Flore illustrée des Champignons d’Afrique Centrale

Fascicule 4

 

Volvariella

par P. Heinemann (juin 1975) : 75-84, pl. 13-14

 


Planches


 

VOLVARIELLA

par P. Heinemann

Sous son synonyme Volvaria, le genre Volvariella a été traité dans le ler fascicule de la Flore iconographique du Congo (1935). Il comprenait alors trois espèces. Les récoltes faites depuis cette époque par Madame Goossens et par quelques autres collecteurs, ainsi que l’étude qui en a été faite par N. C. Pathak (1969), à l’occasion d’une thèse de doctorat, nous permettent présentement de donner un tableau plus complet du genre dont la richesse, en Afrique centrale, est désormais analogue à celle que l’on trouve dans les régions tempérées mieux connues.

Avec le genre Pluteus Fr., le genre Volvariella forme les Pluteaceae, famille très homogène, caractérisée essentiellement par la trame inversée et les spores roses et lisses. Au sein de la famille, les genres sont distingués sans ambiguité par des caractères bien tranchés.

Dans le genre Volvariella, les caractères distinctifs des espèces sont peu nombreux, l’anatomie de l’hyménophore et des revêtements est peu variée.

Les spores varient de globuleuses à ellipsoïdes; leur paroi est plus ou moins épaisse; leur taille varie dans d’assez larges limites.

Les cystides existent chez la plupart des espèces mais si leur fréquence et leurs dimensions varient quelque peu, leur forme est relativement monotone.

Le revêtement piléique, toujours composé d’hyphes radiales, est rarement recouvert d’un épicutis gélifié que l’on peut aisément retrouver sur matériel d’herbier.

La taille des carpophores semble un caractère valable, au moins dans certaines limites.

L’habitat peut être lignicole, terricole ou dans un cas parasite sur d’autres Agaricales. Pour quelques espèces, l’habitat lignicole semble avoir une très grande valeur tandis que pour d’autres dans le groupe de V. volvacea notamment on a l’impression qu’une même espèce peut tout aussi bien croître sur du bois mort que sur la litière.

Volvariella speciosa et V. gloiocephala étaient jadis considérés comme vénéneux par confusion avec Amanita phalloides. En fait ces espèces sont comestibles mais ne semblent consommées que dans des aires relativement restreintes.

Dans le groupe de V. volvacea, plusieurs espèces sont cultivées et consommées, notamment dans le sud-est asiatique, en Inde, à Madagascar et aux îles Philippines. Cette culture est certainement possible en Afrique centrale où des déchets végétaux variés pourraient être valorisés.

Pluteaceae Kotl. et Pouz.

Česká Myk. 26 : 218 (1972)

Pluteeae Fayod, Ann. Sc. Nat. Bot. VII, 9 : 363 (1889) (ut Plutéidés); R. Maire, Publ. Junta Ciènc. Nat. Barcelona 1933 : 89 (1933) (ut Pluteae); Sing., Lilloa 22 : 399 (1949).

Volvarioideae Imai, Journ. Fac. Agr. Hokkaido Imp. Univ. 43 : 153 (1938).

Volvariaceae van Overeem, Bull. Jard. Bot. Buitenzorg 9 : 13 (1927).

Carpophore charnu et même tendre, stipité et piléolé, à stipe central énucléable et chapeau régulier. Lamelles libres, à trame inversée. Sporée rosée. Spores ellipsoïdes, lisses, à membrane assez épaisse, non amyloïde. Cystides fréquentes. Lignicole ou terricole. Genre type : Pluteus Fr.

Synopsis des genres

1. Une volve, pas d’anneau ....... Volvariella (p. 75)

1. Pas de volve :

2. Un anneau ...................... Chamaeota

2. Pas d’anneau ....................... Pluteus

Le genre Chamaeota (W. G. Smith) Earle n’a pas été signalé en Afrique. Le genre Pluteus sera traité dans un prochain fascicule.

Volvariella Speg.

Ann. Mus. Nac. Buenos Aires 6 : 118 (1899)

Volvaria (Fr.) Quél., Champ. Jura et Vosges : 114 (1873) non D.C. (1805).

Volvariopsis Murr., Myc. 3 : 280 (1911).

Caractères de la famille; en plus, présence constante d’un voile général membraneux et tenace formant une volve en coupe à la base du stipe. Espèces terrestres ou lignicoles, exceptionnellement parasites. Cosmopolite sauf régions froides. Espèce type : Volvariella argentina Speg.

Synopsis des espèces zaïroises

1. Spores > 11 × 7 μm :

2. Chapeau visqueux, à cuticule formée par une couche d’hyphes gélifiées :

3. Cystides présentes, abondantes sur l’arête; chapeau blanc, lisse; cuticule gélifiée épaisse de 100 μm et plus; spores 11,5-14,5 × 7,8-8,8 μm .....................1. V. speciosa

3. Cystides nulles ou rares; chapeau crème, à centre jaunâtre, lisse puis légèrement soyeux; cuticule gélifiée mince; spores 13-15(19,9) × (7,8)8,3-9,6(10) μm ....... 2. V. acystidiata

2. Chapeau sec ou subvisqueux, sans cuticule gélifiée nettement délimitée; revêtement crème; marge nettement cannelée; spores 12,7-15,4 × 8,5-9,6 μm; cheilocystides très abondantes; pleurocystides rares ........................... 3. V. earlei

1. Spores < 11 × 7 μm :

4. Chapeau brun ou bistre ± foncé; volve souvent colorée (groupe de V. volvacea) :

5. Spores > 9 μm de long en moyenne; humicole ...................... V. volvacea var. heimi

5. Spores de 6,5-8 × 4,5-5,8 μm, en moyenne :

6. Lignicole; chapeau assez charnu brun foncé pâlissant, à marge non striée; stipe plein; spores 6,9-9,3 × 4,6-6,9 μm ............ V. bakeri

