Flore illustrée des Champignons d’Afrique Centrale

Fascicule 5

 

Leucocoprinus (Agaricaceae)

par P. Heinemann (septembre 1977) : 87-101, pl. 15-16

 

Asproinocybe (Tricholomataceae)

 par P. Heinemann & D. Thoen (septembre 1977) : 102-104, pl. 16


Planches


 

LEUCOCOPRINUS (Agaricaceae, Leucocoprineae)

par P. Heinemann

Le genre Leucocoprinus groupe des petites lépiotes très évoluées, à spores généralement analogues à celles du genre Macrolepiota, mais dont l’habitus rappelle fortement celui des coprins véliformes. Il présente une distribution pantropicale mais se trouve aussi couramment dans les régions tempérées, dans les serres, plus rarement dans la nature.

L’étude des Leucocoprinus devra nécessairement comporter l’anatomie du revêtement piléique au centre du chapeau et celle du revêtement du stipe. Beaucoup d’espèces ont un revêtement piléique comportant des éléments vésiculeux; certaines ont un revêtement hyméniforme caractérisé au centre et présentent en plus des sphérocystes dans les squamules que l’on peut attribuer à un voile général; chez d’autres espèces au contraire on passe d’une façon quasi continue de la chair piléique aux squamules; dans ce dernier cas le revêtement est dépourvu de sphérocystes. L’existence d’intermédiaires entre ces deux types ne permet pas un sectionnement basé uniquement sur ce caractère. Rarement (L. denudatus), nous avons observé des squamules extérieures aux flocons piléiques et d’une autre texture; il s’agit dans ce cas d’un voile général qui peut ne laisser aucune trace.

Toutes les espèces sont saprophytes; quelques unes sont lignicoles.

Le genre est sans intérêt alimentaire. Aucune espèce n’est réputée comestible. Une espèce au moins serait fortement toxique (Singer, 1975).

En plus des espèces reconnues en Afrique, les clés comportent les mieux connues des autres régions.

Leucocoprinus pat.

Bull. Soc. Myc. France 4 : 26 (1888);

Journ. Bot. Paris 2 : 16 (1888)

Hiatula (Fr.) Mont. emend. Heim et Romagn., Bull. Soc. Myc. France 50 : 186 (1934).

Lepiota subgen. Leucobolbitius Lange, Flora Ag. Dan. 1 : 20 (1935).

Lepiota sect. Striatae Murr., North Am. Flora 10 : 42 (1914).

Cepaestipedes Konr. et Maubl., Ic. Sel. Fung. 6 : 41 (1937).

Carpophore fragile et éphémère, à chapeau et stipe distincts et séparables. Chapeau membraneux, rarement lisse, le plus souvent floconneux ou squamuleux, à marge striée-sillonnée. Stipe grêle, généralement creux; anneau simple, fragile, devenant souvent mobile. Lamelles libres ou collariées. Sporée blanche. Spores à paroi complexe, à endospore métachromatique au bleu de crésyl; pore apical fréquent. Hyménium à basides typiquement séparées par des pseudoparaphyses. Cheilocystides fréquentes; pleurocystides généralement nulles. Trame piléique aérifère; revêtement hyméniforme, hyméniforme disjoint ou non distinct du voile général qui comporte souvent des éléments vésiculeux. Anses d’anastomose généralement nulles. Espèce-type : Leucocoprinus flavipes Pat. et Gaill. ou L. cepaestipes (Sow. ex Fr.) Pat. (voir R. Singer 1975 : 456).

Synopsis des sections

1. Spores munies d’un pore apical évident, au moins sur la plupart des spores :

2. Revêtement piléique pulvérulent, floconneux ou squamuleux, formé d’éléments ± vésiculeux, parfois sphériques (sphérocystes); stipe non muni de poils dressés ............ Leucocoprinus (p. 87)

2. Revêtement piléique squamuleux, à squames formées de longs poils ± fasciculés, dépourvu de sphérocystes; stipe tomenteux par des poils dressés analogues à ceux du chapeau ....... Velutipedes (p. 94)

1. Spores sans pore ou à pore rudimentaire :

3. Spores étirées en pépin, grandes (L > 10 μm) ...... Pepinospori (p. 97)

3. Spores ellipsoïdes, de petite taille (L ≤ 8 μm) ....... Denudati (p. 98)

Sect. Leucocoprinus

1. Carpophore à coloration générale jaune :

2. Voile général comportant des sphérocytes; revêtement piléique hyméniforme au centre; carpophore très grêle (L/d > 20) :

3. Chapeau jaunâtre sauf au centre qui est brun ocre; stipe jaune clair; spores 8,7-10,7 × 6,5-8,5 μm, à apex brusquement et courtement élargi................... 1. L. fragilissimus

3. Carpophore probablement entièrement jaune; spores 11,4-16 × 8,4-10 μm, un peu étiréestronquées au sommet .................. 2. L. thoenii

2. Voile général ne comportant des cellules subisodiamétriques que vers le revêtement, formé de cellules ± allongées et diverticulées; carpophore moins grêle (L/d < 20); spores 9,4-11,4 × 6,6-7,6 μm, en moyenne .................... 3. L. birnbaumii

1. Carpophore dépourvu de teinte jaune ou jaunâtre, mais parfois jaunissant avec l’âge ou au froissement :

4. Chapeau blanc ou blanchâtre, laineux-floconneux, à centre parfois faiblement ocracé :

5. Chair et stipe blancs, jaunissant au toucher; spores 8,5-11 × 5,3-7,4 μm; éléments des flocons de 15-50 × 2-12 μm ............... 4. L. elaidis

5. Mêmes caractères mais jaunissement non signalé ...................... 5. L. cretatus

4. Chapeau blanc ou blanchâtre, squamuleux, à centre et squamules brun ± foncé :

6. Centre et squamules piléiques brun très foncé; anneau situé au dessus du milieu du stipe :

7. Revêtement piléique muni de nombreux sphérocytes; spores de 9,5-11 × 5-7 μm, en moyenne; tractus porique net, évasé vers l’extérieur ............... L. brebissonii

7. Revêtement piléique à éléments cylindracés; sporeso, 5-8,1 × 4,2-5,1 μm; tractus porique très étroit ................................. 6. L. submontagnei

6. Centre et squamules piléiques brunâtres ou ocracées :

8. Anneau situé près de la base du stipe; spores 7,5-9,5 × 6-7,5 μm; tractus porique très étroit............ 7. L. venezuelanus

8. Anneau situé dans le haut du stipe; spores 8-11 × 5,5-7 μm, à pore net, tronquant ........ L. cepaestipes

L. brebissonii (Godey) Locquin croît en plein air et en serres dans les régions tempérées (Europe, Japon); à notre connaissance il n’a pas été signalé en provenance des régions tropicales. Notons que plusieurs espèces traitées dans ce travail lui ressemblent physionomiquement et que le champignon signalé par Beeli (1938) de Sierra Leone, sous le nom de Lepiota cfr brebissonii n’est certainement pas un Leucocoprinus.

