à maturité; chapeau généralement dans des tons jaunes et non bruns; stipe couvert de poils courts et de caulocystides capitées ou non ...... sect. Candidae Kühner ex Sing.

2. Stipe coloré ou rarement blanc mais fonçant toujours avec l’âge, généralement à partir de la base; chapeau généralement très coloré dans des tons bruns; caulocystides lécythiformes ou non, poils ± abondants :

3. Stipe couvert sur toute sa longueur de caulocystides lécythiformes, plus facilement observables au sommet et/ou à la base ....... sect. Conocybe

3. Stipe à caulocystides globuleuses, ellipsoïdes ou vésiculeuses, peu différenciées au sommet, jamais ou exceptionnellement lécythiformes ......... sect. Pilosellae Kühner ex Sing. emend Watling

Devant la difficulté d’introduire les espèces actuellement connues au Zaïre dans un système cohérent, beaucoup d’espèces étant insuffisamment connues, nous nous sommes résolus à donner deux synopsis empiriques plutôt qu’un seul suivant la classification indiquée ci-dessus.

Synopsis des espèces les mieux connues, basé en premier lieu sur les caractères macroscopiques

1. Stipe blanc et le restant :

2. Caulocystides lagéniformes ou vésiculeuses, jamais lécythiformes;

3. Chapeau brun ferrugineux; spores non comprimées, 10-12 × 5-5,5(-7) μm; caulocystides lagéniformes .... 1. C. ealaensis

3. Chapeau jaune ocracé; spores lenticulaires, 9-10 × 7-8 × 5-5,5 μm; caulocystides vésiculeuses .... 3. C. ochraceodiscus

2. Caulocystides lécythiformes :

4. Chapeau fragile, fauve ocracé; spores ellipsoïdes, 10,5-12,5 × 7-8 μm .......... 2. C. bicolor

4. Chapeau brun ocracé à brun rouge; spores lenticulaires, 11-12 × 6,5-7 × 6-6,5 μm....... 10. C. raphanaceus

1. Stipe coloré ou seulement pâle tout en haut au début :

5. Chapeau brun Van Dyck à brun d’ombre; spores un peu amygdaliformes, 8,5-9,5 × 5-5,5 μm.... 9. C. obscurus

5. Chapeau plus pâle, brun rougeâtre, fauve ± orangé, etc :

6. Stipe très foncé, tenace; spores 11-12,5(-13) × 6,5-8 μm ............... 7. C. cartilaginipes

6. Stipe plus clair et plus fragile; spores 8,5-10 × 5,5-6 × 5-5,5 μm.............4. C. mixtus

Synopsis de toutes les espèces, même insuffisamment connues, basé sur les caractères microscopiques

1. Spores 10 μm :

2. Spores un peu amygdaliformes de profil, 8,5-9,5 × 5-5,5 μm; chapeau brun d’ombre ou brun Van Dyck ..... 9. C. obscurus

2. Spores lenticulaires ou légèrement anguleuses; chapeau brun rouge ou ocracé :

3. Cheilocystides à tête de 3,5-5(-6) μm diam. :

4. Spores 8,5-10 × 5,5-6 × 5-5,5 μm, ellipsoïdes, un peu hexagonales de face ...... 4. C. mixtus

4. Spores 9-10 × 7-8 × 5-5,5 μm, lenticulaires ...... 3. C. ochraceodiscus

3. Cheilocystides à tête de 2,5-3,5 μm diam.; spores 8-9 × 5-5,5 μm, ellipsoïdes, très légèrement anguleuses de face .............. 8. C. diobensis

1. Spores 10 μm :

5. Spores 12,5 μm :

6. Basides constamment 2-sporiques; spores 14,5-15,5 × 8,5-9 × 7,5-8 μm ..... 12. Conocybe sp. 4

6. Basides 4-sporiques, rarement quelques basides 2-sporiques, alors spores un peu amygdaliformes :

7. Spores 13-15,5(-16,5) × 7,5-9(-11) μm, ellipsoïdes et presque amygdaliformes de profil ...... 6. Conocybe sp. 2

7. Spores 12-13,5 × 7,5-8,5(-9) μm, ellipsoïdes aplaties d’un côté en profil .............. 5. Conocybe sp. 1

(spores 13-16,5 × 9,5-11,5 × 8,5-9,5 μm : voir Bolbitius sp. 57).

5 Spores 12,5 μm :

8. Spores 7 μm de large :

9. Spores 10,5-12,5 × 7-8 μm .............. 2. C. bicolor

9. Spores 11-12,5(-13) × (6,5-)7-8 μ....... 7. C. cartilaginipes

8. Spores 7 μm de large :

10. Spores légèrement hexagonales de face, lenticulaires, 11-12 × 6,5-7 × 6-6,5 μm ....... 10. C. raphanaceus

10. Spores ellipsoïdes, non lenticulaires :

11. Cheilocystides lagéniformes; spores 10-12 × 5-5,5(-7) μm ....... 1. C. ealaensis

11. Cheilocystides lécythiformes :

12. Spores 11-12,5 × 6-7 μm, ellipsoïdes; pore germinatif légèrement excentrique ....... 13. Conocybe sp. 5

12. Spores 11-12(-12,5) × 5,5-6(-6,5) pm, ellipsoïdes; pore germinatif central ...... 11. Conocybe sp. 3

1. Conocybe ealaensis (Beeli) Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 189 (1973). Planche X/3.

Galera ealaensis Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 61 : 89 (1928).

Chapeau de 15 mm de diam. et 13 mm de haut, campanulé, hémisphérique-obtus, lisse, brun ferrugineux, mince et légèrement strié à la marge qui présente des traces d’un voile fugace. Stipe 50-60 × 2-3 mm, cylindrique, creux, blanc. Lamelles adnées, de 3 mm de large, brun ocracé. Chair blanche, mince.

Basides 4-sporiques, 20-22 × 10-11,5 μm, larges. Spores 10-12 × 5-5,5(-7) μm, lisses, ellipsoïdes, jaune d’or dans l’eau, brun ferrugineux vif dans l’ammoniaque, à pore germinatif central et apicule distincts. Cheilocystides 20-40 × 10 μm, 4,5-5,5 μm à l’apex, lagéniformes. Trame régulière; réaction à l’ammoniaque négative. Revêtement piléique à cellules pédicellées de 10-20 μm de diam., teintées ou non de brun jaune vers la base; piléocystides légèrement colorées dans l’ammoniaque, à tête allongée de 15 μm de long, 3-4 μm de large au sommet. Revêtement du stipe à hyphes de 2,5-4,5 μm de large; caulocystides lagéniformes. Anses d’anastomose non vues.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Eala, sur le sol sableux d’un chemin du jardin botanique, nov. 1924, Goossens-Fontana 362 et icon.

Observations

Cette espèce appartient au sous-genre Piliferae; elle nous semble voisine de C. coprophila (Kühner) Kühner, propre aux régions tempérées de l’hémisphère nord.

2. Conocybe bicolor Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 188 (1973). Fig. 25, planche XI/1.

Chapeau de 26-38 mm de diam. et 15-27 mm de haut, jaune ocre vif (« ochraceous orange » à « zinc orange ») au sommet, jaune ocracé (« yellow ochre ») ou teinté de jaune plus vif (« antimony yellow »), à stries brunes (« buckthorn brown ») à la marge, fragile, très finement tomenteux au centre, à mamelon pointu très proéminent. Stipe 54-94 mm × 3 mm, 6-7 mm à la base, séparable du chapeau, creux, blanc, légèrement épaissi ou même bulbeux à la base, fibreux, très fragile. Lamelles orange ocracé pâle ochraceous orange » pâle) à fauve ocracé ochraceous buff »), puis orange ocracé ochraceous orange »), paraissant déliquescentes, libres, assez finement denticulées sur l’arête, fourchues, très fragiles. Chair blanche au centre du chapeau, très mince vers la marge; saveur très douce; odeur non observée. Mycélium blanchâtre à la base du stipe.