6. Terricole, humicole ou fimicole :

7. Chapeau assez charnu, à marge non striée; basides normales :

8. Stipe plein; spores 5,7-7,9 × 4,0-5,2 μm; cheilocystides 45-70 × 17-34 μm; pleurocystides 48,5-68,5 × 26-34 μm ......... 4. V. congolensis

8. Stipe devenant creux; spores légèrement plus grandes, 7-8(8,6) × (4,7)5-5,6(5,8) μm; cheilocystides plus étroites, 44-84 × 11-17(19) μ....... V. volvacea var. masseei

7. Chapeau submembraneux, à marge striée; spores 7,1-8,5 × 4,2-5,7 μm; basides parfois obclavées; cystides non vues sur le type ....... 5. V. goossensiae

5. Spores de 5-6,5 × 3,5-4 μm en moyenne :

9. Lignicole; stipe devenant creux; cystides rares; spores 4,8-6,0(6,3) × 3,3-3,7(4,0) μm ............ V. pseudovolvacea

9. Terricole :

10. Chapeau de 5 cm env. de diam., brun clair à marge striée; volve à feutrage mycélien blanchâtre; spores 5,3-7,2 × 3,7-4,2 μm; pleurocystides rares ........ 6. V. villosovolva

10. Chapeau de 10 cm env. de diam., fuligneux, à marge non ou à peine striée; volve tomenteuse; spores (4,2)4,5-5,7 × 3-4 μm; cystides abondantes ........ 7. V. parvispora

4. Chapeau blanc, jaune ou ferrugineux; volve blanche ou jaune :

11. Spores > 6 μm de long, en moyenne; non parasite sur d’autres champignons :

12. Chapeau de 5-20 cm de diam., spores assez allongées (L/l > 1,3) :

13. Chapeau grossièrement fibrilleux-subsquamuleux, blanc, jaune ou ferrugineux :

14. Terricole; chapeau ferrugineux; spores 8-10 × 5,6-7,2 μm ....... 8. V. bingensis

14. Lignicole; chapeau blanchâtre à jaune vif :

15. Spores 7,8-9,5 × 5,7-6,2 μm; pleurocystides fréquentes; chapeau blanc, jaunâtre ou roussâtre ..................... 9. V. bombycina

15. Spores 6,0-8,5 × 4,2-5,7 μm; pleurocystides rares; chapeau jaune ± vif ....... 10. V. palmicola

13. Chapeau blanc soyeux, mince, strié à la marge; spores 7,0-8,5 × 4,2-5,7 μm; lignicole .......11. V. striata

12. Chapeau gris jaunâtre de 3-4 cm de diam.; spores plus courtes (L/l < 1,3), 5,7-7,1 × 5-7 μm; terricole ............................. 12. V. mammosa

11. Spores < 6 μm de long; parasite sur diverses Tricholomataceae ......... 13. V. surrecta

Nous avons ajouté au synopsis quelques espèces du groupe de Volvariella volvacea pour mieux situer les espèces zaïroises au sein de ce groupe imparfaitement connu.

V. volvacea (Fr.) Sing. var. heimi Sing. et var. masseei Sing., dénominations provisoires proposées par R. Singer (1961), s’appliquent aux formes cultivées. Notamment V. volvacea var. masseei est cultivé sur une grande échelle dans le sud-est asiatique (Heim, 1947; Heinemann, 1975).

V. bakeri (Murr.) Shaffer (1957) est décrit d’Amérique centrale; V. congolensis en est probablement voisin (p. 78).

V. pseudovolvacea (Berk. et Br.) Sing., décrit de Ceylan et signalé d’Amérique centrale est peu connu, probablement voisin de notre V. parvispora (p. 80).

La plupart des descriptions que nous donnons ci-après sont largement inspirées du mémoire inédit de N. C. Pathak (1969).

1. Volvariella speciosa (Fr. ex Fr.) Sing., Lilloa 22 : 401 (1951). Fig. 36.

Agaricus speciosus (Fr.) ex Fr., Syst. Myc. 1 : 278 (1821).

Volvaria speciosa (Fr. ex Fr.) Kummer, Führ. Pilzk. : 99 (1871).

Chapeau 6-10 cm diam., assez épais, campanulé puis étalé à centre largement mamelonné; revêtement lisse, blanc, visqueux. Stipe 9-10 cm × 8-11 mm, 10-20 mm à la base, légèrement épaissi du sommet à la base; revêtement blanc; volve courte, lacérée, probablement colorée. Lamelles larges, arrondies aux extrémités, libres, inégales, beige très clair puis rosâtre terne. Sporée rouille terne (en 1970). Exsiccatum crème ocracé; lamelles brun ocracé; quelques petites efflorescences sur le chapeau et les lamelles.

Spores 11,5-14,5 × 7,8-8,8 μm, ellipsoïdes, pâles sous le microscope, à paroi moyennement épaisse, sans pore; périspore à déhiscence membraneuse. Basides 4-sporiques, claviformes, 34-58 × 14-18 μm, peut-être de deux types : 34.37 × 14-16 μm et 55-58 × 16-18 μm. Cheilocystides lancéolées, généralement longuement atténuées en poil, 55-80 × 12-16 μm env. Pleurocystides présentes, paraissant plus vésiculeuses et plus grandes que les cheilocystides. Revêtement piléique à hyphes étroites et gélifiées sur une épaisseur de 100 μm env. Chair sous-jacente aérifère, à hyphes très larges. Anses d’anastomose non observées.

Distribution

Zaïre. Haut-Katanga : Keyberg, groupés sur le sol fraîchement remué d’une pépinière, mars 1947, D. Soyer 59.

Europe, Afrique du Nord, Asie, Amérique du Nord...