Lepiota cepaestipes (Sow. ex Fr.) Kummer est à l’origine, et encore dans l’esprit de certains auteurs récents, une espèce collective comprenant, à côté du type, une variété blanche, l’actuel Leucocoprinus cretatus (p. 92) et une variété jaune, l’actuel L. birnbaumii). Le type pour certains auteurs est un champignon blanc à squamules brunâtres (Lange, Kühner 1936, Haller, Moller, Horak); une autre tradition identifie le type à L. cretatus (Beeli 1938, Dennis 1953, Pegler 1972). Dans cette dernière hypothèse L. cepaestipes sensu Lange devrait être rebaptisé; il n’est pas de l’affinité des L. cretatus et birnbaumii et appartient peut-être même à une autre section du genre.

1. Leucocoprinus fragilissimus (Rav. apud Berk. et Curt.) Pat., Essai taxon. : 171 (1900); Pegler, Kew Bull. 27 : 191 (1972). Planche XV/1.

 

Hiatula fragilissima Rav. apud Berk. et Curt., Ann. Mag. Nat. Hist. ser. 2, 12 : 422 (1853).

Lepiota fragilissima (Rav.) Morgan, Journ. Mycol. 13 : 5 (1907).

Agaricus (Lepiota) licmophorus Berk. et Br., Journ. Linn. Soc. 11 : 500 (1871).

Lepiota licmophora (Berk. et Br.) Sacc., Syll. Fung. 5 : 44 (1887).

Hiatula licmophora (Berk. et Br.) Petch, Ann. Roy. Bot. Gard. Peradeniya 4 : 385 (1910); Boedijn, Bull. Jard. Bot. Buitenzorg ser. 3, 16 : 407 (1940).

Leucocoprinus licmophorus (Berk. et Br.) Pat., Bull. Soc. Myc. France 29 : 216 (1913).

? Leucocoprinus flavipes Pat. et Gaill. sec. Petch, Ann. Roy. Bot. Gard. Peradeniya 4 : 385 (1910).

Chapeau d’environ 3 cm de diam., d’abord en massue, cylindracée puis étalé, membraneux et fragile : revêtement furfuracé, jaune clair, sauf au centre qui est brun ocre et nettement délimité; marge striée presque jusqu’au centre, fendue sur le dos des lamelles. Stipe de 10 cm × 1,5-2 mm, très graduellement épaissi vers la base, jusque 3-4 mm, creux et fragile, jaune clair; anneau membraneux en entonnoir, jaunâtre, fragile. Lamelles jaune très clair, assez serrées, toutes égales, étroites (2 mm), libres écartées du stipe à vallécule de 1 mm de large. Chair jaunâtre; saveur « très amère ».

Spores 8,7-10,7(11,6) × 6,5-8,0(8,5) μm, courtement ellipsoïdes, à apex brusquement et courtement élargi; membranes épaisses, orthochromatiques dans le Melzer, endospore métachromatique (voir obs. 3); gonflement faible ou nul par Am + HAc; pore tronquant présentant une papille hyaline saillante. Revêtement piléique ou voile général comportant probablement des sphérocystes de 50 μm de diam. par ex. Hyphes superficielles du stipe cylindriques, de 20-30 μm de diam. Anses d’anastomose nulles.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, sept. 1936, Goossens-Fontana 1045 et icon.

Ceylan, U.S.A. : Caroline du Sud.

Observations

1. La description est basée sur la récolte 1045 qui comporte quelques notes et une bonne aquarelle; l’exsiccatum n’est pas en bon état.

2. Espèce très caractérisée par son aspect de coprin véliforme et ses spores munies à l’apex d’une sorte de col tronqué. Ces caractères sont partagés avec l’espèce suivante qui en diffère par des spores nettement plus grandes, de 11,4-16 × 8,4-10 μm.

3. Les spores de cette espèce se comportent de façon particulière dans le bleu de crésyl : selon une concentration croissante du colorant on observe :

a) une teinte générale bleuâtre;

b) les bouchons apiculaire et porique rouges (méta-chromasie);

c) l’endospore et les bouchons rouges;

d) les membranes entièrement bleues, la métachromasie de l’endospore étant entièrement cachée par l’orthochromasie des membranes plus extérieures.

2. Leucocoprinus thoenii Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 85 (1977). Fig. 44.

? Lepiota elongata Beeli in schedae.

Carpophore probablement entièrement jaune. Chapeau d’abord glandiforme puis étalé; revêtement furfuracé; marge striée presqu’au 3/4. Stipe grêle, furfuracé; anneau non visible sur exsiccatum. Lamelles collariées distantes. Exsiccatum brunâtre à lamelles ocre clair; très rares efflorescences.

Spores (10,2)11,4-16 × (7,6)8,4-10,0 μm, hyalines, amygdaliformes, arête interne à peine moins convexe, sommet un peu étiré tronqué; membranes épaisses, brun acajou dans le Melzer; endospore, tractus porique et bouton apical métachromatiques dans le bleu de crésyl; pore large et tronquant formant goulot; papille apicale hyaline et saillante; gonflement important dans Am + HAc. Hyménium disjoint; pseudoparaphyses de 15-25 μm de diam. ; basides non observées. Cheilocystides lancéolées à sommet étiré subcapité, hyalines, ca (19)25-33 × 8-13 μm. Revêtement piléique hyméniforme au centre du chapeau, à cellules de 25-30 de haut × 15-20 μm de diam., contenant des granules brun jaune (sur matériel d’herbier dans l’ammoniaque); voile général formé d’une majorité de sphérocystes de 15-56 μm de diam., à paroi assez mince jaune, entremêlés d’éléments cylindracés courts et diverticulés de 3-6 μm de diam.; quelques éléments intermédiaires entre ces deux catégories. Stipe à hyphes internes cylindracées de 20-30 μm de diam. rétrécies aux cloisons; pulvérulence formée d’hyphes variées, non vésiculeuses, souvent diverticulées, de 3-6 μm de diam. Anses d’anastomose nulles.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, déc. 1939, Goossens-Fontana 2017 et icon. ? Haut-Shaba : Kipopo, muhulu, mars 1973, D. Thoen 5713 (holotype BR).

Observations

1. La description est basée sur l’exsiccatum et la seule indication de la couleur par le récolteur.

2. Espèce assurément voisine de la précédente dont elle diffère par les spores nettement plus grandes.

3. La récolte Goossens 2017, attribuée ici avec doute, est annotée Lepiota elongata par M. Beeli. Elle consiste en un carpophore immature; l’exsiccatum est en mauvais état, l’aquarelle représente un carpophore de 15 cm de haut de coloration très vive, à lamelles blanches lisérées de jaune.

3. Leucocoprinus birnbaumii (Corda) Sing., Sydowia 15 : 67 (1962). Fig. 45 et 46, planche XVI/2 a et b.

Agaricus birnbaumii Corda, Icon. Fung. 3 : 48 (1839).

A. cepaestipes var. lutea Bolt. ex Secr., Mycogr. Suisse 1 : 56 (1833).

A. luteus (Bolt. ex Secr.) Berk., Intell. Observer : 7 (1865).

Lepiota lutea (Bolt. ex Secr.) Godfrin, Bull. Soc. Myc. France 13 : 33 (1897).

Leucocoprinus luteus (Bolt. ex Secr.) Locquin, Bull. Soc. Linn. Lyon 12 : 41 (1943).

Lepiota coprinoides Beeli, Flore Icon. Champ. Congo 2 : 42, pl. 8/11 (1936).