 

Teinture de gaïac, ammoniaque et sulfate ferreux : réactions nulles. Phénol : pourpre. Gaïacol : pourpre.

Basides 2 ou 4-sporiques, hyalines, claviformes, 33-34 × 18-19 μm; brachycystides hyalines, de (10-)12,5-27,5 μm de large. Spores 10,5-12,5 × 7-8 μm, ocracées dans l’eau et dans l’ammoniaque, brunâtres dans le Melzer, un peu ovoïdes et légèrement tronquées de face, légèrement aplaties d’un côté en profil, à paroi épaisse, lisses, à pore germinatif central bien distinct et apicule très petit. Trame régulière, à hyphes parallèles, septées, à paroi mince, de 6-9 μm de large; réaction nulle à l’ammoniaque. Revêtement piléique hyméniforme à cellules arrondies, pédicellées de 38,5-50 × 17,5-32,5 μm, à paroi jaunâtre, épaissie et réfringente à la base. Chair piléique formée d’hyphes cylindriques, septées, jaunes et réfringentes, de 6-7,5 μm de large. Cheilocystides lécythiformes, à vacuole réfringente, 30-32 × 12-13 μm, à tête de 5-6 μm de large. Revêtement du stipe à hyphes parallèles, septées, pâles et à paroi mince; caulocystides 18,5-20,5 × 8,0-17,5 μm, hyalines, de forme variable; chair du stipe formée d’hyphes parallèles, hyalines, septées, à paroi mince, de 7,5-12,5 μm de large. Mycélium formé d’hyphes hyalines, étroites, s’anastomosant, de 7,5-12,5 μm de large. Anses d’anastomose présentes.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, alt. 1650 m, sur le sol dans une plantation de grévilléas, févr. 1948, Goossens-Fontana 5030 et icon.

Observation

Cette espèce très fragile a sa place dans la section Candidae du sous-genre Conocybe.

3. Conocybe ochraceodiscus Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 190 (1973). Fig. 26, planche X/5.

Chapeau de 35 mm de diam. et de 16 mm de haut, orangé ochraceous orange ») ou ocracé (« yellow ochre ») au centre, fauve (« warm buff ») ou ocracé (« yellow ochre » pâle) ou teinté de jaune (« antimony yellow ») vers la marge, à stries plus ternes honey-yellow » ou « tawny-olive ») à la marge, fragile, légèrement omboné, à pellicule transparente fine, séparable sauf au centre, finement villeux sous la loupe. Stipe 83 × 4 mm, 6 mm à la base, séparable du chapeau, fragile, blanc à fauve clair puis légèrement jaunâtre, cylindrique, bulbeux à la base, à bulbe muni de petites fibrilles, creux vers la base, très velu sous la loupe. Lamelles ocracé vif ochraceous orange »), libres, assez finement denticulées sur l’arête; lamellules nombreuses. Chair presque nulle sauf au disque, blanche; saveur nulle puis très légèrement âcre. Sporée cannelle.

 

Teinture de gaïac, Melzer : réactions nulles. Phénol : vineux pâle. Gaïacol : pourpre pâle, lent.

Basides 2 ou 4-sporiques, 31-36 × 13,5-15 μm, hyalines dans l’ammoniaque, à stérigmates courts et gros; brachycystides non observées. Spores 9-10 × 7-8 × 5-5,5 μm, lisses, lenticulaires, un peu ovoïdes de face, à partie la plus large située au-dessus du milieu, aplaties d’un côté en profil, jaunâtres dans l’eau et l’ammoniaque, brunâtres dans le Melzer, tronquées au sommet, à pore germinatif central bien net et apicule très petit. Trame régulière, à hyphes parallèles, septées, à paroi mince, de 6,5-7 μm de large; réaction négative à l’ammoniaque. Cheilocystides lécythiformes, hyalines, de 23-25 × 10-14 μm, à tête de 4-5(-6) μm de large; pleurocystides non observées. Revêtement piléique hyméniforme, à cellules piriformes, de 32,5-50 × 21-27,5 μm, à paroi épaisse et réfringente, fortement colorées en orange à la base. Chair piléique à hyphes cylindriques, septées, ocracé pâle, de 6-7,5 μm de large, présentant quelques granulations en surface. Revêtement du stipe à hyphes cylindriques, parallèles, septées, de 7,5-12,5 μm de large, à contenu granuleux et cloisons transversales réfringentes de 0,75-1,5 μm d’épaisseur; caulocystides de 21-27,5 × 13,5-15 μm, hyalines, variables de forme, le plus souvent longuement ellipsoïdes, parfois capitées. Anses d’anastomose présentes.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, plantation d’eucalyptus, mai 1948, Goossens-Fontana 5055 et icon.

Observation

Appartient à la section Pilosellae Kühner ex Singer du sous-genre Conocybe.

4. Conocybe mixtus Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 189 (1973). Planche X/6.

Chapeau de 33 mm de diam. et 32 mm de haut, fauve orange vif à brun de Sienne, orange ocracé ochraceous orange ») au sommet, à stries fauve ocracé sur 2/3 du rayon à partir de la marge, campanulé à petit mamelon aigu, ne paraissant pas s’étaler. Stipe 230 × 3 mm, 5 mm à la base, fibreux, séparable, cassant et fragile, crème brunâtre cream-buff ») au sommet, fauve tawny ») au milieu, plus pâle à la base qui a la même couleur que le sommet. Chair chamois dans le cortex du stipe, roussâtre à fauve dans le chapeau; saveur douce. Sporée brun ocracé.

Basides 4-sporiques, ca 16-17 × 9-10 μm à larges stérigmates mesurant jusque 3,5 μm de long. Spores 8,5-10 × 5,5-6 × 5-5,5 μm; ellipsoïdes, légèrement à nettement comprimées de profil, un peu hexagonales de face, à paroi épaisse, jaune d’or dans l’eau, brun doré dans l’ammoniaque, à grand pore germinatif. Cheilocystides lécythiformes, 15 × 6-7 μm, à tête de 3,5-4,5 μm de large et col bien développé, jusque 3,5 μm de long. Trame à réaction négative dans l’ammoniaque. Revêtement piléique hyméniforme à cellules de 10-15 μm de large, ellipsoïdes, à paroi brune dans les solutions alcalines. Revêtement du stipe à hyphes cylindriques; caulocystides lécythiformes.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, isolé sur le sol de la forêt sèche, juin 1928, Goossens-Fontana 787 et icon.

Observations

Cette espèce appartient à la sous-section Mixtae de la section Conocybe du sous-genre Conocybe. D’après la planche en couleurs, il semble même qu’elle appartienne au complexe de C. pubescens, malgré le fait que les poils, caractérisant ces espèces, n’ont pu être observés ni sur le chapeau ni sur le stipe du seul carpophore constituant la récolte. De notre expérience passée, il n’y a là rien d’extraordinaire car ces poils sont extrêmement délicats, se fanent très vite et deviennent alors pratiquement invisibles. Il nous est impossible d’être plus précis mais les spores sont très caractéristiques dans ce groupe.

5. Conocybe sp. 1.

Carpophores de 90-120 mm de haut, soudés par 2 ou 3 à la base. Chapeau gris brun, mince, conique, fragile. Stipe légèrement courbe, mince, creux, fragile, un peu bulbeux à la base. Lamelles brunes.