Usages : consommé dans certaines régions (Afrique du Nord), apparemment non consommé au Zaïre.

Observations

1. La description est basée uniquement sur la récolte citée dont l’état ne permet pas un examen microscopique suffisant.

2. L’espèce est bien caractérisée par son chapeau visqueux et ses grandes spores.

3. La récolte zaïroise appartient au type de l’espèce.

4. La variabilité dans la taille des basides n’est peut-être pas exceptionnel pour l’espèce. N. C. Pathak (inédit), étudiant deux récoltes européennes, a trouvé comme dimensions limites respectivement 42-60 × 14-20 μm et 51-63 × 14-18 μm.

2. Volvariella acystidiata Pathak, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 45 : 195 (1975). Planche XIV/1.

Chapeau 6-8 cm diam., épais au centre, mince à la marge, conique puis étalé et obtusément mamelonné; revêtement blanc, jaunâtre sur le mamelon, devenant rosâtre par transparence à la périphérie, lisse, soyeux, probablement visqueux au début; marge courtement striée. Stipe énucléable, 7,5 × 1 cm env., cylindrique mais un peu épaissi vers la base, plein; revêtement blanc, strié longitudinalement; volve membraneuse courte, 3-4 lobée, blanche. Lamelles assez larges, arrondies aux extrémités, libres, inégales, blanches puis rosâtres. Chair blanche, ferme; saveur « âcre ». Sporée rose.

Teinture de gaïac, sulfate ferreux, pyrogallol, phénol, α-naphtol, ammoniaque, aniline : réactions nulles.

Spores 13-15(19,9) × (7,8)8,3-9,6(10) μm, ellipsoïdes ou ovoïdes, non amyloïdes, lisses, à paroi moyennement épaisse. Basides claviformes, 4-sporiques, 42,7-54,0 × 14-15 μm. Cystides nulles ou rares. Sous-hyménium celluleux. Revêtement piléique à hyphes minces et courtes formant une mince couche gélifiée. Anses d’anastomose nulles.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, sur le sol de la forêt sèche et sur fumier des étables de bovidés, nov. 1941, Goossens-Fontana 2068 et icon. (holotype BR).

Observations

1. L’exsiccatum n’est plus dans un état permettant une étude suffisante. Aussi, l’absence de cystides n’est-elle pas tout à fait certaine. D’autre part, l’habitat donné par Mme Goossens semble indiquer que les carpophores d’au moins deux mycéliums ont été pris en considération, ce qui empêche de tenir compte du fait que Mme Goossens a vu de rares cystides dont elle ne donne malheureusement pas la localisation.

2. L’âcreté de la saveur, indiquée par Mme Goossens est sujette à caution.

3. Cette espèce semble voisine de V. speciosa dont elle diffèrerait surtout par la rareté des cystides et le revêtement moins gélifié, devenant soyeux.

4. V. microchlamida (Speg.) Sacc. n’aurait pas de cystides d’après son créateur mais Shaffer (1962) qui en redonne une description a constaté que l’état du type ne permettait pas de vérifier ce point; en conséquence il en fait un simple synonyme de V. speciosa.

3. Volvariella earlei (Murr.) Shaffer, Myc. 49 : 550 (1957). Fig. 37.

Volvariopsis earlei Murr., Myc. 3 : 282 (1911).

Chapeau 8 cm env. diam., mince, largement campanulé, conique, à centre largement mamelonné; revêtement lisse, crème, non ou à peine visqueux; marge probablement striée. Stipe env. 7 cm × 8 mm, probablement plein, cylindracé, progressivement épaissi vers la base; revêtement sec, velouté-fibrilleux; volve pâle, courte, à quelques lobes arrondis. Lamelles peu serrées, libres, assez larges, cacao ocracé. Exsiccatum crème à stipe ocracé clair; efflorescences très fines sur les lamelles et sur le chapeau.

Spores 12,7-15,4 × 8,5-9,6 μm, très pâles, ellipsoïdes, à arête interne rectiligne près de l’apicule; membranes assez épaisses; pore nul. Basides 4-sporiques, claviforme, hyalines, 42-48 × 14-15 μm. Cheilocystides très abondantes, hyalines, lancéolées à sommet longuement étiré, à paroi parfois rugueuse, 90-130 × 13-22 μm. Pleurocystides rares, hyalines, d’env. 50-100 × 18-25 μm. Trame inversée; sous-hyménium celluleux. Revêtement piléique à hyphes ± radiales, à terminaison ± piliforme.

Distribution

Zaïre. Bas-Congo : Kalina-Kinshasa, dans une parcelle résidentielle, oct. 1957, Mamet 7.

Amérique centrale.

 

Observations

1. La description est basée uniquement sur la récolte zaïroise dont le matériel partiellement moisi n’autorise pas une étude suffisante du revêtement piléique.

2. Espèce peu connue, décrite de Cuba, assurément voisine de V. speciosa dont elle diffère principalement par le chapeau sec ou le devenant. Notre description ne diffère de celle de Shaffer (loc. cit.) que par une plus grande longueur des cheilocystides.

4. Volvariella congolensis Pathak, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 45 : 195 (1975). Fig. 38, planche XIII/3.

Chapeau de 7-9 cm de diam., peu épais (3 mm à 1/2 rayon), campanulé puis étalé et légèrement mamelonné; revêtement légèrement visqueux, brun bistre à peine plus clair à la marge, à longues fibrilles apprimées, séparable sauf au centre; marge lisse. Stipe 10 cm × 8 mm, plein, cylindrique à base bulbeuse de 23 mm de diam.; revêtement blanc, fibrilleux; volve de 3 cm de long, libre sur 1,5-2 cm, membraneuse, épaisse, velue à sa face extérieure, ± teintée de brun bistre, formant 2-4 lobes ± aigus. Lamelles blanches puis rosé jaunâtre, libres, minces, serrées, ventrues, atténuées aux extrémités. Chair blanche puis un peu teinté de brunâtre dans le stipe; saveur « très âcre »; odeur nulle. Sporée rose pourpré foncé. Exsiccatum : chapeau brun foncé, à marge striée; lamelles ocre; stipe brun, volve brunâtre; efflorescences petites, surtout sur le chapeau.