Description du Goossens-Fontana 5098

Chapeau subglobuleux campanulé puis largement conique à centre mamelonné, très mince, submembraneux sauf au centre et fragile; revêtement jaune citron vif, plus ocracé au centre, furfuracé par des fines méchules concolores; marge striée jusqu’à mi-rayon. Stipe 10-16 cm × 5-8 mm, cylindracé un peu irrégulier, élargi fusiforme vers la base jusqu’à 10-12 mm; énucléable, creux sur toute sa longueur; revêtement floconneux-squamuleux jaune,, sur toute sa longueur; revêtement citron plus ocracé vers la base qui est plus claire; anneau fragile, fibrilleux, concolore. Lamelles libres écartées du stipe par une vallécule de 2 mm env., serrées, inégales, minces, blanc citrin à arête légèrement plus colorée, atténuées aux deux extrémités. Chair citrin pâle, plus colorée sous les revêtements; saveur « très amère ». Sporée blanche. Exsiccatum unicolore, brun ocré.

Teinture de gaïac, ammoniaque, aniline : réactions nulles. Gaïacol : pourpre foncé rapide. Sulfate ferreux : gris vert, lent. Phénol : pourpre noirâtre, lent. Pyrogallol : brun foncé, lent.

Spores 10,3-12,6 × 6,7-8,5 μm, ellipsoïdes ou un peu ovoïdes, à sommet parfois obscurément tronqué; membranes épaisses, endospore métachromatique dans le bleu de crésyl : pore parfois peu visible mais évident sur d’autres spores, à papille hyaline saillante. Basides claviformes, 4-sporiques ou parfois 2 ou 1-sporiques, mesurant env. 36-45 × (7)10-13 μm. Pesudoparaphyses de 19 μm de large par exemple. Cheilocystides cylindracées sinueuses, de 10 μm env. de large; quelques sphérocystes. Revêtement piléique peut-être ± hyméniforme au centre; flocons formés par des éléments détersiles, allongés ou subglobuleux, ± sinueux et ± diverticulés, jaunes, mesurant env. 20-100 × 10-20 μm. Revêtement du stipe comportant des éléments analogues à ceux du chapeau.

Description abrégée du Goossens-Fontana 5437

Chapeau d’abord globuleux puis convexe mamelonné, jaune citron à petites squames brunes surtout au centre; marge courtement striée. Stipe de 5 cm × 3 mm, épaissi à la base (8 mm). Lamelles finement denticulées et pourvues sur l’arête d’une pruine orangée.

α-Naphtol : lent, rose pourpré.

Spores (8,8)9,7-11,7 × 6,0-7,4 μm à sommet, largement tronqué muni d’un pore à papille hyaline saillante. Basides 4-sporiques.

 

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, nov. 1931, Goossens-Fontana 948 et icon. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, groupés sur bois mort enfoui dans une plantation de caféiers, déc. 1949, mars 1953, janv. 1955, Goossens-Fontana 5098 et icon., 5253, 5437 et icon. Haut-Shaba : Kipopo, pelouse de Paspalum, mars 1959, M. C. Schmitz-Levecq 17.

Pantropical; subcosmopolite dans les serres chaudes.

Propriétés : non consommé par l’indigène (Panzi); pourrait être toxique.

Observations

1. La première description s’applique à une récolte bien typique et abondante dont les exsiccatums sont malheureusement en mauvais état. Elle est accompagnée de notes très copieuses de Mme Goossens; sauf pour les spores, les caractères microscopiques de cette description sont donnés d’après ces notes.

2. La deuxième description s’applique à une récolte de deux carpophores jeunes; de là probablement les divergences observées, notamment dans la striation de la marge piléique; nous n’avons pas retrouvé la pruine orangée dont font mention les notes de Mme Goossens.

3. Lepiota coprinoides Beeli que nous mettons ici en synonyme n’est plus représenté que par un type très douteux car nous n’y avons pas retrouvé les sphérocystes indiqués dans la description originale. Il est possible qu’il y ait eu confusion entre plusieurs récoltes; aussi est-il préférable d’abandonner ce nom. L’illustration de la Flore Iconographique (pl. 8/11) ne s’applique donc à L. birnbaumii qu’avec doute.

4. Les spores de L. birnbaumii sont relativement variables de dimensions et même de forme. Elles mesurent, pour les récoltes africaines étudiées, 9,4-11,5 × 6,7-7,6 μm en moyenne, pour les européennes 7,4-10,2 × 5,6-7,0 μm en moyenne. L’indice de forme (L/1) varie de 1,3 à 1,6. Le pore est plus ou moins tronquant, nul sur certaines spores.

Notons ici que les spores présentent souvent un certain aplatissement qui se traduit par le fait que la largeur de face est supérieure en moyenne à la largeur de profil; cet aplatissement varie de 1,03 à 1,08. Nous avons réuni dans le tableau suivant les données numériques concernant les spores de 4 récoltes zaïroises et de 5 européennes; les récoltes sont classées par longueur moyenne croissante des spores; l’aplatissement est indiqué par 1/1 et la troncature est évaluée au moyen des signes 0, ±, ou + + marquant sa largeur croissante.

Caractères sporiques de Leucocoprinus birnbaumii.

 

dimensions en μm

L/1

1/1

Troncat.

Rammeloo 3513*

6,7-7,4-8,0(9,5) × 5,0-5,6-6,1(6,9)

1,32

1,08

0

Heinem. 2999*

(6,5)8,2-8,85-9,5 × (5,2)5,7-6,1-6,5

1,45

1,03

±

Heinem. 4488*

ca 8-9-10 × 6,5-7-7,5

1,29

0 — + +

Schmitz-L. 17

7,4-9,43-11,2 × 6,1-7,02-8,2

1,34

0,99

0 — +

Rammeloo 3695*

8,7-9,86-11,0 × 5,8-6,93-8,3

1,42

1,07

± — + +

Rammeloo 3512*

(8)9,3-10,21-11(15) × (5,2)6,0-6,47-6,8(7,6)

1,58

1,03

0 — + +

Goossens-F. 5253

8,9-10,37-12,5 × 6,3-6,75-7,3

1,54

1,07

± — + +

Goossens-F. 5437

(8,8)9,7-10,52-11,7 × 6,0-6,64-7,4

1,58

1,01

+ +

Goossens-F. 5098

10,3-11,46-12,6 × 6,7-7,65-8,5

1,50

1,07

0 — +

 

* récoltes faites en Belgique.

5. Nous n’avons donné plus haut qu’une synonymie abrégée. On consultera Pegler (1972) pour plus de détails.

4. Leucocoprinus elaidis (Beeli) Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 84 (1977). Fig. 47, planche XVI/1 a et b.

Lepiota elaidis Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 59 : 108 (1927); Flore Icon. Champ. Congo 2 : 32, pl. 5/8 (1936).

Chapeau [5,5]7-12 cm de diam., peu charnu (2 mm à 1/2 rayon), cylindracé puis campanulé, à la fin étalé à centre largement mamelonné; revêtement blanc floconneux à flocons blancs, ou parfois teinté de brunâtre au centre; marge un peu striée à la fin. Stipe 7-9[11] cm × 8-12 mm, régulièrement épaissi vers la base qui mesure 15-20 mm, creux tubuleux, énucléable; revêtement blanc [et lisse] au dessus de l’anneau, blanc floconneux sous l’anneau, jaunissant au toucher; anneau situé au 1/3 supérieur, blanc, floconneux au bord, devenant mobile. Lamelles blanches, serrées, larges, libres, écartées du stipe par une vallécule d’env. 2 mm. Chair blanche, jaunissant à la coupe dans le stipe; odeur et saveur agréables. Sporée blanc pur. Exsiccatum ocracé clair, lamelles jaunâtres.