Basides 4-sporiques, de 12-13,5 μm de large. Spores 12-13(-15) × 7,5-8,5(-9) μm, largement ellipsoïdes de face, légèrement comprimées de profil, légèrement plus larges vers la base de face, lisses, à paroi épaisse, brun rouge dans l’ammoniaque, à pore germinatif central, très grand. Cheilocystides lécythiformes, 18-19 × 8,5-9,5 μm, à tête de 5-5,5 μm de large. Caulocystides non observables. Trame à réaction négative à l’ammoniaque. Revêtement piléique hyméniforme, à cellules mesurant jusque 26 μm de large; quelques poils cystidiformes.

Distribution

Zaïre. Bas-Congo : Kinshasa, sur le sol, commun après les fortes pluies, dans les jardins, nov. 1953, L. Dubois 1525.

Observations

1. Appartient probablement à la section Conocybe du sous-genre Conocybe.

2. La récolte est accompagnée d’un croquis au crayon mais cela ne suffit malheureusement pas à son identification.

6. Conocybe sp. 2.

Chapeau de 40-50(-80) mm de diam., conique, pointu, café au lait, strié, chamois clair ou ocracé sur le sec, à la fin étalé ou même retroussé. Stipe 80-90 × 4-5 mm, atteignant parfois 140-150 × 7-8 mm, blanc, creux, fibreux, à bulbe basal légèrement squamuleux ou à tomentum mycélien blanc; stipes unis par 2 ou 3 à la base. Lamelles brunes, assez denticulées, libres. Chair très mince; saveur douce; odeur non notée. Sporée brun cacao.

Basides (2-3) 4-sporiques, de 12,5-13,5 μm de large. Spores 13-15,5(-16,5) × 7,5-9-(10) μm, largement ellipsoïdes de face, aplaties d’un côté et paraissant presque amygdaliformes de profil, brun rouge dans l’ammoniaque; à paroi épaisse, munies d’un pore germinatif, à apicule de grande taille; quelques spores anormales ont 2 pores germinatifs. Revêtement piléique hyméniforme à cellules mesurant jusque 27 μm de large, mélangées de cellules plus petites de 11 μm de large et de quelques piléocystides de 3 μm de large. Revêtement du stipe à hyphes cylindriques; caulocystides lagéniformes à extrémité parfois subcapitée, atténuée jusque 2,5 μm de large. Cheilocystides lécithiformes, jusqu’à 15 μm de large, à tête de 4,5 pm de large. Anses d’anastomose présentes. Trame à réaction négative à l’ammoniaque.

Distribution

Zaïre. Bas-Congo : Kinshasa, janv. 1950, L. Dubois 1950.

Observations

1. La récolte est accompagnée d’un croquis au crayon qui n’est malheureusement pas d’une grande utilité.

2. La réaction à l’ammoniaque est négative dans les conditions où elle doit normalement être obtenue. Cependant, en s’évaporant, l’ammoniaque produit dans la préparation des cristaux prismatiques d’une substance non identifiée

3. Appartient probablement à la section Conocybe du sous-genre Conocybe.

7. Conocybe cartilaginipes Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 188 (1973). Planche X/4.

Chapeau de 10-30 mm de diam. et de 9-17 mm de haut, mince, campanulé conique à sommet étroitement omboné, ocre très vif nuancé d’orangé, à mince pellicule séparable, souvent un peu ridé radialement sur le sec. Stipe 60-90 × 1,5-2,5 mm, séparable du chapeau, cylindrique, concolore au chapeau, muni dans le haut de quelques petits flocons fibrilleux blanchâtres, ailleurs fibrilleux avec quelques ponctuations brunes, creux, devenant brun très foncé et tordu sur le sec. Lamelles adnées à sublibres, ocre vif, assez larges et un peu ventrues, serrées. Chair mince, blanche puis ocracé pâle; saveur terreuse; odeur très faible, agréable. Sporée brun cannelle.

Teinture de gaïac, gaïacol et sulfate ferreux : réactions nulles. Phénol : pourpre foncé.

Basides 4-sporiques, 11-12 μm de large. Spores 11-12,5(-13) × 6,5-8 μm, à paroi épaisse, jaune d’or dans l’eau, rouille sombre dans l’ammoniaque, très légèrement anguleuses de face, aplaties légèrement d’un côté de profil, à pore germinatif central net. Cheilocystides lécythiformes, 6,5-8 μm de large, à col de 1,5 μm de long et tête de 3-4,5 μm de large. Revêtement du stipe à hyphes parallèles, foncées, quelques unes se terminant en poil; caulocystides lagéniformes, à tête mesurant jusque 2,5 μm de large et corps de 3-4 μm de large; dans le haut du stipe, quelques cystides lécythiformes analogues aux cheilocystides. Trame à réaction négative à l’ammoniaque. Revêtement piléique hyméniforme à cellules de 22-30 μm de diam., à membrane jaunâtre et réfringente. Anses d’anastomose présentes.

Distribution

Zaïre. Bas-Katanga : Kaniama, Haut Lomami, galerie forestière, nov. 1947, Mullenders 1598. — Lacs Edouard et Kivu : Panzi, brousse herbeuse servant de pâture et plantation d’eucalyptus et de grévilléas, sur bois mort et débris végétaux, déc. 1947, Goossens-Fontana 4095 a, b et c et icon.

Observations

1. L’aquarelle et les notes de Mme Goossens étaient égarées au moment de la publication de la diagnose qui, de ce fait, est incomplète au point de vue macroscopique. Ces documents ont été retrouvés depuis ce qui nous permet de livrer présentement une description plus complète

2. L’exsiccatum se compose de trois lots de carpophores que nous avons indexés a, b et c. Le lot a comporte 4 carpophores qui ont très vraisemblablement servi de modèle à l’aquarelle; les notes qui accompagnent celle-ci, indiquent comme station la brousse herbeuse; le lot b a été désigné comme type de l’espèce lors de sa publication; les lots b et c proviennent probablement d’une plantation d’eucalyptus et de grévilléas. Les trois lots semblent bien appartenir à la même espèce.

3. Appartient à la section Conocybe du sous-genre Conocybe.

4. R. Singer, qui avait eu en mains la récolte Mullenders 1598, en avait fait C. neoantipus (Atk.) Kühner probablement à cause du stipe très foncé, tenace et pliable. L’examen du type de cette espèce (ITH) ne confirme pas cette détermination. Notre espèce ne peut non plus être assimilée au C. neoantipus au sens de Kühner (1935) qui semble étroitement apparenté au complexe des C. pubescens et pseudopilosella.

5. La récolte 5138 de Mme Goossens, de décembre 1950, également dans des plantations de grévilléas à Panzi, appartiendrait à la même espèce d’après les notes de la collectrice. Il s’agit d’une touffe de carpophores fortement attaqués par les moisissures, ne présentant pas les stipes flexueux et sombres ni les caulocystides lagéniformes de C. cartilaginipes; de plus la trame a une réaction positive à l’ammoniaque mais ce caractère est quelque peu sujet à caution. Quelques chapeaux sont nettement colorés de pêche pâle. Les dimensions des basides et des cheilocystides coïncident mais les spores sont légèrement plus grandes : 12-14,5 × 7,5-8 μm. En l’absence de notes prises sur le frais, il nous a paru sage d’écarter cette récolte.

 

8. « Conocybe » diobensis prov.

Galera diobensis Beeli in schedae

Chapeau de 30 mm de diam., étalé, mince, glabre, brun. Stipe 160-200 × 2 mm, cylindrique, sec, fibrilleux strié, à fibrilles soyeuses donnant l’impression d’une certaine torsion. Lamelles minces, d’un brun cannelle chaud, serrées. Chair mince, blanchâtre.