Teinture de gaïac, sulfate de fer : réactions nulles. Gaïacol : lent, rosâtre.

Spores très pâles s.m., 5,7-7,9 × 4,0-5,2 μm, ellipsoïdes ou un peu ovoïdes, quelques-unes beaucoup plus allongées; paroi assez épaisse non amyloïde, orthochromatique dans le bleu de crésyl. Basides claviformes, tétrasporiques, 20-25,5 × 5,7-8,5 μm. Cheilocystides largement claviformes à fusoïdes claviformes, à paroi mince et hyaline, parfois appendiculées, 45-70 × 17-34 μm. Pleurocystides rares, analogues, 48,5-68,5 × 26-34 μm. Sous-hyménium celluleux, pseudoparenchymateux. Revêtement piléique à hyphes cylindracées radiales, à éléments longs, légèrement renflés aux extrémités; pas de gélification; pigment brun granulaire intracellulaire chez les jeunes (sur le frais). Revêtement du stipe analogue à cellules moins renflées aux extrémités; pas de cloisons secondaires ni d’hyphes oléifères; les hyphes extérieures de la volve sont brunes, à paroi épaisse, les éléments terminaux plus courts, le terminal souvent arrondi. Anses d’anastomose non observées.

 

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, sur le sol d’une ancienne plantation de caféiers, déc. 1947, Goossens-Fontana 5008 et icon. (holotype BR); id., mars 1951, déc. 1951 et mai 1955, Goossens-Fontana 5174, 5194, 5338 et 5507.

Observations

1. La description est basée sur le type qui est en bon état.

2. Semble très voisin de V. bakeri (Murr.) Shaffer dont il diffère principalement par son habitat sur le sol mais nous devons ajouter que R. W. G. Dennis (1953) attribue à V. bakeri un habitat terricole, en contradiction avec la description originale, tout en le mettant en synonymie possible avec V. esculenta Massee (= V. volvacea var. heimi Sing.). Dans la mesure où l’habitat ce dont nous doutons dans ce cas-ci a vraiment une grande valeur spécifique, il est probable que V. bakeri au sens de Dennis doive être considéré comme un synonyme de V. congolensis. Au contraire, si l’habitat n’est pas déterminant, V. congolensis devrait être réduit à un synonyme de V. bakeri.

3. V. volvacea var. masseei a des spores un peu plus grandes et un stipe devenant creux (Heinemann, 1975).

5. Volvariella goossensiae (Beeli) Shaffer, Myc. 54 : 566-567 (1962). Fig. 39, planche XIII/2.

Volvaria goossensiae Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 61 : 78 (1928); Flore Icon. Champ. Congo 1 : 25, pl. 4/9 (1935).

Chapeau [4]5-7 cm diam., très mince, submembraneux, [conico-campanulé] puis étalé à centre mamelonné; revêtement brun purpuracé pâle devenant ± rosé par transparence; marge striée. Stipe [4,5]9-12 cm × [3,5]6 mm, assez nettement bulbeux à la base dont le diam. atteint 13 mm, plein, lisse, [blanc ou] à peine teinté de brunâtre; volve de [1,5]2-3 cm de long, libre jusqu’à 5 mm de la base, [blanche ou] légèrement teintée de brun, lobée, peutêtre velue extérieurement. Lamelles libres, serrées, de 5 mm de large, rose brunâtre, arrondies au stipe, atténuées à la marge. Chair blanche; saveur douce. Exsiccatum : chapeau, stipe et volve bruns, lamelles rose brunâtre, quelques efflorescences sur le stipe.

Teinture de gaïac, Melzer : réactions nulles.

Spores [5,5] 7,1-8,5 × 4,2-5,7 μm, ovoïdes, rarement obovoïdes, à paroi épaisse, lisse, non amyloïde, orthochromatique au bleu de crésyl. Basides cylindracées, renflées au milieu ou même sous le milieu et alors obclaviformes, 17-20[28,5] × [6,5]8-9[10] μm, tétrasporiques. [Cheilocystides abondantes, claviformes à fusiformes, appendiculées, 43-71 × 14-17(28) μm. Pleurocystides rares, analogues, 57-74(90) × 14-34 μm], Sous-hyménium pseudoparenchymateux. Revêtement piléique à hyphes formées d’éléments ± vésiculeux au centre du chapeau, plus allongés ailleurs; quelques cloisons secondaires. Revêtement du stipe à hyphes cylindriques; pas de cloisons secondaires; hyphes oléifères rares.

Habitat : Sur le sol, en forêt.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Diobo-Akula, forêt de Gilbertiodendron dewevrei, déc. 1925, Goossens-Fontana 518 et icon. (holotype BR); Binga, forêt sèche, avril 1928, Goossens-Fontana 688 et icon. (cotype). Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, ancienne plantation de caféiers, déc. 1953, Goossens-Fontana 5339 et icon.; id., févr. 1954 et mai 1955, Goossens-Fontana 5364 et 5508.

Observations

1. Le matériel est en mauvais état. La description est basée sur les deux récoltes types et complétée, entre crochets, d’après la récolte 5339.

2. Un certain nombre de basides (entre 1 et 5 %) sont obclaviformes. Cette particularité nous semble très rare chez les Agaricales : elle a peut-être ici une valeur spécifique non négligeable.

3. Dans le groupe de V. volvacea, cette espèce est caractérisée par son chapeau membraneux entraînant une striation de la marge et aussi par ses basides larges sur toute leur longueur.