Teinture de gaïac : chapeau et stipe, lent gris vert. Gaïacol, sulfate ferreux : réactions nulles. An × HN03, sur exsiccatum : 0.

Spores 8,5-11 × 5,3-7,4 μm, amygdaliformes; membranes épaisses, orthochromatiques dans le Melzer, endospore et tractus porique métachromatiques au bleu de crésyl; pore évident à papille hyaline saillante; gonflement faible dans HH4OH + HAc. Basides 4-sporiques, claviformes, 32 × 10 μm par ex. Cheilocystides abondantes, hyalines, claviformes ou lancéolées un peu sinueuses, d’environ 30-35 × 8-12 μm. Revêtement piléique peu différencié, à hyphes oléifères abondantes; flocons formés d’éléments cylindracés courts, souvent ramifiés et diverticulés, de 15-50 × 2-12 μm. Revêtement du stipe analogue à éléments plus petits et plus réguliers que ceux du chapeau. Anses d’anastomose nulles.

Habitat : sur le sol, dans l’herbe, au voisinage des arbres (élaeis, caféier, eucalyptus), parfois sur tronc pourri; également sur compost.

Nom vernaculaire : Elela (Eala).

Distribution

Zaïre. Forestier central : Eala, août 1923, Goossens-Fontana 276 et icon. (holotype BR). Lacs Edouard et Kivu : Panzi, 1650 m, oct. 1947, janv., nov. et déc. 1953, déc. 1954, Goossens-Fontana 5071, 5249 et icon., 5307, 5345, 5363, 5404 et icon.

Mali : Bamako, juil. 1971, Leonetout s.n.

Observations

1. La description est basée sur la récolte 5404 qui comporte un bon exsiccatum appuyé de notes descriptives et d’une excellente aquarelle.

2. Le type de Lepiota elaidis n’a été examiné que pour confirmer notre détermination. Par contre il est douteux que le cotype désigné par M. Beeli (Goossens-Fontana 276bis) appartienne à la même espèce.

3. La récolte du Mali présente un stipe jaune vif sous les flocons blancs qui le recouvrent; les spores mesurent 7,8-10,9 × 5,8-7,4 μm.

4. Cette espèce ne se distingue de la suivante que par un jaunissement ± vif de la chair du stipe, et il est possible qu’on doive l’y synonymiser à l’avenir (voir observation à L. cretatus ci-après).

5. Le type a été représenté dans la Flore Iconographique (loc. cit., sub Lepiota elaidis).

5. Leucocoprinus cretatus (Locquin) Moser in Gam’s Kl. Krypt. Flora 2 : 116 (1953). Fig. 48.

Agaricus cepaestipes Sow. ex Fr., Syst. Myc. 1 : 280 (1821) p.p.

Lepiota cepaestipes (Sow. ex Fr.) Kummer, Führ. Pilzk. : 136 (1871) sensu Dennis, Kew Bull. 4 : 468, « 1952 » (1953).

Leucocoprinus cepaestipes (Sow. ex Fr.) Pat., Tab. Anal. Fung. 7 : 45 (1889) sensu Pegler, Kew. Bull. 27 : 193 (1972).

Agaricus rorulentus Panizzi, Comm. Soc. Critt. Ital. : 172 (1861).

Lepiota rorulenta (Panizzi) Barla, Bull. Soc. Myc. France 2 : 117 (1886).

Agaricus cheimonoceps Berk. et Curt., Journ. Linn. Soc., Bot. 10 : 283 (1869).

Lepiota cheimonoceps (Berk. et Curt.) Sacc., Syll. Fung. 5 : 66 (1887).

Lepiota cretacea auct. non Bull. ex Fr.; Godfrin, Bull. Soc. Myc. France 13 : 33 (1897).

Lepiota cepaestipes (Sow. ex Fr.) Kummer var. cretacea (Bull. ex Fr.) Sacc., Syll. Fungi 5 : 44 (1887).

Lepiota cretata Locq. in Haller, Mitt. Aargauischen Naturf. Gesell. 28 : 82 (1950); Schärer-Bider; Schweiz. Zeits. Pilzk. 29 : 28 (1951).

Lepiota nivea Quél., Ass. Franç. Avanc. Sc. 18 : 1, pl. 15/1 (1889); Sacc. et Trotter, Syll. Fung. 21 : 11 (1912).

Lepiota cepaestipes (Sow. ex Fr.) Kummer var. nivea (Quél.) Konr. et Maubl., Icon. Sel. Fung. 6 : 41 (1937).

 

Mêmes caractères que l’espèce précédente mais sans jaunissement caractérisé.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Yangambi, réserve flore Isalowe, alt. 470 m, forêt primitive hétérogène de terre ferme, sur tronc pourri, mai 1939, J. Louis 14924; id., km 51 route Bengamisa, forêt à Cynometra alexandri, nov. 1939, J. Louis 16305; Lukolela, avril 1896, Dewèvre 97.

Sierra Leone [Beeli (1938), sub Lepiota cepaestipes].

Ghana [Pegler (1968) sub Lepiota cepaestipes].

Nigeria (id.).

Pantropical, subcosmopolite dans les serres.

Observations

1. Comme il a été dit plus haut, l’espèce précédente et celle-ci n’en font peut-être qu’une, auquel cas la première devrait être synonymisée à la seconde. Nous avons réuni ici les récoltes qui, n’ayant pas été annotées sur le frais, ne peuvent être formellement attribuées à l’une ou l’autre espèce. La figure 48 se rapporte à une récolte qualifiée de « blanc de neige » sans aucune allusion à un jaunissement.

2. L. cretatus est caractérisé par ses revêtements floconneux d’un blanc pur sauf parfois au sommet du chapeau qui peut être légèrement ocracé. Il est très voisin de L. birnbaumii par ses caractères microscopiques et l’opinion que ces deux espèces ne sont que des variétés d’une même espèce reste défendable, mais ne cadre pas avec la conception qu’ont de l’espèce la plupart des mycologues contemporains.

3. La synonymie de cette espèce est particulièrement fournie, notamment par suite de confusions avec les espèces voisines. L’espèce anciennement le plus souvent citée est L. cepaestipes qui serait variable et comporterait une variété jaune (notre actuel L. birnbaumii) et une variété blanche désignée ci-dessus comme L. cretatus, à côté du type moins caractérisé qui serait blanc ou brunâtre, à centre et squames brunâtres bien individualisés.

6. Leucocoprinus submontagnei Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 84 (1977). Fig. 49.

Lepiota montagnei Kalchbr. var. congolensis Beeli, Fl. Icon. Champ. Congo 2 : 36, pl. 6/10 (1936) p.p. (sans diagn.).

Chapeau de 3 cm de diam., submembraneux, étalé à centre mamelonné, revêtement tomenteux brun très foncé, peut-être un peu violacé, continu au centre, ailleurs rompu en petites squamules très éparses sur fond blanc; marge striée sillonnée sur 1/2 rayon. Stipe 6,5 cm × 2 mm, cylindrique à peine épaissi, à la base, creux; revêtement blanc et lisse; anneau blanc, étroit, en entonnoir. Lamelles assez larges, arrondies subaiguës aux extrémités, blanches. Chair blanche. Exsiccatum brun ocre.