Basides 4-sporiques, de 13-15 × 8-9,5 μm. Spores 8-9 × 5-5,5 μm, lisses, ellipsoïdes, très légèrement anguleuses de face, légèrement comprimées de profil, jaune d’or dans l’eau, brun rouille dans l’ammoniaque. Cheilocystidee lécythiformes à corps de 8-9 μm de large, col jusque 1,5 μm de long et tête de 2,5-3,5 μm de large; pleurocystides nulles. Trame à réaction négative à l’ammoniaque. Revêtement piléique à cellules pédicellées de 20-25 μm et jusque 40 μm de diamètre, teintées ou non de brun jaunâtre vers la base; piléocystides apparemment nulles. Revêtement du stipe à hyphes de 3,5-8 μm de large; caulocystides lagéniformes au sommet du stipe, 12-12,5 × 2-3 μm, subcapitées ou non, plus rarement flexueuses allongées de 1-1,5 μm de large. Anses d’anastomose non vues.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Diobo-Akula, forêt sèche, sur le sol, déc. 1925, Goossens-Fontana 471.

Nom vernaculaire : Kekete.

Observations

1. Cette espèce que Beeli avait assurément l’intention de publier ne semble pas l’avoir été. L’exsiccatum se compose d’un stipe tordu, d’un morceau de chapeau et d’une sporée. Dans les notes de Beeli, il y a une aquarelle probablement exécutée d’après l’exsiccatum ou, sinon, d’après une aquarelle originale de Mme Goossens mais, dans ce cas, l’original est perdu; nous penchons pour la première hypothèse. De toutes façons, la documentation dont nous disposons est trop pauvre pour donner de cette espèce, une description suffisante. Aussi ne convient-il pas de valider l’espèce de Beeli.

2. Appartient à la section Pilosellae du sous-genre type.

 

9. Conocybe obscurus Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 189 (1973). Fig. 27, planche XI/2.

Chapeau de 31-52 mm de diam. et 22-38 mm de haut, brun foncé (« warm sepia » à « bistre »), plus foncé au centre, devenant plus pâle vers le centre avec l’âge, à sommet légèrement tronqué, finement tomenteux fibrilleux. Stipe 66-118 × 3-5 mm, 5 mm à la base, séparable du chapeau, fibreux, creux, cylindracé, paraissant lisse à l’œil nu. Lamelles libres à sublibres, ocracé orangé ochraceous-orange » teinté de « tawny »), minces, fragiles, assez irrégulièrement denticulées. Chair blanchâtre dans le chapeau, teintée d’ocre orangé dans le stipe, plus bistre vers la base. Saveur terreuse, désagréable; odeur non notée. Sporée brun cannelle pâle.

Basides 4-sporiques. Spores 8,5-9,5(-10) × 5-5,5 μm, légèrement ovoïdes, légèrement tronquées de face, un peu amygdaliformes de profil, jaune ocracé dans l’eau et l’ammoniaque, brunes dans le Melzer, lisses, à paroi épaisse et apicule de petite taille. Cheilocystides lécythiformes, contenant des granules réfringents, 25-27,5 × 11,5-15 μm, à tête de 3-3,5 μm de large. Trame régulière, à hyphes renflées de 12,5-27,5 μm de large, à médiostrate formé d’hyphes de 6,5-10 μm de large; réaction négative à l’ammoniaque. Revêtement piléique hyméniforme, à cellules brunes ou hyalines, 50-56 × 20-35 μm, entremêlées de poils cystidiformes, de 75-81 × 26-35 μm, lagéniformes, à paroi épaissie particulièrement à la base, naissant d’hyphes renflées de 13,5-23,5 μm de large. Chair du chapeau formée d’hyphes cylindriques, pâles, septées, de 6-11 μm de large. Revêtement du stipe à hyphes parallèles, pâles ou jaunâtres, de 7,5-11,5 μm de large; caulocystides non capitées au sommet du stipe, éparses, ressemblant aux piléocystides, 14-19 × 8,5-11 μm. Anses d’anastomose présentes.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, plantation d’eucalyptus, mai 1948, Goossens-Fontana 5045 et icon.

Observations

1. Le matériel est mélangé a une espèce du genre Psathyrella (Coprinaceae).

2. Cette espèce est bien caractérisée par son chapeau brun foncé et par la présence dans son revêtement piléique d’un grand nombre d’éléments cystidiformes. Ce dernier caractère se retrouve chez Agrocybe erebia et dans le groupe de Naucoria bohemica. Une pareille convergence, entre deux groupes d’Agaricales à revêtement celluleux, mériterait certes des études approfondies.

3. Appartient à la section Pilosellae du sous-genre Conocybe où elle paraît isolée. Aussi de nouvelles récoltes, appuyées de données macroscopiques supplémentaires, pourraient indiquer que cette espèce mérite de constituer le type d’une nouvelle section.

10. Conocybe raphanaceus Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 190 (1973). Fig. 28, planche X/7.

Chapeau 11-17 mm de diam. et 9-11 mm de haut, campanulé à conique à sommet arrondi, ocracé à brun ocracé (« russet » d’abord puis « tawny »), fragile. Stipe 48-60 × 1-3 mm, 3-5 mm à la base, cylindrique, lisse, fibreux, blanc; creux, présentant un subiculum blanchâtre. Lamelles sublibres à libres, inégales, ocracé orangé puis fauves ochraceous orange » puis teintées de « tawny »). Chair blanchâtre dans le stipe, pâle et très mince au centre du chapeau et vers la marge; saveur et odeur terreuses raphanoïdes. Sporée ocracé cannelle.

 

Teinture de gaïac et sulfovanilline, sur le chapeau : réactions nulles.

Basides 4-sporiques (rarement 2 ou 3-sporiques), 25-27,5 × 13,5-15 μm, à stérigmates larges. Spores faiblement ovoïdes ou légèrement à fortement hexagonales de face et légèrement tronquées, ellipsoïdes et légèrement comprimées de profil, 11-12 × 6,5-7 × 6-6,5 μm, lisses, à paroi épaisse, jaune d’ocre dans l’eau et l’ammoniaque, brunâtres dans le Melzer, à grand pore germinatif et petit apicule. Cheilocystides lécythiformes, hyalines, 25-30 × 10-12,5 μm, à tête de 4-4,5 μm de large. Pleurocystides nulles. Trame régulière, formée de cellules renflées; réaction nulle à l’ammoniaque. Revêtement piléique hyméniforme à cellules brunâtre ou jaunâtre pâle, à paroi légèrement épaissie surtout vers la base, de 23,5-35 × 26-44 μm, issues d’hyphes cylindriques. Chair du chapeau à hyphes cylindriques, septées, de 6-7,5 μm de large. Revêtement du stipe à hyphes parallèles, septées, à paroi métachromatique, réfringente et finement incrustée; caulocystides subglobuleuses à claviformes, 25-41,5 × 20-27,5 μm. Chair du stipe à hyphes parallèles, hyalines, septées, de 8,5-10 μm de large. Anses d’anastomose non vues.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, nov. 1947, Goossens-Fontana 4083 et icon.

Usages : non consommé par l’indigène.

Observations

1. Cette espèce a sa place dans la section Pilosellae du sous-genre Conocybe.

2. L’odeur raphanoïde est une particularité peu répandue dans le genre Conocybe.

3. Les deux espèces suivantes avaient été assimilées à tort, à cette espèce, par Mme Goossens.

11. Conocybe sp. 3. Fig. 29 b.

Caractères macroscopiques probablement analogues à ceux de C. raphanaceus.