4. Les récoltes types ont été illustrées dans la Flore Iconographique (loc. cit.).

 

6. Volvariella cf. villosovolva (Lloyd) Sing., Lilloa 22 : 401 (1951); Shaffer, Myc. 49 : 567 (1957). Fig. 40.

Volvaria villosavolva Lloyd, Myc. Notes 1 : 31 (1899).

Description de l’exsiccatum : Chapeau de 5 cm de diam. env., brun très clair à fibrilles noirâtres; marge striée. Stipe fibrilleux dans le haut; volve brune à feutrage mycélien blanchâtre. Lamelles peu serrées, ocre brunâtre. Efflorescences nulles.

 

Spores très pâles, 5,3-7,2 × 3,7-4,2 μm, longuement ellipsoïdes, à paroi assez mince; pore nul. Basides claviformes ou subfusiformes, tétrasporiques, 20-33(30) × 7-8,5 μm env. Cheilocystides lancéolées ± fusiformes, les plus grandes mesurant 60-70 × 16 μm par ex. Pleurocystides paraissant n’exister que près de l’arête, lancéolées, de 45 × 15 μm par ex. Sous-hyménium celluleux. Revêtement piléique à hyphes cylindriques, à contenu brun (dans l’ammoniaque), rétrécies aux cloisons, de 10-20 μm de diam. ; cloisons secondaires fréquentes. Anses d’anastomose non vues.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, sur le sol d’une plantation de caféiers arabica, mai 1952, Goossens-Fontana 5238.

Amérique du Nord.

Observations

1. La description ci-dessus est basée sur le seul exsiccatum, Mme Goossens n’ayant pas pris de notes ni fait d’aquarelle à l’occasion de cette récolte. La couleur sur le frais est donc inconnue. Notre détermination est de ce fait entachée d’un doute certain.

2. V. villosovolva, décrite d’Amérique du Nord est une espèce peu connue dont le caractère le plus saillant est la présence de longs poils « mycélioïdes », à l’extérieur de la volve, mais nous ne pensons pas que ce caractère ait une bien grande valeur car il peut dépendre des conditions d’humidité, au moment de la croissance, et aussi parce que son observation peut fort bien échapper à l’attention du mycologue non averti.

3. Voisine de V. goossensiae, cette espèce en diffère surtout par les spores plus petites.

7. Volvariella parvispora Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 45 : 192 (1975). Planche XIII/1.

Chapeau 9-12 cm de diam., d’abord campanulé tronqué puis nettement campanulé, à fin étalé à centre mamelonné, assez épais (3 mm à 1/2 rayon); revêtement tomenteux puis fibrilleux, fuligineux, nuancé de jaunâtre pâle, pâlissant, à la fin ocracé brunâtre, avec le centre bistré et la marge rosâtre; celle-ci non ou peu striée. Stipe énucléable, 10-12 cm × 9-10 mm, cylindrique, épaissi à la base où il atteint 25 mm, plein; revêtement finement tomenteux à la loupe, blanchâtre; volve de 3-6 cm de long, libre jusqu’à 1 cm de la base, membraneuse assez tenace, lobée, blanchâtre ou ± teintée de la couleur du chapeau, tomenteuse à l’extérieur. Lamelles libres, larges (9 mm), ventrues, minces, blanches puis rosâtres, serrées. Chair ferme puis molle, blanche; odeur fongique, agréable; saveur douce. Sporée rose. Exsiccatum brun ocre nuancé de jaune ocre, lamelles jaune ocre; pas d’efflorescences.

Teinture de gaïac, sulfate de fer, pyrogallol, phénol, α-naphtol, aniline et ammoniaque : réactions nulles.

Spores (4,2)4,5-5,7 × 3-4 μn, rose pâle, ellipsoïdes ou à peine ovoïdes; paroi assez épaisse, pore nul. Basides claviformes, tétrasporiques, 25-30 × 8-9 μm env. Cheilocystides abondantes, fusiformes à sommet ± arrondi, 60-70 × 12-16 μm env. Pleurocystides abondantes, analogues mais plus vésiculeuses. Revêtement piléique à hyphes cylindracées, brunâtre pâle, de 10 μm de diam. env., à paroi épaisse. Anses d’anastomose non observées.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, sur compost formé de détritus de palmier élaeis, août 1942, Goossens-Fontana 2090 et icon. (holotype BR); id., épars sur le sol de la forêt sèche, oct. 1934, Goossens-Fontana 991 et icon. (BR) ? Lacs Edouard et Kivu : Panzi, plantation de caféiers, févr. 1950, Goossens-Fontana 5113 et icon. (BR) ?

Usages : consommé, jeune, par les indigènes Makombo (Binga ?)

Observations

1. La description est basée sur l’aquarelle, les notes copieuses et les exsiccatums qui ne sont malheureusement pas en très bon état de la récolte type.

2. Espèce de l’affinité de V. volvacea mais à spores nettement plus petites. V. pseudovolvacea en diffère dans l’interprétation qu’en donne R. W. G. Dennis (1953) — par la rareté des cystides, des spores légèrement plus allongées et l’habitat lignicole.

3. L’assimilation de la récolte 991 à V. parvispora est douteuse, d’autant plus que l’aquarelle fait penser à un champignon lignicole et qu’il n’est pas certain que l’exsiccatum corresponde à l’aquarelle, Mme Goossens ayant donné pour l’un et l’autre des dates différentes.

4. La récolte 5113 est aussi douteuse; elle concerne un carpophore jeune et vigoureux dont l’exsiccatum est presque stérile, ne comportant que quelques spores, à paroi épaisse, paraissant anormales.

8. Volvariella bingensis (Beeli) Shaffer, Myc. 54 : 564 (1962). Fig. 41.

Volvaria bingensis Beeli, Flore Icon. Champ. Congo 1 : 24, pl. 4/8 (1935).