Spores (5,4)6,5-8,1(9,0) × 4,2-5,1 μm. ellipsoïdes ou faiblement amygdaliformes, arrondies ou plus souvent tronquées au sommet; paroi assez épaisse, orthochromatique dans le Melzer, à endospore métachromatique dans le bleu de crésyl; pore net, à tractus très étroit non colorable par la fuchsine. Revêtement piléique à éléments cylindracés de 10-18 μm de diam; pigmentation intracellulaire brune. Anses d’anastomose non observées.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Eala, épars sur le sol de la forêt sèche, oct. 1923, Goossens-Fontana 323 et icon. (holotype BR).

Nom vernaculaire : Losese (Eala).

Observations

1. La description est basée sur le seul carpophore de la récolte et sur l’aquarelle; l’exsiccatum très maigre et abîmé ne permet pas une étude anatomique suffisante.

2. Cette espèce ressemble fortement à L. brebissonii (Godey) Locquin dont elle diffère principalement par l’absence de sphérocystes dans le revêtement piléique; aussi par le tractus porique très étroit (il est large et évasé extérieurement chez L. brebissonii).

3. M. Beeli avait réuni sous le nom de L. montagnei deux récoltes qui semblent bien appartenir à deux espèces distinctes; plus tard, jugeant ce matériel trop distinct de L. montagnei, il l’en a séparé sous le nom de var. congolensis. Nous avons ici rebaptisé une des récoltes; l’autre est traitée plus loin comme Leucocoprinus sp. (p. 99).

4. L' espèce a été illustrée dans la Flore Iconographique (sub Lepiota montagnei var. congolensis, pl. 6/10 a).

7. Leucocoprinus venezuelanus Dennis, Kew Bull. 15 : 109 (1961), Fungus Flora of Venezuela and adjacent countries : 53, pl. 10/17 (1970). Fig. 50.

Chapeau mince de 4-6 cm de diam., mince, campanulé puis étalé; revêtement blanchâtre un peu rosé, à mamelon brunâtre, squamuleux; marge longuement striée. Stipe mince, un peu courbé, creux; revêtement blanc, anneau fragile situé près de la base. Chair très fragile. Exsiccatum brun ocre; lamelles ocre brunâtre.

Spores 7,5-9,5 × 6,0-7,5 μm, courtement ellipsoïdes, à peine amygdaliformes; paroi assez épaisse, orthochromatique dans le Melzer, à endospore métachromatique au bleu de crésyl; pore présent mais très étroit, bien visible seulement dans le Melzer, rarement nul. Basides 4-sporiques, 12-16 × 8-8,5 μm env.; hyménium distant; pseudoparaphyses, 14-18 × 12-17 μm; sous-hyménium à éléments souvent étoilé; arête lysée. Revêtement piléique hyméniforme-celluleux au centre, à cellules de 20-50 × 18-27 μm; squamules formées d’hyphes rétrécies aux cloisons à éléments de 20-60 × 3-13 μm; les squamules comportent parfois des sphérocytes, de 18-25 μm. probablement arrachés au revêtement proprement dit. Anses d’anastomose nulles.

Distribution

Zaïre. Bas-Congo : Kinshasa, en groupes sur fumier et terreau, fév. 1953, L. Dubois 1526 et 1526bis.

Observations

1. La description macroscopique est incomplète car elle ne repose que sur quelques notes du récolteur et sur l’aspect des exsiccatums.

2. Cette espèce est notamment caractérisée par son anneau situé près de la base du stipe et qui peut, de ce fait, être confondu avec une volve. Sinon elle nous semble très voisine de L. cepaestipes.

Sect. Velutipedes Heinem.

Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 86 (1977)

1. Carpophore ± teinté de jaune sur le chapeau ou les lamelles; lignicole :

2. Chapeau à peine lavé de jaunâtre, à centre brun rougeâtre; marge courtement striée; lamelles jaunâtres; spores 8,3-9,8 × 6,0-6,8 μm, arrondies au sommet; cheilocystides étroites, 20-45 × 4-7 μm .............. 8. L. velutipes

2. Chapeau citrin à centre brun, strié sur 1/2-1/4 à partir de la marge; lamelles blanches; spores 8,4-12,3 × 5,2-7,2 μm, à sommet un peu conique; cheilocystides plus larges, 40-65 × 12-18 μm ....... 9. L. beelianus

1. Carpophore dépourvu de teinte jaune; terricole ou rarement lignicole :

3. Chapeau à centre et squamules brun clair sur fond blanchâtre; stipe blanchâtre puis brun rosé pâle; spores 9,1-11,3 × 6,3-7,3 μm, à sommet parfois un peu conique ............. 10. L. discoideus

3. Chapeau à centre et squamules violacés sur fond blanchâtre :

4. Spores 6,3-7,9 × 4,9-5,9 μm; basides 2-sporiques ................ 11. L. violaceus

4. Spores 9-11,4 × 6-7 μm; basides 4-sporiques .................. L. lilacino-granulosus

L. lilacino-granulosus (P. Henn.) Locquin, généralement considéré comme variété de L. cepaestipes, est connu de serres en Europe : nous avons pu en étudier une récolte, en provenance des Pays-Bas (Eindhoven, leg. J. Daams, 1950), ce qui nous permet de le placer dans les Velutipedes.

8. Leucocoprinus velutipes Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 85 (1977). Fig. 51.

Lepiota flavescens Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 64 : 213, fig. 7 (1932, sans diagn.); Flore Icon. Champ. Congo 2 : 32, pl. 5/7 (1936, diagn.) non Morgan, Journ. Myc. 13 : 5 (1907).

Chapeau 5-6 cm de diam., étalé à centre fortement mamelonné, épais au centre, très mince à partir du 1/2 rayon; revêtement brun rougeâtre et hirsute sur le mamelon, ailleurs blanc à citrin pâle moucheté de fines squamules brunes ± disposées en ligne radiales vers la périphérie; marge courtement striée. Stipe 7-9 cm × 3-4 mm; s’épaississant graduellement vers la base qui atteint 10 mm diam., étroitement creux; revêtement hirsute sur toute la longueur par des touffes de poils bruns sur fond brunâtre ou jaunâtre; anneau simple, membraneux, ascendant, jaunâtre ponctué de brun, non mobile mais non soudé au stipe. Lamelles moyennement serrées, assez larges (5 mm), aiguës aux extrémités, blanc jaunâtre, libres distantes à vallécule de 2-3 mm de large. Chair blanche, un peu teintée sous le revêtement piléique. Sporée blanche. Exsiccatum unicolore, brun assez foncé.

Spores 8,3-9,8 × 6,0-6,8 μm, hyalines ou jaunâtres (voir obs. 2), ellipsoïdes, à arête interne moins convexe que l’externe; paroi épaisse, orthochromatique dans le Melzer, endospore et tractus porique métachromatiques dans le bleu de crésyl; contenu, tractus porique et hilaire orthochromatiques dans la fuchsine phéniquée (à chaud, après HAc); gonflement non observé par NH4OH + HAc; pore évident, d’environ 1 μm de large. Hyménium non observable, cependant pseudoparaphyses probables. Cheilocystides brun jaune, en touffes, étroitement claviformes-subcylindracées, d’environ 20-45 × 4-7 μm. Revêtement piléique à squamules formés de poils analogues aux cheilocystides, plus grands, d’env. 40-60 × 7-12 μm. Revêtement du stipe à poils analogues, souvent plus longs, jusque 80 μm. Pigment brun des cheilocystides et des poils interne, soluble dans NH4OH, précipité par HAc. Anses d’anastomose non observées.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, sur bois mort, avril 1928, Goossens-Fontana 656 et icon. (holotype BR).