Basides 4-sporiques, 8-10 μm de large. Spores 11-12 (-12,5) × 5,5-6(-6,5) μm, ellipsoïdes de face, légèrement comprimées en profil, à paroi épaisse, jaune d’or foncé dans l’ammoniaque, à pore germinatif distinct, assez grand et apicule petit mais évident. Cheilocystides lécythiformes, à corps de 5-6 μm de large et tête de 3-4 μm de diam., munies à l’apex de gouttes paraissant liquides Caulocystides non capitées. Trame à éléments renflés; réaction nulle à l’ammoniaque. Revêtement piléique hyméniforme à cellules renflées, hyalines à paroi mince; quelques cellules légèrement épaissies vers leur base.

 

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, plantation de grévilléas, mars 1950, Goossens-Fontana 5133.

Observations

1. Mme Goossens ayant assimilé cette récolte à l’espèce précédente, n’en a donné, ni aquarelle ni description. Dans ces conditions et quoique le matériel soit abondant et en bon état, il n’est pas souhaitable de nommer formellement cette espèce.

2. Appartient à la section Pilosellae du sous-genre type.

12. Conocybe sp. 4. Fig. 29 a.

Caractères macroscopiques probablement analogues à ceux de C. raphanaceus.

Basides 2-sporiques, de 10-12 μm de large. Spores 14,5-15,5 × 8,5-9 × 7,5-9 μm, ellipsoïdes de face, légèrement comprimées de profil, à pore germinatif distinct et grand. Cheilocystides lécythiformes, à corps de 5,5-7 μm de large, col de 2-2,5 μm de long et tête de 2,5-3(-4,5) μm de large. Caulocystides mélangées, variant de lagéniformes à subcapitées au sommet et à lécythiformes, 6-9 μm de large, à tête de 2,5-3 μm de large. Trame à éléments renflés; réaction nulle à l’ammoniaque. Revêtement piléique hyméniforme à cellules de 10-28 μm de large.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, dans l’herbe des chemins d’une plantation de caféiers, mars 1952, Goossens-Fontana 5219.

Observations

1. Mme Goossens ayant assimilé cette récolte à son n° 4083 (C. raphanaceus), n’en a donné ni aquarelle ni description. Dans ces conditions, il n’est pas indiqué de nommer formellement cette espèce.

2. Espèce caractérisée par ses basides 2-sporiques.

3. Appartient à la section Conocybe du sous-genre type.

13. Conocybe sp. 5.

Caractères macroscopiques inconnus.

Basides 4-sporiques, 8-11 μm de large. Spores 11-12,5 × 6-7 μm, ellipsoïdes, à paroi épaisse, à pore germinatif évident, très légèrement excentrique. Cheilocystides lécythiformes, à tête de 3,3 μm de large. Caulocystides irrégulièrement claviformes, quelques-unes subcapitées ou capitées, à corps de 7,5-8 μm de large et tête de 3-4 μm. Trame à réaction nulle à l’ammoniaque.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Mbandaka, sur le sol, févr. 1896, Dewèvre 57.

Observations

1. Le matériel, particulièrement le stipe, est en mauvais état et il est difficile de déterminer les affinités de cette récolte. D’après la seule note figurant sur l’exsiccatum, le chapeau serait blanc.

2. Le pore germinatif légèrement excentrique est une particularité peu répandue dans le genre.

3. Appartient probablement à la section Conocybe du sous-genre type.

Agrocybe fayod

Ann. Sc. Nat., sér. 7, 9 : 358 (1889)

Habitus collybioïde ou parfois tricholomoïde. Chapeau souvent assez charnu, non sillonné plissé, rarement strié à la marge; parfois des poils; piléocystides présentes ou nulles. Stipe central, souvent muni de rhizoïdes à la base, rarement relié à un sclérote, souvent charnu, blanc ou coloré, ruguleux ou lisse; caulocystides présentes. Lamelles adnées, larges, généralement brun tabac ou brun terne, devenant souvent brun sale avec l’âge. Cheilocystides toujours présentes; pleurocystides très souvent nulles, souvent très spécialisées quand elles existent ; brachycystides nulles. Trame régulière, souvent assez épaisse. Sporée brun noisette ou brun sale. Spores lisses, munies ou non d’un pore germinatif, fonçant dans les solutions alcalines. Développement apparemment paravélangiocarpe. Anses d’anastomose souvent présentes. Sexualité : bipolaire et hétérothallique ou secondairement homothallique. Habitat varié, beaucoup plus fréquemment dans des endroits secs, sur bois ou dans des terres cultivées que les autres genres de la famille. Espèce type, d’après la description originale : Agrocybe praecox (Pers. per Fr.) Fayod [syn. Pholiota praecox (Pers. per Fr.) Kummer].

Synopsis des sections

1. Voile bien développé, soit sous la forme d’un anneau membraneux, soit sous forme d’une frange appendiculant la marge piléique; cheilo- et pleurocystides présentes ..............................Agrocybe

1. Voile différent, pas d’anneau distinct :

2. Voile extrêmement fugace, souvent nul, formant rarement des flocons à la marge piléique ou une zone annuliforme sur le stipe; pleurocystides nulles ou peu fréquentes; spores de plus de 10 μm de long ....... Pediadeae

2. Voile nul ou extrêmement fugace, ne laissant pas de traces sur le carpophore adulte; pleurocystides présentes; spores généralement de moins de 10 μm de long ............................. Microsporae

Synopsis des espèces du Zaïre

1. Stipe muni d’un anneau membraneux (sect. Agrocybe) :

2. Espèces terricoles :

3. Carpophore de plus de 100 mm :

4. Carpophore très robuste, présentant des teintes brun rosé sur le stipe et dans la chair; spores 10,5-12 × 6,5-7 μm ............... 1. A. carneobrunneus

4. Carpophore plus grêle, très haut, à teintes brun ocracé dominantes; spores 10-11(-12) × 6-7 μm ......... 2. A. elegantior

3. Carpophore de moins de 100 mm :

5. Chapeau ocre fuligineux; spores 10-11,5 × 6-7 μm ........... 4. A. ochraceobrunneus

5. Chapeau plus pâle, chamois ou fauve :

6. Saveur âcre; spores 12-13 × 6-7 × 7-8 μm ....... 3. A. aff. howeana

6. Saveur farineuse ou douce; spores 11-12 × (6-)6,5-7,5(-8) μm ........ 5. A. praecox

2. Espèce lignicole; spores 9,5-11,5 × 5,5-7 μm ....... 6. A. aff. cylindracea

1. Stipe dépourvu d’anneau (sect. Pediadeae) :

7. Chapeau ocre fuligineux; spores 9,5-10,5 × 5,5-6 × 6-6,5 μm ................. 7. A. bokotensis

7. Chapeau jaune ocracé; stipe muni d’une touffe de rhizoïdes à la base; spores 11-13 × 7-7,5(-8) μm ...... 8. A. semiorbicularis

Sect. Agrocybe

1. Agrocybe carneobrunneus Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 191 (1973). Fig. 30, planche XI/3.

Chapeau 38-106 mm de diamètre et 21 mm de haut, fauve ocracé (« ochraceous buff ») à la marge, plus foncé (presque « warm buff ») au centre, puis devenant entièrement brun carné clair (« pinkish buff »), globuleux puis plan convexe, à revêtement adné. Stipe 64-153 × 9-16 mm, 18-30 mm à la base, confluent avec le chapeau, cylindrique plus large, vers le chapeau et à la base, fibreux, creux, pâle puis teinté de rose pâle au sommet blanc vers le milieu qui prend une teinte carnée s’intensifiant avec l’âge, à la fin brun vineux vinaceous fawn ») ou fauve; apparemment relié à des cordons mycéliens blancs; anneau ocracé pâle, fibrilleux arachnoïde, fugace ou réduit à une zone annuliforme pourpre sur quelques carpophores. Lamelles adnées, brun olive (« brownish olive ») puis brun rougeâtre (« russet », un peu teintées de « mummy brown » à la base), finement denticulées, fragiles, irrégulières. Chair ferme, épaisse, blanche puis teintée d’ocracé pâle dans le chapeau et de bistre dans le stipe, fonçant fortement avec l’âge, surtout à la base; saveur âcre; odeur non notée. Mycélium blanc, épais, formant une pelote de cordons mycéliens. Sporée brun chocolat.