Chapeau 12-16 cm de diam., campanulé convexe, épais (6 mm à mi-rayon), jaune ferrugineux, à longues fibrilles radiales jaunâtres; marge non striée. Stipe 20 cm × 12 mm, 35 mm à la base, énucléable, cylindracé, bulbeux à la base, plein, lisse, blanc jaunissant un peu; volve membraneuse, de 7 cm de long, à partie libre de 3,5 cm, blanchâtre à la face interne et à l’extérieur à la base, teinté d’ocracé ferrugineux à sa marge qui est déchiquetée. Lamelles distantes, rose, serrées (10 L + 7 1/cm), 20 mm de large, arrondies aux extrémités. Chair blanche, un peu teintée de jaunâtre dans le stipe; odeur et saveur « âcres ». Sporée rose ocracé.

 

Spores 8,5-9,9 × 5,7-7,1 μm, ovoïdes, lisses, non amyloïdes, orthochromatiques dans le bleu de crésyl; membranes épaisses. Basides 22,8-31,3 × 8,5-11,5 μm, claviformes, tétrasporiques. Cystides rares, lancéolées, mesurant par ex. 44 × 9 μm, largement capitées à tête de 6 μm de diam. Sous-hyménium à cellules étoilées. Revêtement piléique à hyphes radiales. Anses d’anastomose nulles.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, sur le sol, dans la brousse, nov. 1931, Goossens-Fontana 954 et icon. (holotype BR).

Observations

1. Le matériel est en mauvais état : nous n’avons pu revoir les cystides correctement.

2. Cette espèce est distincte par sa grande taille, sa teinte ferrugineuse, ses spores relativement grandes et son habitat sur le sol. L’espèce la plus voisine est probablement V. bombycina qui a des spores légèrement plus petites, une autre coloration, des cystides abondantes et un habitat lignicole.

3. Le sous-hyménium à cellules étoilées nous semble une particularité rare que nous n’avons jamais observé ailleurs.

4. Comme l’a déjà indiqué Shaffer (loc. cit.), Beeli a donné de son espèce des spores moitié trop petites.

5. L’espèce a été illustrée dans la Flore Iconographique (loc. cit.).

9. Volvariella bombycina (Schaeff. ex Fr.) Sing., Lilloa 22 : 401 (1951). Fig. 42, planche XIV/2.

Agaricus bombycinus Schaeff. ex Fr., Syst. Myc. 1 : 271 (1821).

Volvaria bombycina (Schaeff. ex Fr.) Kummer, Führ. Pilzk. : 99 (1871).

Chapeau de 14 cm diam. env., campanulé puis étalé, à sommet aplani, épais (9 mm à mi-rayon), jaune pâle; revêtement fibrilleux-soyeux; marge enroulée et densément villeuse chez les jeunes. Stipe 13 cm × 13 mm env., cylindracé, régulièrement épaissi à la base qui mesure 35 mm de diam., plein; revêtement blanchâtre et striolé; volve membraneuse de 50-80 mm de long, libre sur 40 mm env., blanchâtre intérieurement, ocracé extérieurement; marge peu lobée; vallécule étroite. Lamelles blanches puis d’un rose foncé assez terne, distantes, serrées, de 12 mm de large, ventrues. Chair blanche, un peu teintée de crème dans le bulbe, molle et spongieuse; saveur « âcre ». Sporée rosâtre.

Teinture de gaïac, sulfate ferreux, pyrogallol, phénol, ammoniaque et aniline : réactions nulles.

Spores 7,8-9,5 × 5,7-6,2 μm, ellipsoïdes ou à peine ovoïdes, lisses. Basides 24-30 × 9-12 μm, claviformes à partie supérieure un peu conique, hyalines, 4-sporiques. Cheilocystides abondantes, ± fusiformes à sommet parfois courtement appendiculé, hyalines à paroi mince, mesurant env. 70-100 × 20-40 μm. Pleurocystides assez fréquentes, lancéolées parfois sublagéniformes, à sommet arrondi, 56-80 × 15-20(26) μm. Revêtement piléique à hyphes cylindracées de 10-17 μm de diam., certaines extrémités cystidiformes atteignant 200 × 38 μm. Anses d’anastomose non observées.

Habitat : lignicole sur essences variées.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, forêt de Gilbertiodendron dewevrei, janv. 1943, Goossens-Fontana 3021 et icon.

Europe, Afrique du Nord, Amérique, Asie.

Usages : Considéré comme comestible dans les régions tempérées. Il ne semble pas que ce soit le cas en Afrique centrale.

Observations

1. La description est basée uniquement sur le matériel zaïrois. La comparaison avec du matériel européen bien caractéristique ne laisse pas de place au doute.

 

10. Volvariella palmicola (Beeli) Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 45 : 192 (1975).

Volvaria palmicola Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 61 : 78, fig. 2 (1928).

V. bombycina (Pers. ex Fr.) Kummer p.p.; Dennis, Bull. Soc. Myc. France 69 : 146 (1953).

V. bombycina var. palmicola (Beeli) Beeli, Fl. Icon. Champ. Congo 1 : 24, pl. 4/6-7 (1935).

Volvariella bombycina var. microspora Dennis, Kew Bull. 15 : 108 (1961).

V. bombycina var. palmicola (Beeli) Shaffer, Myc. 54 : 565 (1962).

Chapeau 13-16 cm diam., largement campanulé ± mamelonné au centre, assez épais (3 mm à mi-rayon), jaune clair, plus vif, citrin au centre, rosé à la marge; revêtement soyeux ± squamuleux; marge non striée, villeuse à l’état jeune. Stipe 12 cm × 10 mm env., cylindracé, régulièrement élargi vers la base qui mesure 24 mm de diam., plein; revêtement lisse, blanchâtre; volve membraneuse de 50 mm de long, libre sur 25 mm env., blanche intérieurement, à face externe brunâtre, ± sillonnée longitudinalement, marge peu lobée, vallécule étroite et arrondie au contact du stipe. Lamelles roses, libres, assez serrées (6 L + 61/cm), de 15 mm de large, ventrues. Chair blanche, spongieuse dans le chapeau, fibreuse dans le stipe; odeur « âcre »; saveur « piquante ». Sporée rose ocracé (en 1974). Exsiccatum brun ocracé, volve plus claire; efflorescences petites et rares.