Sierra Leone [Beeli (1938) sub Lepiota flavescens].

Observations

1. Espèce très voisine de la suivante (L. beelianus) qui en diffère particulièrement par les spores plus grandes un peu étirées au sommet (voir synopsis); toutes deux sont lignicoles.

2. Les spores en contact avec les poils bruns des revêtements sont ± colorées, parfois brunes.

3. L’espèce a été illustrée dans la Flore Iconographique (loc., cit. sub Lepiota flavescens).

9. Leucocoprinus beelianus Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 83 (1977).

Lepiota citrinella Beeli, Bull. Soc. Roy. Belg. 64 : 215, fig. 12 (1932, sans diagn.); Flore Icon. Champ. Congo 2 : 32, pl. 5/6 (1936, diagn.) non Speg., Ann. Mus. Nac. Buenos Aires 6 : 90 (1899).

Chapeau 5-8 cm diam., campanulé puis étalé à centre mamelonné, assez épais au centre, mince à partir du 1/2 rayon; revêtement brun rougeâtre, tomenteux et continu au centre, ailleurs citrin pâle, blanc vers la marge, apparemment dépourvu de squamules sauf près du mamelon; marge striée sur 1/4-1/3 du rayon. Stipe 5-11 cm × 3,5-5 mm, cylindrique ou s’épaississant un peu vers la base qui atteint 10 mm, fistuleux, revêtement tomenteux, brun clair; anneau simple, membraneux, brunâtre à bord ponctué de brun, non mobile mais non soudé au stipe. Lamelles assez serrées, assez larges (5 mm), aiguës aux extrémités, blanches, libres distantes à vallécule étroite. Chair blanche. Exsiccatum unicolore, brun roussâtre.

Spores 8,4-12,3 × 5,2-7,2 μm, hyalines à jaune clair, amygdaliformes à sommet à peine conique, arête interne moins convexe que l’externe; paroi épaisse, orthochromatique au Melzer, endospore et tractus porique méta-chromatiques au bleu de crésyl; gonflement non obtenu par NH4OH + HAc; pore apical étroit, à papille hyaline saillante. Hyménium non observable. Cheilocystides brunes, d’environ 40-65 × 12-18 μm. Revêtements piléique et pédiculaire présentant des poils courts, emmêlés, ± fusiformes et plus ou moins oléifères. Anses d’anastomose non observées.

Distribution

Zaïre. District forestier central : Binga, sur bois mort, oct. 1928, Goossens-Fontana 816 et icon. (holotype BR).

Observations

1. Le matériel n’est pas en très bon état, il ne permet pas une étude microscopique suffisante. Contrairement à l’indication de la description originale le stipe est tomenteux.

2. Espèce très voisine de la précédente par ses revêtements pileux et ses spores devenant jaunes au contact des lamelles.

3. L’espèce a été illustrée dans la Flore Iconographique (loc. cit., sub Lepiota citrinella).

10. Leucocoprinus discoideus (Beeli) Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 84 (1977). Fig. 52, planche XV/3.

Lepiota discoidea Beeli, Fl. Icon. Champ. Congo 2 : 33, pl. 5/9 (1936).

L. cristata var. congolensis Beeli, Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 59 : 106 (1927) (sans diagnose).

? L. canescens Pearson, Trans. Brit. Myc. Soc. 33 : 292, pl. 16 (1950).

Description du n° 310 (holotype)

Chapeau de 6 cm de diam., très mince, campanulé puis étalé à centre à peine mamelonné; revêtement brun ocracé, continu au mamelon, ailleurs très tôt rompu en petites squames détersiles très éparses sur fond blanchâtre; marge striée sur la moitié du rayon. Stipe 7 cm × 4 mm, cylindracé, fistuleux; revêtement tomenteux, blanchâtre puis brun rosé pâle; anneau membraneux, fragile, brun. Lamelles assez serrées, larges (7 mm), blanches, libres, arrondies au stipe. Chair blanche. Sporée blanche. Exsiccatum brun assez clair.

Spores (8,1)9,1-11,3 × (5,7)6,3-7,3 μm, ellipsoïdes, à arête interne à peine moins convexe que l’externe et sommet parfois conique; paroi épaisse orthochromatique dans le Melzer, endospore et tractus hilaire et porique métachromatiques au bleu de crésyl; pore parfois tronquant, à papille hyaline; gonflement faible dans NH4OH + HAc. Basides 4-sporiques. Cheilocystides probablement présentes. Revêtement piléique à éléments de 4-10 μm de large, ± dressés, assez courts et rétrécis aux cloisons. Revêtement du stipe à petits poils dressés ± oléifères, de 4-7 μm diam. Anses d’anastomose non observées.

Description du n° 5083

Chapeau de 3-6 cm diam. mince, campanulé, tronqué puis largement conique à étalé, étroitement mamelonné; revêtement brun ocracé continu au mamelon, ailleurs très tôt rompu en petites squames détersiles, très épaisses sur fond blanc; marge striée sur 1/3 du rayon. Stipe 8 cm × 5 mm, cylindrique, fistuleux; revêtement tomenteux, blanc puis brun rosé pâle; anneau membraneux, fragile, blanc. Lamelles serrées, assez larges (4 mm) atténuées aux extrémités, libres. Chair blanche; saveur « âcre ». Sporée blanche. Exsiccatum brun assez clair.

Gaïacol : lent, pourpré. Teinture de gaïac, sulfate ferreux : réactions nulles.

Spores (6,7)7,0-9,0(9,5) × 5,7-7,3 μm, courtement ellipsoïdes; paroi épaisse, orthochromatique dans le Melzer, endospore et tractus porique métachromatiques au bleu de crésyl; pore étroit, à peine tronquant; gonflement non obtenu par NH4OH + HAc. Basides 4-sporiques, ca 20-32 × 9,5-10,5 μm. Cheilocystides claviformes, ou ± atténuées en bec, ca 45-60 × 14-18 μm. Revêtement piléique à hyphes ± dressées et ± oléifères de 4-6 μm de diam., quelques éléments terminaux ± claviformes de 10 μm de diam.; éléments détersiles, rétrécies aux extrémités, parfois fourchus ou diverticulés, ca 25-75 × 10-20 μm. Revêtement du stipe à poils un peu flexueux, dressés, ca 40-60 × 6-8 μm. Anses d’anastomose non observées.

Distribution

Zaïre. Forestier central : Eala, en groupe dense sur tronc mort, forêt sèche, mai 1923, Goossens-Fontana 144 et icon.; id., groupés sur le sol, oct. 1923, Goossens-Fontana 310 et icon. (holotype BR). Lacs Edouard et Kivu : Panzi, groupés sur parches de café en décomposition, déc. 1948, Goossens-Fontana 5083 et icon. — Haut-Shaba : Lubumbashi, févr. 1932, De Loose 28.

Noms vernaculaires : Batakania pour le champignon étalé, Bepokua pembe pour le champignon encore fermé (Eala).