Aniline, Melzer et sulfate ferreux : réactions nulles. Teinture de gaïac, chair du chapeau et stipe : vert bleu intense et rapide. Gaïacol : violet pourpre, rapide. α-Naphtol : grisâtre, lent. Pyrogallol : brun chocolat.

Basides 4-sporiques, hyalines. Spores, 10,5-12 × 6,5-7 μm, ellipsoïdes de face, légèrement comprimées de côté en vue de profil, tronquées au sommet, à pore germinatif bien distinct, à paroi assez épaisse, brunes dans l’atmoniaque, légèrement plus foncées dans le Melzer, pourpre violacé dans le bleu de crésyl. Trame régulière. Cheilocystides de deux types : des cellules vésiculeuses, à paroi mince de 7-27,5 μm de large et des cellules lagéniformes à paroi légèrement épaissie, de 15,5-27,5(-35) × 7-25 μm; pleurocystides rares, hyalines, vésiculeuses, de 15,5-16,5 μm de large. Revêtement piléique hyméniforme à cellules renflées, ellipsoïdes, à paroi mince, jaunâtre pâle et réfringente, 13,5-35(-42) × 8-29(-45) μm, à peine épaissies vers la base. Revêtement du stipe à hyphes parallèles, septées, à paroi jaune et réfringente, celles de la base renflées, terminées en cellules claviformes. Anneau formé d’hyphes cylindriques à paroi mince. Chair du chapeau à hyphes cylindriques, septées, hyalines, de 6-8 μm de large. Anses d’anastomose non vues.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, plantations indigènes, parfois en relation avec des débris ligneux, déc. 1954, Goossens-Fontana 5408 et icon. et 5426.

2. Agrocybe elegantior Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 191 (1973). Fig. 31, planche XII/1.

Chapeau de 43-112 mm de diam. et 31-56 mm de haut, fragile, jaune d’ocre (« yellow ochre ») teinté de brun (« buckthorn brown »), finement ridé dans la jeunesse, d’abord brun cannelle (« cinnamon brown ») et ocracé au centre, devenant lisse et fauve clair, pâlissant drab » pâle) avec l’âge, mais gardant à l’état adulte, des teintes jaune d’ocre au centre et des teintes bistre bistre ») à la marge, visqueux par temps humide, assez charnu, campanulé puis plan à centre omboné; cuticule adnée au centre et séparable à la marge. Stipe 118-221 × 6-12 mm, 16-22 mm à la base, séparable du chapeau, lisse, soyeux fibrilleux, creux, fauve très clair, à base blanche et bulbeuse; anneau fragile, membraneux, mobile, blanchâtre. Lamelles libres à adnées. blanchâtres puis brun rougeâtre, denticulées, nombreuses. Chair ferme puis spongieuse, blanche, légèrement ocracée sous le revêtement piléique au centre; odeur et saveur âcres.

Basides 4-sporiques, hyalines, à stérigmates courts. Spores 10-11(-12) × 6-7 μm, ellipsoïdes et légèrement anguleuses de face, légèrement comprimées d’un côté de profil, lisses, à pore germinatif distinct, à paroi épaisse, brun jaunâtre dans l’eau, fonçant dans l’ammoniaque. Revêtement piléique hyméniforme, à cellules renflées, vésiculeuses, à paroi mince, de 22,5-36,5 μm de large; piléocystides non observées. Revêtement du stipe à hyphes parallèles, cylindriques, jaunâtre pâle, à paroi mince. Anneau à hyphes septées, pâles, à paroi mince, de 6,5-9 μm de large. Cheilocystides variables, globuleuses à ellipsoïdes ou largement claviformes, 25-27 × 10-12 μm; pleurocystides non observées. Anses d’anastomose éparses.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, sur des débris de palmier, plantation d’élaéis, sept. 1944, Goossens-Fontana 3040 et icon.

3. Agrocybe aff. howeana (Peck) Singer, Lilloa 22 : 492 (« 1949 », 1951). — Fig. 32, planche XII/3.

Chapeau de 13-41 mm diam. et 9-23 mm de haut, conique puis plan-convexe, largement omboné, chamois (« warm buff ») teinté de jaune (« antimony yellow ») puis ocracé pâle (« cartridge buff »), jaune (« honey yellow ») vers le centre qui est teinté de brun dresden brown »); cuticule adnée, marge à petits flocons blancs dans la jeunesse. Stipe 22-91 × 4,5-5 mm, 8-10 mm à la base chez les jeunes, confluent avec le chapeau, cylindrique ou clavé, flexueux, élargi vers la base, creux, blanc à chamois (« warm buff »), soyeux fibrilleux; anneau fragile, membraneux, blanc puis brun par les spores. Lamelles adnées, très finement denticulées, brunes (« cinnamon brown »), assez larges. Chair ferme et blanche dans le chapeau, un peu colorée sous le revêtement au centre, fibreuse et blanche dans le stipe; saveur âcre; odeur forte à la coupe. Sporée brune.

Sulfate ferreux et Melzer, sur le chapeau : réactions nulles. Teinture de gaïac : vert gris, lent. Phénol : vineux, lent. Pyrogallol : jaune brun, lent. Gaïacol : pourpre pâle, lent.

Basides 4-sporiques, 22-24 × 8-9 μm, hyalines dans l’eau, légèrement jaunâtres dans l’ammoniaque. Spores 12-13 × 6-7 × 7-8 μm, ellipsoïdes de face, amygdaliformes en profil, atténuées à l’apex qui présente un pore germinatif petit mais très distinct, à paroi épaisse, jaune de miel intense dans l’ammoniaque, légèrement brunâtre dans l’ammoniaque; apicule net. Anneau formé d’hyphes cylindriques, septées, à paroi hyaline ou à peine jaunâtre dans l’ammoniaque, de 6-7,5 μm de large; débris de voile sur les chapeaux jeunes formés d’hyphes cylindriques à paroi assez épaisse, de 6,5-11,5 μm de large. Cheilocystides claviformes, légèrement jaunâtres dans l’ammoniaque, de 27,5-52,5 × 13,5-22,5 μm; pleurocystides non observées. Trame régulière. Revêtement piléique hyméniforme, à cellules longuement ellipsoïdes et jaunâtres au disque, ellipsoïdes à globuleuses à la marge, à paroi épaissie, souvent incrustée, jaune et réfringente, 47,5-75 × 26,5-40 μm; piléocystides irrégulièrement lagéniformes, 60-62, × 32-34 μm. Anses d’anastomose présentes.

 

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, sur le sol, plantations indigènes de caféiers, déc. 1949, Goossens-Fontana 5099 et icon.

Usages : non consommé par l’indigène.