Spores 6,0-8,5 × 4,2-5,7 μm, ellipsoïdes ou ovoïdes, lisses, non amyloïdes, orthochromatiques dans le bleu de crésyl. Basides 20-28,5 × 5,7-8,5 μm, claviformes, tétrasporiques. Cheilocystides abondantes, ± fusiformes, hyalines, à paroi mince, présentant parfois un petit appendice terminal qui peut être recourbé. Pleurocystides rares, fusiformes, à paroi mince et hyaline, 52-57 × 14-17 μm. Sous-hyménium pseudoparenchymateux. Revêtement piléique à hyphes cylindracées, septées, radiales, de 6-15 μm de diam. Anses d’anastomose nulles.

Habitat : lignicole, sur essences variées.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Eala, sept. 1925, Goossens-Fontana 378 et icon. (holotype BR); Binga, plantation de caféiers, nov. 1931, Goossens-Fontana 949 et icon.

Antilles, Europe, Japon.

Nom vernaculaire : Ikoloyo (Eala).

Observations

1. La description est basée sur la récolte 949.

2. V. palmicola est assurément peu distinct de V. bombycina dont il se différencie par des spores plus petites, des cystides plus rares et peut être par une coloration plus citrine du chapeau; les lamelles sont peut être aussi moins serrées mais la chose est difficile à constater sur exsiccatum.

3. V. palmicola n’est pas limitée à la zone tropicale. En effet, C. Rea (1922) indique des spores de 6-7 × 4-5 μm pour son V. bombycyna; R. Imazeki et T. Hongo (1964) représentent un V. bombycina à chapeau jaune citron et lui attribuent des spores de 6,5-8 × 4,5-6 μm. Ces auteurs ont certainement eu en mains V. palmicola, assurément non lié aux palmiers.

4. L’espèce a été illustrée dans la Flore Iconographique (loc. cit.).

11. Volvariella striata Pathak, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 45 : 196 (1975). Planche XIV/3.

Chapeau 6-10 cm de diam., convexe à étalé, bassement et largement mamelonné, mince (1 mm à mi-rayon); revêtement sec, soyeux, blanc; marge finement striée, devenant rosée par transparence. Stipe 9 cm × 7 mm, cylindracé jusqu’à la base, un peu flexueux, plein; revêtement fibrilleux, blanc; volve de 4 cm de long, libre jusqu’à 7-13 mm de la base, membraneuse, mince, blanche, lobée et persistante. Lamelles blanches puis roses, à la fin rose foncé un peu ocracé, libres et même distantes, serrées, minces, arrondies vers le stipe, atténuées à la marge. Chair blanche; odeur et saveur « âcres ». Sporée rose. Exsiccatum crème ocracé.

Teinture de gaïac, sulfate ferreux, pyrogallol, α-naphtol et phénol : réactions nulles.

Spores 7,0-8,5 × 4,2-5,7 μm, lisses, ellipsoïdes à ovoïdes; paroi épaisse, non amyloïde, orthochromatique dans le bleu de crésyl. Basides 20-28,5 × 7,5-8,5 μm, claviformes, 4-sporiques. Cheilocystides abondantes, fusiformes, parfois ± appendiculées, à paroi mince, 45-71 × 14-23 μm. Pleurocystides abondantes, analogues aux cheilocystides, 37-74 × 14-20 pm. Trame inversée. Soushyménium pseudoparenchymateux. Revêtement piléique à longues hyphes radiales cylindriques; rares cloisons secondaires. Revêtement du stipe analogue à celui du chapeau; pas vu de cloisons secondaires; quelques hyphes oléifères. Anses d’anastomose non observées.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, épars sur bois mort, dans la forêt sèche, févr. 1935, Goossens-Fontana 1010 et icon. (holotype BR).

Observations

1. Le matériel, réduit à un seul carpophore, est en assez bon état.

2. Cette espèce est caractérisée par sa taille moyenne, son chapeau blanc à marge striée, son stipe non bulbeux, sa volve blanche, ses cystides abondantes et son habitat lignicole : une telle combinaison de caractères ne se retrouve dans aucune autre espèce.

12. Volvariella mammosa Pathak, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 45 : 196 (1975). Planche XIV/4.

Chapeau 3,5 cm diam., campanulé à mamelon bien marqué, mince (1 mm à mi-rayon); revêtement gris jaunâtre, plus pâle vers la marge qui n’est pas striée. Stipe 5 cm × 5 mm (7 mm à la base), cylindracé, plein; revêtement blanchâtre, lisse; volve de 17 mm de long, libre jusqu’à 10 mm de la base, blanche, lobée, épaisse. Lamelles libres et même un peu distantes, assez serrées, de 4 mm de large, arrondies à la marge, roses. Chair blanche, un peu colorée sous le mamelon; saveur « amère ». Exsiccatum jaune ocracé.

Teinture de gaïac, chair du chapeau et du stipe : vert bleu, rapide. Gaïacol : pourpre rouge, rapide.