Observations

1. Nous donnons ci-dessus deux descriptions qui se complètent. La première, celle du type, n’est basée que sur l’aquarelle et l’exsiccatum, ce dernier ne permettant pas une étude poussée. Par contre, la seconde description est appuyée par d’abondantes notes prises sur le frais par Mme Goossens; malheureusement l’exsiccatum ne permet pas non plus une étude très poussée : toutes les dimensions précédées de « ca » ont été déduites des dessins microscopiques de Mme Goossens.

2. Nous reprenons ci-après quelques particularités des autres récoltes :

n° 144 : exsiccatum en très mauvais état. L’aquarelle présente un carpophore sans anneau, ce qui avait conduit M. Beeli à lui donner le nom provisoire de Schulzeria candida, binôme non publié. Les spores mesurent 8,0-10,2 × 5,9-7,3 μm et ont un pore très net tronquant. Il faut ajouter que les noms vernaculaires donnés par Mme Goossens sont les mêmes pour ses nos 144 et 310.

De Loose n° 28 : les spores sont analogues de taille au 5083 mais présentent un pore beaucoup plus net.

3. L’espèce a été illustrée dans la Flore Iconographique (loc. cit.) sous le nom de Lepiota discoidea.

4. Cette espèce présente le même aspect que L. cepaestipes et il est très probable que les deux espèces sont généralement confondues.

5. Lepiota canescens est un synonyme probable; cependant les lamelles de cette espèce deviendraient jaune citron au froissement.

11. Leucocoprinus violaceus Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 85 (1977). Fig. 53, planche XV/6.

Chapeau fragile de 5-6 cm de diam., mince-submembraneux, campanulé à sommet tronqué puis conico-campanulé, enfin étalé à centre mamelonné; revêtement brun puis brun violacé au centre, ailleurs blanc, ponctué de petits flocons violacés puis bruns, caduques; marge striée sur 1/3 de rayon. Stipe 5-6 cm × 4-5 mm, raide, cylindrique, étroitement creux; revêtement blanc et lisse au dessus de l’anneau, ponctué vers la base de petits flocons violacés caduques sur fond blanc; anneau mobile, membraneux, fragile, blanc. Lamelles libres, serrées, assez larges (5 mm), aiguës aux extrémités, blanches puis grisâtres. Chair blanche; saveur « très âcre ». Sporée blanche. Exsiccatum : chapeau et stipe bruns; lamelles brun un peu olive; efflorescences petites, blanchâtres, sur lamelles.

Teinture de gaïac, sulfate ferreux : réactions nulles.

 Spores (5,8)6,3-8,4(9,2) × 4,9-6,7(7,0) μm, amygdaliformes à sommet tronqué; paroi d’épaisseur moyenne, orthochromatique dans le Melzer, à endospore méta-chromatique dans le bleu de crésyl; pore présent, bien visible dans le Melzer; apicule petit; gonflement non obtenu par NH4OH + HAc. Basides bisporiques, courtement claviformes, 16-20 × 7-8 μm; pseudoparaphyses présentes. Cheilocystides claviformes ou fusiformes atténuées à l’apex, ca 40-60 × 12-18 μm, disparaissant probablement sur les carpophores étalés ou devenant d’observation difficile (obs. 4). Trame lâche, à éléments de 3-7 μm de diam., relativement courts et ± ramifiés. Sous-hyménium celluleux. Revêtement piléique à poils ± dressés de 60-80 × 4-7 μm, cylindracés et ± flexueux. Revêtement du stipe à poils analogues mais plus grands, ca 90-120 × 9-13 μm.

Distribution

Zaïre. Lacs Edouard et Kivu : Panzi, en touffes sur le sol d’une plantation de grévilléas, nov. 1947, Goossens-Fontana 5019 et icon. (holotype BR).

Usages : non consommé par l’indigène.

Observations

1. La description est basée sur le matériel, en bon état, accompagné d’une excellente aquarelle et de notes prises sur le frais.

2. Espèce bien caractérisée par sa coloration et ses basides bisporiques. Elle est très voisine de L. lilacino-granulosus (Henn.) Locquin qui a cependant des spores plus grandes et des basides tétrasporiques. L. tenellus (Boud.) Locquin est aussi analogue à spores encore plus grandes.

     3. Les caractères des cheilocystides sont donnés d’après les notes et dessins de Mme Goossens.

 

 

ASPROINOCYBE (Tricholomataceae)

par P. Heinemann et D. Thoen

Le genre Asproinocybe ne comporte actuellement que trois espèces, toutes trois africaines, dont les spores blanches ressemblent à celles des inocybes gibbosporés. En plus de ce caractère très particulier, il faut noter la présence de latex dans les lamelles et des colorations peu fréquentes chez les Tricholomataceae au sein desquelles la position dAsproinocybe est incertaine (Singer 1975, Thoen 1977).

Asproinocybe Heim

Rev. Myc. 34 : 343 (« 1969 », 1970)

Leucinocybe Heim, Cah. Maboké 7 : 83 (1969, sans diagnose) non Leucoinocybe Sing., Ann. Myc. 41 : 144 (1943).

Carpophore tricholomoïde ou collybioïde. Chapeau ± charnu, convexe à plan, à marge restant infléchie; revêtement lisse et glabre. Stipe cylindracé, plein. Lamelles sublibres, larges, teintées de bleu, normalement lactescentes. Chair blanche ou pâle, immuable. Spores blanches, assez petites, à contour polygonal-gibbeux, à bosses coniques ou arrondies, non amyloïdes, orthochromatiques dans le bleu coton (cyanophiles). Terricole. Espèce type : Asproinocybe lactifera Heim.

Synopsis des espèces

1. Chapeau charnu, à marge non striée; anses d’anastomose d’observation difficile :

2. Chapeau jaunâtre ± taché de bleu; lamelles lactescentes .................... 1. A. lactifera

2. Chapeau violet foncé ± nuancé de brun; lamelles probablement non lactescentes ou à latex peu évident .... 2. A. russuloides

1. Chapeau peu charnu à la périphérie, strié par transparence à la marge; anses normales ...... 3. brunneolilacina

1. Asproinocybe lactifera Heim, Rev. Myc. 34 : 343 (« 1969 », 1970).

Leucinocybe Heim., Cah. Maboké 7 : 83, fig. 1 (1969; sans diagnose).

Chapeau 5-7 cm diam., convexe surbaissé, à bords infléchis mais non involutés; revêtement séparable, glabre, mat et lisse, jaune terne marqué d’une subtile tonalité olivâtre, ± taché ou ponctué de noirâtre bleuté surtout vers la marge, teinte se prolongeant courtement sur l’arête des lamelles. Stipe de 3-4,5 × 0,7-0,8 cm, cylindracé, plein; revêtement d’abord blanc glaucescent puis devenant dans les 2/3 inférieurs brun noirâtre sur fond bleuté pâle; sommet marqué de quelques pustules blanches. Lamelles peu serrées, larges, sublibres, bleu indigo pâle, exsudant un latex sirupeux et hyalin. Chair assez tenace, blanche, à ponctuations olivâtres dans le stipe; inodore, à saveur douce.

Teinture de gaïac, dans le chapeau : + +, dans le stipe : —.