Observation

A. howeana est une espèce d’Amérique du Nord.

4. Agrocybe ochraceobrunneus Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 191 (1973). Fig. 33, planche XI/5.

Chapeau de 25-50 mm de diam. et 21-34 mm de haut, convexe, à marge enroulée, mat, de couleur assez uniforme, jaune chamois à ocracé, prenant une teinte brun rougeâtre en séchant; cuticule adnée. Stipe cylindrique ou atténué vers la base, 40-45 × 8-10 mm, 9-13 mm à la base, courbé, moelleux à moelle floconneuse, creux à la base, fibreux à fibrilleux, ridé à l’insertion des lamelles, blanc à ocracé pâle au-dessus de l’anneau, à la fin ocracé sale, brun (« buckthorn brown ») à la base, strié de brun (« dresden brown ») ou taché de jaune (« yellow ochre ») par places; anneau gris clair, fragile, mince, fibrilleux et floconneux, parfois apprimé et bistre pâle, appendiculant en partie la marge piléique. Lamelles adnées, fortement à légèrement denticulées, enroulées à la marge au début, larges peu serrées, grisâtres puis brun cannelle (« cinnamon brown »). Chair blanche, ferme, fibreuse dans le stipe, teintée de jaune ocre (« yellow ochre ») sous le revêtement piléique; saveur légèrement âcre; odeur agréable. Sporée brune.

Teinture de gaïac, chair du chapeau et du stipe : vert bleu intense, rapide. Gaïacol : pourpre, lent. Sulfate ferreux : jaunâtre pâle. Phénol : ocracé pâle. α-Naphtol : vineux noirâtre lent. Pyrogallol, sur le stipe : ocracé. Aniline et ammoniaque : réactions nulles.

Basides 4-sporiques, de 45-47 × 12-13 μm. Spores faiblement ovoïdes de face, légèrement comprimées à légèrement amygdaliformes de profil, 10-11,5 × 6-7 μm, ocracées dans l’eau, ocracé sale dans l’ammoniaque, immuables dans le Melzer, lisses, à paroi épaisse; apicule bien distinct; pore germinatif grand et central. Trame régulière, non amyloïde. Cheilocystides subglobuleuses à lagéniformes, à paroi réfringente et jaune, 28-45 × 18,5-31,5 μm. Revêtement piléique hyméniforme à éléments de 50-102 × 37,5-59 μm, à paroi jaune et réfringente. Chair du chapeau à hyphes cylindriques à allantoïdes, septées, à paroi mince, de 20-22 μm de large. Revêtement du stipe au-dessus de l’anneau comportant des cellules analogues à celles du revêtement piléique et aux cheilocystides. Anneau formé de cellules vésiculeuses, rappelant celles du revêtement piléique, de 50-150 × 25-40 μm. Chair du stipe à hyphes parallèles, cylindriques et septées. Anses d’anastomose présentes.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, plantations de caféiers, sur le sol, mars 1954, Goossens-Fontana 5369 et icon.

5. Agrocybe praecox (Pers. per Fr.) Fayod, Ann. Sci. Nat., sér. 7, 9 : 358 (1889). — Fig. 34 et 35, planche XII/2.

Pholiota praecox (Pers. per Fr.) Kummer (1871).

Dryophila praecox (Pers, per Fr.) Quél. (1886).

Togaria praecox (Pers. per Fr.) W. G. Smith (1908).

Chapeau de 20-51 mm de diam. et de 12-31 mm de haut, campanulé puis convexe, légèrement sillonné autour du mamelon puis lisse, légèrement visqueux, jaune ocracé (« warm buff » à « antimony yellow »), pâlissant avec l’âge, à cuticule adnée. Stipe de 86-125 × 3-6 mm, 4-9 mm à la base, séparable du chapeau, cylindrique ou très légèrement claviforme, flexueux, légèrement épaissi vers la base, creux, fibreux, blanc ou teinté de chamois clair; anneau membraneux, mince, blanchâtre. Lamelles adnées à presque libres, finement denticulées, assez larges, inégales, blanchâtres puis brun cannelle (« cinnamon brown »). Chair blanche et ferme dans le chapeau, jaunâtre sous le revêtement piléique, blanche à ocracée et fibreuse dans le stipe; saveur forte, âcre; odeur fongique farinolente à la coupe.

Teinture de gaïac, gaïacol et sulfate ferreux : réactions nulles.

Basides 4-sporiques, de 6,5-8 μm de large. Spores (9-)11-12 × (6-)6,5-7,5(-8) μm, un peu ovoïdes de face, légèrement comprimées d’un côté en profil, ocracé pâle dans l’eau, fonçant légèrement dans l’ammoniaque, brun rouge dans le Melzer, à paroi épaisse, légèrement tronquées au sommet, à pore germinatif et apicule distincts. Cheilocystides claviformes à lagéniformes ou même globuleuses, mesurant jusque 50 μm de large, à paroi jaunâtre et réfringente, parfois légèrement épaissie; pleurocystides à paroi jaune. Trame régulière. Revêtement piléique hyméniforme, à cellules vésiculeuses à paroi réfringente et jaune. Revêtement du stipe présentant des hyphes oléifères; caulocystides globuleuses, claviformes, présentes seulement au-dessus de l’anneau. Anneau à cellules jaunâtre pâle, longuement elliptiques. Anses d’anastomose présentes.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, plantation de caféiers, parmi des débris végétaux, déc. 1951 et janv. 1954, Goossens-Fontana 5218 et icon., 5359.

Europe, Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique du Sud, Australie.

Observations

1. La récolte 5218 est très intéressante car Heinemann a pu l’obtenir en culture. Une vingtaine de jours après réception du matériel, il a pu observer des carpophores parfaitement constitués mais de taille réduite, dans des tubes de 18 cm × 18 mm (fig. 35).

6. Agrocybe aff. cylindracea (DC per Fr.) Maire, Mém. Soc. Sci. Nat. Maroc 45 : 106 (1938). — Planche XI/4.

Chapeau de 95 mm de diam., convexe, un peu déprimé au centre, à marge incurvée, à surface mate, irrégulière bosselée, ocracé pâle au centre, crème ocracé à la périphérie, pâlissant en séchant. Stipe de 80 × 10 mm, cylindrique, parfois aminci vers la base, plein puis fistuleux, ocracé pâle et pruineux dans le haut, strié fibrilleux et brunâtre puis bistre vers la base; anneau situé très haut, membraneux, strié à sa face supérieure, brunâtre, fragile, laissant parfois des traces sur les lamelles vers la marge. Lamelles adnées à émarginées, décurrentes par une dent, minces, serrées, inégales, crème sale puis bistre brunâtre clair. Chair blanche dans le chapeau, brun bistre dans la partie inférieure du stipe; saveur « amère » odeur agréable. Sporée brune.

Teinture de gaïac : nul. Gaïacol : lent pourpre sale. Sulfate ferreux : nul.

Basides 2-4 sporiques, claviformes, de 20 × 7 μm par ex. Spores ellipsoïdes, parfois un peu réniformes de profil, 9,5-11,5 × 5,5-7 μm, ocracé pâle dans l’eau, fonçant un peu dans le Melzer, à paroi lisse et assez épaisse, à contenu guttulé et granuleux sur le frais; pore germinatif large et central. Trame régulière. Cheilocystides lagéniformes ou cylindracées un peu sinueuses, de 20 μm de long au moins × 4-9 μm. Pleurocystides fusiformes à sommet arrondi, de 40 × 10 Lim par ex. Revêtement piléique hyméniforme, à cellules vésiculeuses de 11-25 μm de diam.,entremêlées de piléocystides claviformes ou fusiformes à sommet arrondi, de 30-55 × 10-15 μm. Chair piléique à hyphes cylindriques ou allantoïdes, de 4-15 μm de diam. Revêtement du stipe à hyphes cylindriques, parallèles, de 5-10 μm de large, à membrane jaunâtre, assez épaisse. Caulocystides en touffes, au sommet du stipe de 45-50 × 7-10 μm; à la base du stipe plus courtes, de 17-40 × 6-12 μm. Anneau formé d’hyphes cylindracées, de 5-7(-10) μm de large. Anses d’anastomose abondantes et de grande taille.

    Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, isolé sur un tronc mort, mars 1948, Goossens-Fontana 5038 et icon.

Observations

1. La présente récolte diffère peu macroscopiquement de l’espèce telle que nous la connaissons en Europe. La différence la plus marquée est peut-être dans la teinte foncée de la chair à la base du stipe. L’habitat isolé est probablement accidentel. Quant à la saveur trouvée âcre par la collectrice, nous savons que les indications qu’elle en donne sont souvent sujettes à caution.

2. A. cylindracea s.l., connu de nombreuses contrées dans le monde, représente sans doute un complexe d’espèces; des études poussées seront nécessaires pour résoudre ce problème. Pholiota aegerita (Fr.) Quél. (1872), P. pudica (Bull. ex Mérat) Gillet (1874), P. leochroma (Cooke) Sacc. (1887) et P. capistrata (Cooke) Sacc. (1887) seraient de simples synonymes : nous en doutons formellement. La récolte zaïroise se caractérise principalement par ses spores pourvues d’un grand pore germinatif central alors que les spores de A. cylindracea typique en sont dépourvues (subgen. Aporus). La présente récolte sera donc mieux placée dans le sous-genre Agrocybe dont certaines espèces sont lignicoles.

Sect. Pediadeae (Fr.) sing.

7. Agrocybe bokotensis (Beeli) Watling, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 43 : 190 (1973). Planche XII/4.

Naucoria bokotensis Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 61 : 88 (1928).

Chapeau de 50-60 mm de diam., charnu, convexe, lisse et glabre, ocracé fuligineux. Stipe de 50 × 6-10 mm, cylindrique, claviforme, creux, glabre et lisse, concolore, légèrement renflé à la base qui montre des restes de cordons mycéliens. Lamelles adnées, minces, denticulées, fuligineuses puis brunes (« tobacco brown »), de 4-5 mm de large. Chair blanche.

Basides 4-sporiques, 14,5-18 × 7-9 μm. Spores 9,5-10,5 × 5.5-6 × 6-6,5 μm, ellipsoïdes, comprimées de profil, légèrement lenticulaires et faiblement hexagonales de face, lisses, ocracées dans l’eau, jaune ocracé sale dans l’ammoniaque, à paroi épaisse, à pore germinatif et apicule distincts. Cheilocystides lagéniformes, à sommet subcapité ou non, mesurant jusque 40 μm de long et 12-13 μm de large; pleurocystides nulles. Revêtement piléique hyméniforme à cellules renflées à paroi hyaline ou jaunâtre, mêlées à quelques cellules irrégulières de 4-5 μm de large à paroi basale légèrement épaissie. Revêtement du stipe à hyphes parallèles de 3,5-5 μm et de 10,5-11 μm de large; caulocystides analogues aux cheilocystides, mêlées à quelques cellules allongées et arrondies de 6,5-11 μm de large et à des éléments hyphoïdes de 4-5 μm de large. Anses d’anastomose présentes.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Bokotu Akula, épars sur le sol de la forêt sèche, déc. 1925, Goossens-Fontana 530 et icon.

8. Agrocybe semiorbicularis (Fr. per St Amans) Fayod, Ann. Sci. Nat., sér. 7, 9 : 358 (1889).

Chapeau convexe à hémisphérique, jaune ocracé à chamois jaunâtre, lisse ou légèrement ridé. Stipe blanc et pruineux au sommet, chamois jaunâtre vers le bas mais devenant entièrement teinté de jaune ocracé avec l’âge, bulbeux vers la base, à mycélium basal agglomérant le sol. Lamelles brun ocracé nuancé de sépia puis devenant brun tabac. Chair ocracée.

Basides 4-sporiques, 8 μm de large. Spores 11-13 × 7-7,5(-8) μm, largement ellipsoïdes à ellipsoïdes de face, légèrement comprimées de profil, à paroi épaisse, à pore germinatif évident et apicule petit mais bien distinct. Revêtement piléique hyméniforme à cellules mesurant jusque 22 μm de large, entremêlées de quelques éléments hyphoïdes. Revêtement du stipe à hyphes parallèles hyalines ou faiblement jaunâtres; caulocystides lagéniformes entremêlées de filaments. Cheilocystides 18-20 × 5-6 μm, lagéniformes, à sommet obtus ou subcapité et tête de 3-4 μm de large.

Distribution

Zaïre. Bas-Congo : Kisantu, mars 1911, Vanderyst s.n.

Europe, Australie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Inde.

Observations

1. Le matériel zaïrois n’est accompagné d’aucune note prise sur le frais. Il ne permet pas une étude microscopique approfondie. La description ci-dessus est largement inspirée de nos récoltes européennes. Pour les caractères macroscopiques, nous n’avons pas tenu compte du matériel rattaché à A. pediades (Fr.) Fayod, espèce assurément autonome.

2. La distribution mondiale donnée ci-dessus pourrait s’avérer incorrecte lors d’études ultérieures. Par exemple, Dennis (1970) considère que les récoltes vénézuelliennes doivent être rattachées à A. broadwayi (Murr. )Dennis.

Species excludenda

Pluteolus acuminatus Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 61 : 89 (1928).

Chapeau de 25 mm de diam., mince, conique, glabre et lisse, gris bleu, rouille au centre. Stipe 45 × 2-3 mm, cylindrique claviforme, creux, glabre et lisse, concolore. Lamelles libres, denticulées, minces, ocre pâle, 2 mm de large. Chair blanche.

Basides 4-sporiques. Spores 6,5-8 × 4-4,5 μm, ellipsoïdes, lisses, hyalines ou presque ou légèrement jaunâtres dans l’eau et l’ammoniaque, non amyloïdes. Revêtement piléique formé d’hyphes brunes, non amyloïdes, de 3,5-4,5 μm de large. Trame non amyloïde, filamenteuse, régulière (?). Cystides non observées.

Distribution

Zaïre. Lac Albert : Nioka, épars sur le sol de la savane, mai 1926, Goossens-Fontana 559 et icon.

Noms vernaculaires : Djokisa (Kilendu), N’volo fiat (Kilur).

Observations

1. Les caractères des spores, à paroi simple et à pigmentation très faible, ainsi que la cuticule filamenteuse excluent cette espèce des Bolbitiaceae. Elle pourrait être, provisoirement au moins, classée dans les Tricholomataceae.

2. D’autre part le chapeau à mamelon très pointu fait penser à un représentant de petite taille de Termitomyces, genre que nous sommes d’avis de placer dans les Tricholomataceae. Il pourrait s’agir de T. microcarpum (Berk. et Br.) Heim (Podabrella Sing.) ou d’une espèce voisine; en tous cas, ce que nous avons vu des caractères microscopiques, ainsi qu’une comparaison avec des exsiccatums de cette espèce, ne contredit pas cette hypothèse; la taille des spores notamment est très voisine.

BIBLIOGRAPHIE

Dennis, R. W. G., Fungus Flora of Venezuela and adjacent countries, London (1970).

Kühner, R., Le Genre Galera, Encyclopédie Mycologique 7, Paris (1935).

Ridgway, R., Color Standards and Terminology, Washington DC (1912).

Singer, R., Mycoflora Australis, Nova Hedwigia, Heft 29 (1969).

     Watling, R., Notes from the Roy. Bot. Gard., Edinburgh 26 : 367-388 (1965).