Spores 5,7-7,1 × 5-7 μm, subglobuleuses ou rarement obovoïdes, à paroi épaisse, lisse, non amyloïde, orthochromatique dans le bleu de crésyl. Basides claviformes, tétrasporiques, 28,5-34(40) × 8,5 μm. Cheilocystides abondantes, claviformes ou ± fusiformes, à paroi mince, mesurant 50-80 × 15-26 μm, appendiculées à l’apex. Pleurocystides abondantes, analogues, 45,5-74 × 17-25,5 μm. Sous-hyménium pseudoparenchymateux. Revêtement piléique à hyphes cylindriques de 11-23 μm de large, légèrement rétrécies aux cloisons, à nombreuses cloisons secondaires, à membrane assez épaisse; éléments terminaux arrondis. Revêtement du stipe analogue, mais cloisons secondaires peu fréquentes. Anses d’anastomose nulles.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, sur le sol, déc. 1953, Goossens-Fontana 5326 et icon. (holotype BR).

Observations

1. La description est basée sur le seul carpophore en bon état.

2. Cette espèce est manifestement proche de V. murinella (V. taylori ss Orton et Shaffer). Elle s’en écarte par son mamelon très bien individualisé, son revêtement piléique non fibrilleux mais surtout par ses spores subglobuleuses, à paroi très épaisse. L’aspect des hyphes du revêtement piléique à hauteur des cloisons est aussi caractéristique; l’abondance des cloisons secondaires nous semble exceptionnel dans le genre.

13. Volvariella surrecta (Knapp) Sing., Lilloa 22 : 401 (1951). Fig. 43, planche XIV/5.

Agaricus surrectus Knapp, Journ. Naturalist : 363 (1829) fide Ramsbotton (1942).

A. loveianus Berk. apud J.E. Smith, Engl. Flora 5 (2) : 104 (1836).

Volvaria loveiana (Berk.) Gill., Les champ. : 386 (1878).

V. hypopithys (Fr.) Karst. ssp. loveiana (Berk.) Konr. et Maubl., Icon. Sel. Fung. 1 : pl. 17 (1925) (« loweana »).

V. surrecta (Knapp) Ramsbottom, Trans. Brit. Myc. Soc. 25 : 326 (1942).

Chapeau 2-3 cm diam., campanulé puis convexe, ensuite étalé à centre obtusément mamelonné, mince (1 mm à 1/2 rayon); revêtement soyeux-velu, blanc ou légèrement teinté de jaune paille au centre puis un peu rosé par transparence vers la marge qui est striée. Stipe 4,5 cm × 5 mm env., cylindrique, plein; revêtement blanc et lisse; volve membraneuse, blanche, de 10-15 mm de long, libre presque jusqu’à la base. Lamelles libres, minces, serrées, assez larges, blanches puis rosées. Chair blanche; saveur « amère »; odeur un peu « âcre ». Sporée rose assez pâle. Exsiccatum : chapeau et stipe crème ocracé; lamelles jaune ocre; pas d’efflorescences.

Teinture de gaïac, gaïacol : réactions nulles; cependant au point d’insertion on observe une forte réaction à la teinture de gaïac due au champignon parasité.

Spores très pâles s.m., 3,9-5,3(5,7) × 2,9-3,9 μm, ovoïdes ou ellipsoïdes, orthochromatiques dans le bleu de crésyl. Basides claviformes, tétrasporiques, 17-24,2 × 5,7-7,1 μm. Cheilocystides abondantes, fusiformes ou longuement piriformes, souvent courtement appendiculées au sommet, 37-60 × 11,4-17 μm. Pleurocystides abondantes, analogues mais peut-être plus irrégulières, parfois sinueuses, 40-63 × (5)11-17 μm. Sous-hyménium pseudoparenchymateux. Revêtement piléique à longues hyphes cylindracées, radiales de 10-22 μm de diam.; éléments terminaux un peu lancéolés. Revêtement du stipe analogue, les éléments terminaux des hyphes lancéolées, un peu cystidiformes. Anses d’anastomose non observées.

Habitat : parasite sur le stipe de diverses Agaricales leucosporées, notamment Leucopaxillus amarus (Alb. et Schw. ex Fr.) Kühn.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, janv. 1948, mars et avril 1955, févr. 1956, Goossens-Fontana 5093 et icon., 5481 et icon., 5484, 5486, 5487 et icon., 5490 et 5550.

Europe, Amérique du Nord.

Observations

1. La description est basée sur deux excellentes récoltes (5481 et 5487).

2. Espèce bien caractérisée par son parasitisme et ses petites spores.

3. La détermination de l’espèce le plus souvent parasitée, Leucopaxillus amarus, est due à R. Kühner. La récolte 5093 parasitait une Agaricale pleurotoïde à lamelles très anastomosées, petites spores ellipsoïdes, fortement amyloïdes et basides bisporiques. Peut-être s’agit-il cependant du même hôte déformé par le parasitisme. A notre connaissance le parasitisme de V. surrecta sur Leucopaxillus amarus n’a jamais été signalé, son hôte le plus commun, dans les régions tempérées, étant Clitocybe nebularis (Batsch ex Fr.) Quél.

4. Les dimensions des spores des récoltes étudiées ici sont légèrement plus faibles que celles que l’on trouve dans les descriptions publiées et basées sur du matériel des régions tempérées. On pourrait donc suspecter l’existence de deux espèces voisines différant non seulement par la taille des spores mais aussi par l’hôte.

BIBLIOGRAPHIE

Dennis, R. W. G., Bull. Soc. Myc. France 69 : 146-149 (1953).

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Imazeki, R. et Hongo, T., Coloured Illustrations of Fungi of Japan, Hoikusha, Osaka (1964).

Pathak, N. C., Contribution to the study of the genus Volvariella Speg. with particular reference to central african species.                  Ghent, doctoral dissertation (inédit).

Rea, C., British Basidiomycetes, Cambridge (1922).

Shaffer, R. L., Myc. 49 : 545-579 (1957).

Shaffer, R. L., Myc. 54 : 563-572 (1962).

Singer, R., Mushrooms and Truffes, Leonard Hill, London (1961).