Spores 5-8,2 × 4,5-5,8 μm, hyalines, irrégulièrement polygonales, gibbeuses à 8-12 bosses de 1-2 μm de haut; paroi non amyloïde, orthochromatique dans le bleu coton lactique et dans le bleu de crésyl; périspore à déhiscence membraneuse. Basides 20-24 × 6,5-8 μm, légèrement carminophiles. Poils hyméniens peu apparents, 25-30 × 5-6 μm. Trame comportant des laticifères. Revêtement piléique à hyphes radiales, lisses; laticifères jaune olive. Anses d’anastomose rares et atypiques, observées à la base du stipe.

Distribution

République centrafricaine : près de la Maboké, terricole en forêt, mai 1968, R. Heim LM3024 (holotype PC).

Observations

1. La description reprend l’essentiel de la description originale. Elle a été complétée pour la microscopie d’après le matériel type que nous avons pu examiner grâce à l’obligeance du professeur R. Heim.

2. La carminophilie des basides est peu évidente.

2. Asproinocybe russuloides Heinem., Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 265 (1977). Fig. 57, planche XVII/1.

Chapeau 4-5,5 cm diam., convexe à partie centrale déprimée, charnu, épais (4-5 mm à mi-rayon); revêtement séparable, violet foncé ± nuancé de brun, légèrement humide sur le frais, soyeux en séchant; marge incurvée, unie. Stipe 1,5-2 cm × 7-10 mm, trapu, plein, cylindracé; revêtement nuancé de violacé et de brun. Lamelles larges (5-6 mm), épaisses, assez serrées, arrondies sublibres, un peu arquées, subaiguës à la marge, violettes, probablement non lactescentes. Chair ferme, blanche, devenant grisâtre à la coupe; saveur « âcre ». Sporée blanche. Exsiccatum noirâtre et cassant.

Spores 6,0-6,95-8,0 × 4,5-5,25-6,0 μm, hyalines, tuberculeuses-gibbeuses, à ca 15 bosses proéminentes, arrondies ou dilatées et ± échancrées; paroi orthochromatique dans le bleu coton; périspore à déhiscence membraneuse. Basides 4-sporiques, mesurant par ex. 23 × 6 μm, non carminophiles, à boucle basale d’observation difficile; l’hyménium présente des éléments cystidiformes de la taille des basides (voir fig. 57) dont il ne nous a pas été possible d’établir la localisation exacte. Trame à hyphes oléifères (ou laticifères) très rares. Revêtement piléique à hyphes parallèles, cylindracées, ± incrustées; hyphes oléifères rares. Anses d’anastomose présentes mais d’observation difficile.

 

Distribution

Zaïre. Forestier central : Binga, épars sur le sol de la forêt sèche, oct. 1944, Goossens-Fontana 3041 et icon. (holotype BR).

Observations

1. La description est basée sur l’exsiccatum qui est accompagné d’une excellente aquarelle et de quelques notes. L’état de l’exsiccatum ne permet pas une étude suffisante.

2. Cette espèce se différencie de la précédente par sa coloration d’un violet plus intense et aussi très probablement par son absence de latex. A ce sujet, il faut noter, d’une part, que Mme Goossens n’a pas observé de latex et, d’autre part, qu’un examen microscopique attentif de la trame des lamelles ne nous a montré que de rares hyphes vasiformes.

3. Les éléments cystidiformes de l’hyménium, que nous signalons, correspondent peut-être aux poils hyméniens de la description de R. Heim.

3. Asproinocybe brunneolilacina Thoen, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 53 (1977). Fig. 58, planche XVI/3.

Chapeau 45-50 mm diam., convexe, à mamelon obtus sur les jeunes exemplaires; marge cannelée, fissile, striée par transparence; revêtement glabre, luisant, brun violacé à brun noir. Stipe 45-50 × 8 mm, plein, cylindracé, s’épaississant légèrement vers la base et incurvé à ce niveau, terminé parfois par un cordon mycélien; revêtement violet pâle, finement moucheté de brun. Lamelles peu serrées (L : ca 60, 1 : 0/1-3), 8 mm de large, sublibres, violet pâle à lilacines, exsudant un latex blanchâtre. Chair mince dans le chapeau, sauf au niveau du mamelon, blanche, sauf sous le revêtement piléique où elle est brune; ne change pas à la coupe. Sporée blanche ou blanchâtre. Exsiccatum à lamelles brunes et striées, exsudant un liquide brun dans HN4OH.

Spores 6,2-7,2-8,0 × 4,2-5,3-6,0 μm, hyalines à jaunâtres, tuberculeuses-gibbeuses, à bosses souvent assez proéminentes et arrondies de 0,8-1 μm; paroi lisse, orthochromatique dans le bleu coton lactique, non amyloïde; paroi jaune citron dans le réactif de Melzer, rouge framboise dans la fuchsine phéniquée, faiblement métachromatique en rouge dans le bleu de crésyl, rose pâle dans le rouge de ruthénium; gros globule réfringent généralement présent; contenu sporal bleu dans le bleu de crésyl, rouge dans le rouge de ruthénium; périspore à déhiscence membraneuse. Basides 4-sporiques, 30-36 × 7,5-11 μm, allongées, renflées, souvent à 1 ou 2 gros globules réfringents accompagnés d’autres plus petits; pas de granules carminophiles; stérigmates 2,4-2,9 μm. Cystides nulles. Sous-hyménium rameux. Trame régulière; nombreux laticifères brun olive, verts dans le bleu de crésyl, ramifiés et présentant de nombreux niveaux d’étranglement et des anastomoses en H. Revêtement piléique indifférencié, constitué d’hyphes radiales à éléments assez courts de 4,6 μm de diam.; pigmentation brun jaune dans l’eau, immuable dans NH4OH, l’intensité de la pigmentation diminue en profondeur depuis la surface; hyphes de la partie supérieure incrustées et/ou entourées d’exsudats concrétionnés, accompagnées de nombreuses hyphes laticifères de 4 μm de diam. dont certaines semblent concrétionnées et à contenu contracté. Revêtement du stipe à hyphes longues et étroites de 4,6 μm de diam., serrées; pigmentation membranaire incrustante jaune doré à brune, pigment vacuolaire brun dans quelques cellules; poils irréguliers, sinueux, à sommet arrondi, précédé ou non d’un étranglement, par ex. 34-43 × 7-8 μm; hyphes à la base du stipe, grêles, bouclées, par ex. 500 × 1,7 μm. Anses d’anastomose présentes partout.

 

Distribution

Zaïre. Haut-Shaba : quelques km au nord de Shilatembo, en groupe, au sol, dans une relique de forêt dense sèche de ravin Muhulu »), riche en petit bambou (Oxythenanthera abyssinica), en fin de saison sèche, début mars 1973, D. Thoen 5727 et icon. photogr. (holotype BR, isotype Gembloux).

Observations

1. La description est basée sur l’exsiccatum accompagné de diapositives en couleurs.

2. L’espèce se différencie aisément de la précédente par ses colorations, son chapeau moins charnu à marge très nettement striée ainsi que par quelques caractères microscopiques, notamment les anses d’anastomose mieux formées et plus fréquentes ainsi que par les basides dépourvues de granules carminophiles.

BIBLIOGRAPHIE

Singer, R., The Agaricales in Modern Taxonomy, 3rd ed., J. Cramer (1975).

Thoen, D., Asproinocybe brunneolilacina, une nouvelle espèce d’Agaricales d’Afrique centrale, Bull. Jard. Bot. Nat. Belg. 47 : 53-54 (1977).